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Cette tragicomédie réussit ce prodige d’être un geste politique et un moment suspendu

Publié le par Michel Monsay

Cette tragicomédie réussit ce prodige d’être un geste politique et un moment suspendu

Mahin a 70 ans, son mari est mort depuis longtemps, elle voit de temps à autres ses copines, téléphone à sa fille qui a peu de temps à lui consacrer. Ses jours et ses nuits sont semblables depuis la nuit des temps. Le temps : c’est ce qu’elle a de plus dans sa vie. Le temps de dormir. Le temps d’attendre. Mais attendre quoi ? Le film suit sans esbroufe cette femme ordinaire. Mais peu à peu, au détour d’un plan de Mahin solitaire dans le bar chic d’un hôtel, à la faveur d’une phrase échangée avec une jeune femme qu’elle a sorti des griffes de la police, tout le contexte de l’Iran d’aujourd’hui s’immisce dans le quotidien de cette femme normale. Et il est clair que rien n’est normal. Mahin a connu le temps où une femme pouvait chanter, danser, se maquiller, sortir seule, boire un verre. Mahin a connu le temps d’avant la police des mœurs qui depuis 2005 veille au respect des lois de l’Islam. Maryam Mighadam et Behtash Sanaeeha nous offrent un film tendre et iconoclaste porté par la lumineuse actrice Lili Farhadpour et l'attachant Esmaeel Mehrabi. Le duo de cinéastes, dont c'est le deuxième film, a voulu montrer le quotidien des femmes de la classe moyenne en Iran. Une fenêtre rarement entrouverte. Pour dresser ce portrait, ils ont franchi toutes les lignes rouges des restrictions. Trois ans de travail pour dénoncer la mainmise de la République islamique sur la gent féminine. Leur talent est de le faire avec finesse et humour. C’est beau, c’est joyeux et ça vous brise le cœur. Pour cette folle audace, ils sont menacés de prison et assignés à résidence en attente de leur procès pour « propagande contre le régime ». Femme ! Vie ! Liberté !, la révolution qui a embrasé l’Iran suite à l’assassinat de Jina Mahsa Amini n’est jamais citée ici, mais elle respire dans chaque plan du film, comme un cœur qui bat. Mon gâteau préféré est une courageuse célébration des sentiments et de la liberté.

Publié dans Films

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Wax, une belle exposition riche en couleurs

Publié le par Michel Monsay

Wax, une belle exposition riche en couleurs
Wax, une belle exposition riche en couleurs
Wax, une belle exposition riche en couleurs

Le musée de l'Homme explore les enjeux culturels du wax, un tissu coloré emblématique des tenues africaines. L'exposition Wax, entre héritage et réappropriation, mélange les regards d'artistes, de couturiers, d'anthropologues, d'historiens de l'art et de designers, pour créer un parcours passionnant et pédagogique. Très populaire de nos jours en Occident, le wax a longtemps été lié à l'Afrique, et plus particulièrement à l'Afrique de l'Ouest, où ce tissu est très utilisé pour les vêtements du quotidien. Pourtant, le wax trouve ses origines en Indonésie. Les colons et marchands hollandais ont fait voyager les tissus indonésiens jusqu'en Afrique de l'Ouest, où ils ont vite été appropriés et adaptés. Les Européens ont profité de ce nouveau filon industriel et commercial jusqu'à la fin de la période coloniale, date à laquelle les entreprises africaines reprennent la main sur le marché. L'exposition met ainsi en lumière les Nanas Benz, des femmes du Togo qui ont su s'enrichir grâce au commerce du wax dans les années 1960. De nos jours, le wax s'est mondialisé, et la qualité des tissus varie grandement en fonction de sa provenance. Le musée de l'Homme évoque également les cultures liées au wax. Couleurs, formes, motifs : les tissus changent en fonction des pays, des religions, des communautés, ou même des revendications politiques. Un vêtement devient alors presque une carte d'identité, pour ceux qui savent déchiffrer les symboles. Cette belle exposition permet aussi d'admirer des créations de mode et des œuvres multidisciplinaires. Tissu stéréotype ou emblème identitaire ? Différents artistes remettent en question le rôle du wax aujourd'hui, en Afrique et dans le monde. Près d’un siècle et demi après son invention, le wax a conquis les vestiaires et les intérieurs des Européens. Il s’est même hissé sur les podiums des grands couturiers, de Jean-Paul Gaultier à Maria Grazia Chiuri (pour Dior). Dans l’imaginaire collectif, ce tissu aux graphismes reconnaissables en un clin d’œil symbolise l’Afrique et son exubérance joyeuse. Chaque motif de wax raconte une histoire et porte un nom. Cette dimension communicationnelle fait du wax un véritable langage textile, qui séduit par sa beauté.

