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Un somptueux film noir aux couleurs profondes

Publié le par Michel Monsay

Un somptueux film noir aux couleurs profondes

Après avoir obtenu quatre Oscars en 2018 pour le sublime "La forme de l'eau", dont celui de meilleur film et meilleur réalisateur, ainsi que le Lion d'or à Venise, Guillermo Del Toro revient avec un onzième long-métrage, qui pour la première fois dans sa carrière ne recèle aucune note fantastique, genre dans lequel le cinéaste fait des merveilles depuis 25 ans. Il s'attaque cette fois au film noir, autre genre cinématographique très marqué, avec ses codes incontournables, dont le cinéaste se saisit avec toute la créativité qu'on lui connait. Les cadrages, la lumière, les décors avec une profusion de détails inouïe, contribuent à créer une atmosphère envoûtante dont Guillermo Del Toro a le secret, si l'on y ajoute une ampleur narrative avec une double lecture qui porte un regard cynique sur le genre humain, et une distribution de grande classe avec des comédiens à la puissance évocatrice impressionnante, on tient là une production de prestige comme on les aime, étonnante par sa cruauté et sa noirceur. Point de monstres ici à l'inverse de nombreux films de Guillermo Del Toro, la monstruosité se révèle dans la nature des principaux protagonistes, hormis le personnage interprété par la touchante Rooney Mara. Ils sont incarnés par Bradley Cooper, Cate Blanchett, Willem Dafoe ou Richard Jenkins, tous excellents dans cette redoutable fable sur la crédulité et la cupidité.

Publié dans Films

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Baselitz, un peintre majeur

Publié le par Michel Monsay

Baselitz, un peintre majeur

Considéré comme l'un des plus grands artistes contemporains, Georg Baselitz, qui vient d'entrer à l’Académie des Beaux-Arts, est célébré depuis le mois d'octobre au Centre Pompidou à travers la plus vaste rétrospective jamais organisée dans le monde. Le peintre et sculpteur allemand de 84 ans a connu les Nazis durant son enfance, les terribles bombardement de Dresde, sa ville de naissance, et le communisme de la RDA. Par son style brutal, ses couleurs vives, sa radicalité, il a restitué cette violence tout au long de son œuvre. Cette exposition est un remarquable condensé de 60 ans de création que l'on découvre dans une suite de tableaux marquée par les influences, les recherches, les obsessions ; une suite forcément changeante au gré du temps, des événements politiques et sociaux, des rencontres ; une suite ponctuée de ruptures liées à des prises de conscience, à des découvertes, à des réactions. Baselitz a toujours cherché à dépasser les limites formelles et idéologiques. Inclassable, oscillant entre figuration, abstraction et approche conceptuelle, il peint des images qui n’ont pas encore existé, et exhume ce qui a été rejeté dans le passé. Intimement liée au vécu et à l’imaginaire de l’artiste, son œuvre puissante révèle son interrogation concernant les possibilités de la représentation de ses souvenirs, et les variations des formes esthétiques établies en peinture. Cette représentation de la réalité éclate, se décale, se morcelle et finalement, à partir de 1969, se renverse. Ce fameux renversement, que l'on retrouve dans une grande partie de ses tableaux, est la méthode qu'a trouvé l'artiste pour affirmer sa liberté artistique et vider ce qu'il peint de son contenu, où dès lors aucune interprétation littérale n'est possible. Éternel provocateur, Georg Baselitz se démarque radicalement des formalismes dictés par les différents régimes politiques des 20e et 21e siècles. Son œuvre, aux techniques sans cesse renouvelées, démontre la complexité d’être un artiste peintre dans l’Allemagne d’après-guerre. Foisonnant de références à l’histoire de l’art et d’éléments autobiographiques, ses peintures et sculptures nous parlent de notre condition humaine avec une puissance visuelle et émotionnelle, qui nous happent tout au long de cette exposition marquante.

A voir jusqu'au 7 mars au Centre Pompidou.

Baselitz, un peintre majeur
Baselitz, un peintre majeur
Baselitz, un peintre majeur
Baselitz, un peintre majeur
Baselitz, un peintre majeur
Baselitz, un peintre majeur
Baselitz, un peintre majeur
Baselitz, un peintre majeur

Publié dans Expos

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Un big band au swing euphorisant

Publié le par Michel Monsay

Un big band au swing euphorisant

Fondé en 2011, Umlaut Big Band est un orchestre de 14 musiciens virtuoses français presque tous issus de l’exigeant Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et dirigés par le saxophoniste Pierre-Antoine Badaroux. Avec aujourd’hui plus de 200 morceaux à son répertoire, l’ensemble retrace l’histoire des Big Band des années 1920-40. À chaque concert, le Umlaut Big Band concocte un programme sur mesure, où des œuvres rares et oubliées côtoient les grands noms de ces années-là, pour rendre cette musique dans toute sa dimension festive, dansante et euphorique. Le choix privilégié de jouer le plus souvent entièrement en acoustique, sans aucune amplification, favorise une proximité avec le public et propose une expérience directe et chaleureuse que peu d’orchestres savent impulser. Le concert qu'ils ont donné samedi soir au New Morning s'intitulait une brève histoire de swing, où ils ont pu régaler le public avec ce fabuleux jazz de Duke Ellington, Count Basie, Benny Carter ou Mary Lou Williams, qui donne une envie irrépressible de battre la mesure ou de danser. C'est une musique très exigeante à jouer, avec beaucoup de difficultés techniques, et si l'on tend l'oreille, le swing déborde d'inventivité et de dynamisme, ses arrangements sont parfois très complexes, avec une grande richesse de timbres. Le Umlaut Big Band restitue le modernisme de ce jazz hors d'âge