Wax est à voir au Musée de l'Homme jusqu'au 7 septembre.

Wax, une belle exposition riche en couleurs
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Publié dans Expos

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Les images de l'effroi lors d'un moment charnière du journalisme télévisé

Publié le par Michel Monsay

Les images de l'effroi lors d'un moment charnière du journalisme télévisé

Une journée de septembre à jamais gravée dans les mémoires meurtries. L’impensable capturé pour l’éternité. Un attentat en temps réel à la télévision. Pour beaucoup d’entre nous, c’est à 2001 que l’on pense immédiatement, à ces deux tours réduites en poussières sur l’autel du fanatisme. Pourtant trente ans auparavant, le 5 septembre 1972, l’horreur avait déjà trouvé son visage en direct sur les postes de millions de foyers. Pour la première fois, grâce à l’arrivée des technologies satellites, les Jeux Olympiques allaient pouvoir être suivis sans discontinuité, dans le monde entier. La dernière compétition en Allemagne, en 1936, avait servi de tremplin à la propagande nazie. Cet évènement sera celui de la réconciliation, une célébration festive de l’esprit sportif et de la camaraderie. Mais un groupe terroriste en décidera autrement. Alors que les caméras de la planète sont braquées sur eux, ils vont prendre en otage des athlètes israéliens pour réclamer la libération de 234 prisonniers palestiniens. La suite est dans les livres d’histoire ou dans les souvenirs voilés de larmes de ceux qui étaient en âge de fixer un écran à l’époque. Ce n’est pas la première fois que le cinéma s’empare de cet épisode. On pense notamment au Munich de Steven Spielberg. L’angle de Tim Fehlbaum est de raconter le drame par le prisme de la régie en charge de le télédiffuser. Huis clos passionnant et saisissant, le film est un thriller qui laisse l’atrocité en arrière-plan. Sans surligner les ponts évidents avec notre époque, 5 Septembre interroge notre propre regard face aux images, questionnant la déontologie, la morale et l’éthique à un moment clé de l’audiovisuel, où ne pouvant s’appuyer sur aucun précédent, des reporters ont dessiné les limites de la décence. Dans notre ère de la violence omniprésente, où on l’on ne prend plus le temps de flouter l’infamie pour quelques vues et clics en plus, ce témoignage proche du docu-vérité n’en devient que plus captivant. Emportés dans un tourbillon frénétique, les protagonistes ne cessent de crier, paniquer, essayer tant bien que mal de garder le contrôle face à une situation sur laquelle ils n’ont aucune emprise ni maîtrise. Pourtant, dans cette effervescence permanente, c’est un silence qui choquera le plus, celui des protagonistes après avoir appris l’étendue de la tragédie. Car là-aussi, les mots n’auraient pas été à la hauteur. Plus d'un demi-siècle après les faits, ce film puissant, non content de revenir sur un épisode capital de l'histoire moderne, interroge aussi notre époque où les surenchères médiatiques, sur les chaînes d'info comme ailleurs, sont devenues des normes accablantes. Intelligent, minutieux, épuré, précis, et servi par une distribution impeccable, notamment Leonie Benesch, que l'on avait adorée dans La salle des profs, 5 Septembre est une réflexion pleine d’intelligence sur les enjeux éthiques de la fabrique de l’information en continu.

Publié dans Films

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Le grand écrivain turc joue de toutes les cordes de l’amour dans ce magnifique roman

Publié le par Michel Monsay

Le grand écrivain turc joue de toutes les cordes de l’amour dans ce magnifique roman

L’épreuve de la détention, Ahmet Altan l'a connue pendant plus de quatre ans pour des raisons politiques, de 2016 à 2021. L’auteur prévenait à l'époque les pleutres à la botte du président turc Erdogan : « Vous pourrez me jeter en prison, vous ne m’enfermerez jamais, car comme tous les écrivains, j’ai un pouvoir magique : je passe sans encombre les murailles. » Rédigé pendant son incarcération, Madame Hayat est la preuve vivante de cette irréductible ­liberté d’écrire. Faciles à identifier, chargées d’émotion, pétries d’intelligence, les métaphores de sa situation personnelle y abondent. Étudiant en lettres, le héros voit sa vie dorée bouleversée après la faillite et la mort de son père. Soudain confronté à la pauvreté, Fazil doit s’installer dans une chambre aux dimensions d’une cellule carcérale. Il cherche le salut chez Mme Hayat, plantureuse amatrice de documentaires, fascinant personnage sensuel et mystérieux, doué de sagesse et de fantaisie. Ses cours à l’université forent par ailleurs son esprit de questions existentielles, tout en lui apportant un réconfort sans pareil, alors que des arrestations arbitraires se multiplient dans son entourage. Qu’il décrive par le menu la devanture d’une confiserie, la sensualité des femmes, les foules errant dans les rues, le pouvoir magique d’Ahmet Altan pour briser son enfermement brille de mille feux. Palpable jusque dans son écriture, simple, aérienne, tournoyante, l’ivresse de sa résistance porte le livre, traversé de fulgurances à la gloire de la littérature. « La littérature a besoin de courage, et c’est le courage qui distingue les grands écrivains des autres », déclare une professeure, dans l’amphi où Fazil boit ses paroles. Comment ne pas y voir le fondement de tout l’engagement d’Ahmet Altan ? Ce magnifique livre est à la fois un roman engagé, un essai de philosophie morale, une charge politique contre le régime, mais aussi un grand roman d’amour. Majestueux, limpide et profond comme les eaux du Bosphore qu'il évoque au détour d'une page, Madame Hayat, Prix Fémina étranger 2021, est aussi une fable qui conjugue le récit d'une éducation sentimentale et d'une prise de conscience politique. Peut-on concilier l'amour et l'engagement politique ? Peut-on vivre dans un pays qui sombre dans la nuit ? La littérature est-elle le remède à tous les maux ? Ahmet Altan pose ces questions avec une sérénité qui impressionne, sans donner de réponses toutes faites. Roman peuplé de personnages secondaires attachants, Madame Hayat parle autant à la tête qu'au cœur. Un livre universel, rempli de finesse et de subtilité, trempé dans l'encre de l'humanisme et de la liberté.

Publié dans Livres

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Un portrait inspiré d'un peintre et collectionneur d'une grande modernité

Publié le par Michel Monsay

Un portrait inspiré d'un peintre et collectionneur d'une grande modernité

Ardent défenseur de l’impressionnisme, Gustave Caillebotte a été éclipsé par ses renommés pairs, Manet, Monet et Renoir en tête. Il reprend vie dans un documentaire passionnant. Un siècle et demi après la révolution impressionniste, qui bouscula les tenants de l’académisme et s’attira les quolibets de la société bourgeoise, les œuvres de Manet, Monet ou Renoir sont aujourd’hui on ne peut plus consensuelles, jusqu’à orner mugs, foulards et autres objets. Comment rappeler l’audace de ces peintres dans un documentaire évoquant l’un des leurs ? En passant notamment par des choix de réalisation affirmés, en accord avec la personnalité de Gustave Caillebotte (1848-1894), dont Lise Baron signe un portrait vigoureux. Elle y retrace la trajectoire brève et intense d’un artiste doublé d’un collectionneur, qui défendit avec ardeur sa conception de la modernité. Mort à l’âge de 45 ans, il travailla d’arrache-pied à l’élaboration d’une œuvre. Artiste d’extraction bourgeoise, il contribua aussi au mouvement impressionniste en employant une part de sa fortune à acquérir des toiles de ses pairs, voire à les soutenir financièrement. Aux coulées de violons nappant les toiles impressionnistes dans maintes productions sucrées, la documentariste a préféré une musique aux accents électroniques composée par Clémence Ducreux, et dirigé la comédienne Caroline Ferrus, qui dit le commentaire, dans le sens d’une certaine rectitude. La même exigence se traduit à l’image. Donner à voir de la peinture à la télévision est compliqué, surtout quand la touche est épaisse et ne peut être appréciée à l’écran comme dans un musée. Pour y remédier, Lise Baron parsème son film de gros plans, qui rendent cette matérialité. L’œil de Caillebotte, isolé par la caméra sur son autoportrait au chapeau d’été, donne l’occasion d’évoquer par le commentaire l’idéalisme du jeune homme. Et pour montrer qu’à 24 ans, celui-ci peint frénétiquement dans la maison d’Yerres acquise par son père, une photo de la demeure peu à peu recouverte de touches de peinture empruntées à ses toiles suggère l’intensité de son activité. Les idées de prises de vues et de montage qui abondent dans ce documentaire, renvoient ainsi au bouillonnement créatif de l’impressionnisme, à contre-courant de tant de productions académiques, conçues pour être lisses, faciles à ingérer autant qu’à oublier.

Gustave Caillebotte, héros discret de l'impressionnisme est à voir ici ou sur le replay de France Tv.

Publié dans replay

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Quel choc !

Publié le par Michel Monsay

Quel choc !
Quel choc !
Quel choc !

On l’avait découverte à 17 ans dans le film des frères Dardenne, Rosetta, pour lequel elle reçut le prix d’interprétation féminine à Cannes en 1999 et Palme d'or pour le film. Émilie Dequenne est morte dimanche soir 16 mars des suites d’un cancer rare. Elle avait seulement 43 ans. La foutue maladie contre laquelle elle luttait aura fini par l'emporter. Depuis octobre 2023, l’actrice médiatisait courageusement son combat contre le corticosurrénalome, un cancer de la glande surrénale, extrêmement rare, extrêmement agressif, touchant une personne sur un million. Sa dernière apparition en pleine lumière remontait au festival de Cannes 2024 : alors en rémission, cheveux courts et allure de combattante, elle montait les marches du Palais des festivals, à l’occasion des 25 ans de Rosetta, des frères Dardenne, le film qui a scellé sa carrière de comédienne et changé à jamais sa vie. Son entrée dans le cinéma fut fracassante : nez rougi par le froid, rage au ventre, elle a d’emblée crevé l’écran en 1999, avec cette composition de petite ouvrière rageuse, prête à tout pour retrouver du travail. Le coup d’essai se transforme en carrière éclectique. On la retrouve en marquise dans Le Pacte des loups (Christophe Gans, 2001), en femme de ménage chez Claude Berri (Une femme de ménage, 2002). Dans La Fille du RER, d’André Téchiné (2009), elle fascine en jeune femme à rollers, gracieuse et ambiguë, s’inventant une agression antisémite, pour attirer l’attention. Puis il y a eu A perdre la raison, de Joachim Lafosse (2012), où elle incarne une mère infanticide, piégée dans sa vie de femme au foyer, partition déchirante d’une descente aux enfers, qui lui vaut un second prix d’interprétation à Cannes, dans la catégorie Un Certain regard. C’est un autre de ses compatriotes, Lucas Belvaux, qui lui offre deux de ses plus beaux rôles : Dans Pas son genre (2014), où, solaire et émouvante, elle joue une coiffeuse amoureuse d’un jeune prof de philo (LoÏc Corbery), et se heurte au choc des cultures et des sentiments. Puis Chez nous, qui la voit endosser le rôle d’une jeune ouvrière, tentée par les idées extrémistes (2017). Elle avait une féminité solide et sans chichi que Pierre Jolivet saura magnifier en la transformant en femme pompier dans Les hommes du feu (2017). Loin des icônes éthérées, du glamour factice, Émilie Dequenne tendait un miroir à toutes les femmes. Elle représentait une figure accessible, une forme de spontanéité fraîche, jolie fille à la vie normale, équilibrée. Il y a eu enfin, Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait (2020), d’Emmanuel Mouret, qui lui valut un César, où elle bouleverse en femme trompée, digne et compréhensive, préférant sacrifier son bonheur à celui de son compagnon. Guerrière du quotidien, vaillante et sincère, elle a osé parler ouvertement de la maladie, brisant au passage quelques tabous. Elle a ainsi témoigné avoir appris, en surfant sur internet, qu’elle était remplacée pour le tournage d’un film à venir, sans avoir été avertie directement. Dans une industrie régentée par l’apparence, d’où rien ne dépasse, elle s’est assumée malade, fragile, la boule à zéro, ne cachant rien de ses angoisses de mourir, n’hésitant pas à s’afficher sur les réseaux sociaux dans son quotidien hospitalier. Courageuse et franche, jusqu’au bout, regardant le monde, et les autres, droit dans les yeux. La vie est parfois si injuste, cette actrice que l'on adorait, en apprenant sa disparition, une boule à l'estomac est venue se loger en nous et c'est peu dire que nous allons la pleurer.

Quel choc !
Quel choc !

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Il n'y a plus le choix

Publié le par Michel Monsay

Il n'y a plus le choix

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Une fable qui a du style et du chien dans une Chine pauvre et désolée

Publié le par Michel Monsay

Une fable qui a du style et du chien dans une Chine pauvre et désolée

Nous sommes dans les plaines du désert de Gobi, dans les années 2000. La télévision montre les JO de Pékin 2008, qui se préparent, loin, très loin de cette Chine oubliée, misérable, peu vue au cinéma. C’est filmé comme un western, en panoramique à travers des steppes fantomatiques, jalonnées de cirques, de zoos à l’abandon. Un monde à l’agonie, où les animaux semblent prendre le dessus. Conte ou prémonition ? Peu de dialogues, de personnages, le cinéaste Guan Hu, qui a reçu le Prix Un certain regard au Festival de Cannes, slalome entre l’immensité des paysages et l’intimité du lien entre un humain et un animal, qui est comme un salut. Il inscrit son film dans le réel le plus terre-à-terre, dans cette Chine pré-olympique de 2008 ayant bâti et bâti encore pour se faire vitrine d’une certaine forme de miracle économique aux yeux du monde, ceci au détriment d’une population littéralement appauvrie et spoliée de ses villes et villages, chassée de ses habitations, jetée sur les routes en laissant en chemin ses animaux de compagnie. C’est le contraste entre la dureté de la peinture de cette chine contemporaine, mise en scène avec un mélange étonnant de beauté graphique en cinémascope et de raideur formelle, symbolisée par le mutisme du personnage principal, et la profonde douceur qu’elle dissimule qui rend le film si troublant. Ce western crépusculaire dénonce les mutations économiques tragiques et la perte des idéologies collectivistes. A 56 ans, le cinéaste a derrière lui trente ans de carrière, mais Black dog est son premier long-métrage qui sort en France. C'est un film traversé par des imaginaires contradictoires, convoquant autant le western classique américain qu’une frange contemplative du cinéma chinois contemporain, Mad Max et la comédie noire. Mais dès lors qu’on plonge à l’intérieur des références, Black Dog se révèle bien plus fin et précis qu’un simple film-hommage, et consiste plutôt en une charge politique contre le pouvoir chinois non dénuée d'humour.

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Quand la passion de la danse est plus forte que la douleur

Publié le par Michel Monsay

Quand la passion de la danse est plus forte que la douleur
Quand la passion de la danse est plus forte que la douleur

C’est l’histoire d’un danseur étoile très doué qui a cru ne plus jamais pouvoir remonter sur une scène. Miracle de la volonté, du travail et du courage, Steven McRae a remis les chaussons. Danseur étoile du Royal Ballet de Londres, Steven McRae est tombé un soir de 2019 en plein spectacle : rupture du tendon d’Achille. Le rideau est tombé. Un autre danseur a terminé la représentation de Manon. Après l’opération et le temps d’immobilisation, Steven a dû tout réapprendre : à se muscler, à marcher. À patienter. À croire en un retour possible. En racontant dans ce beau documentaire son parcours du combattant, le réalisateur Stéphane Carrel fait le portrait d’un homme et d’un artiste. Mais aussi celui d’un athlète à la vocation précoce et qui, comme il l’admet, a poussé trop loin son propre corps pour rester une étoile. La beauté de la danse classique, son exigence aussi, sont partout et le film fait la part belle aux ballets. Mais il y a tout ce qu’on s’inflige à soi-même pour atteindre le sommet. Puis pour y rester. Né en Australie, Steven McRea a développé dès son plus jeune âge un don pour la danse. Il a quitté ses parents, son pays, pour étudier sur un autre continent et intégrer l’un des plus prestigieux corps de ballet du monde. Tout au long de Resilient Man, on observe l’énergie et le travail, la complicité des coachs, chorégraphes, professeurs et partenaires. La famille aussi : car Stephen est marié à une danseuse qui a renoncé à sa carrière et ils sont parents de trois enfants. On constate ainsi tout le monde qu’il faut pour aider un homme à se remettre debout. En cela le film touche à l’universel, raconte le dépassement dont tout être humain est capable. A ses yeux, cette blessure, avec laquelle il doit apprendre à vivre 24 heures sur 24, ne doit pas dicter son existence. On est au plus près de l'artiste. Gros plan sur un pied ou regard dans le vague, rien n'échappe au réalisateur. Le format du film est le plus souvent celui d'une confession où Steven McRae se décrit comme un enfant à charge de plus pour sa femme, humour british bienvenu. Il lui faudra un an pour se sentir confortable en marchant. Et plus encore pour espérer danser. Une éternité tant la carrière de ce genre de solistes est courte. Parmi les instants les plus prenants du film, le danseur, face aux élèves de la Royal Ballet School, évoque ses défauts : ne penser qu'à danser mais sans passion jusqu'au point de rupture, bourré de médicaments et incapable de prévenir la blessure. Un documentaire aux somptueuses images, où la danse est reine, et la narration, qui frôle parfois la fiction pour mieux explorer les enjeux dramatiques, est au plus proche de ce fabuleux danseur.

Resilient man est à voir ici pour 2,99 € en location sur Canal VOD en créant un compte sans abonnement.

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Stephen Jones, maître de l’élégance et de la créativité. Chapeau, l’artiste !

Publié le par Michel Monsay

Stephen Jones, maître de l’élégance et de la créativité. Chapeau, l’artiste !
Stephen Jones, maître de l’élégance et de la créativité. Chapeau, l’artiste !
Stephen Jones, maître de l’élégance et de la créativité. Chapeau, l’artiste !
Stephen Jones, maître de l’élégance et de la créativité. Chapeau, l’artiste !

Petit ou grand, sobre ou coloré, simple ou fantasque : le chapeau est un art à part entière, que Stephen Jones a su maîtriser à la perfection. Le Palais Galliera dédie une fabuleuse exposition rétrospective inédite au modiste britannique toujours en activité, intitulée Stephen Jones, chapeaux d'artistes, qui rassemble près de 400 œuvres, dont plus de 170 chapeaux, 40 silhouettes complètes et différents dessins, photos et vidéos, dans un parcours qui retrace la riche carrière de ce génie du chapeau. On peut admirer à travers ces pièces le processus créatif du modiste, ses inspirations, ses collaborations et ses rencontres marquantes, l'importance de Paris dans son œuvre, mais aussi la place du chapeau et de ses créateurs dans le monde de la mode contemporaine. Jean-Paul Gaultier Vivienne Westwood, Thierry Mugler, Givenchy, John Galliano, Marc Jacobs, Schiaparelli, Comme des Garçons,... : le modiste multiplie les collaborations. Il entretient une relation particulière avec la maison Dior, avec qui il travaille depuis 30 ans. Le succès de Stephen Jones n'est plus à démontrer, et le créateur a fortement influencé, par son univers audacieux, le monde de la mode d'aujourd'hui. Le parcours de l'exposition retrace la carrière du créateur, de ses débuts à ses derniers succès. Au milieu des années 1980, son humour et son savoir-faire séduisent Paris. Avec lui, le couvre-chef se fait oiseau, corail, chaussure, bobine, bol de soupe à l’oignon, tour Eiffel, cathédrale de Liverpool... De l’extravagance baroque à la simplicité zen, Stephen Jones s’amuse à juxtaposer les formes et les matières pour faire de ses chapeaux de véritables sculptures. Une célébration de la passion et du talent d’un modiste surdoué qui a su élever cet accessoire à des sommets inégalés, faisant d’un simple complément vestimentaire une œuvre d’art à part entière. Quel délice que cette rétrospective consacrée à Stephen Jones, un hommage poétique et ludique dont on ressort enchanté, d'autant que j'ai eu la chance de le féliciter en personne, il était exceptionnellement de passage à l'exposition.

Stephen Jones, chapeaux d'artiste est à voir au Palais Galliera jusqu'au 16 mars.

Stephen Jones, maître de l’élégance et de la créativité. Chapeau, l’artiste !
Stephen Jones, maître de l’élégance et de la créativité. Chapeau, l’artiste !
Stephen Jones, maître de l’élégance et de la créativité. Chapeau, l’artiste !
Stephen Jones, maître de l’élégance et de la créativité. Chapeau, l’artiste !
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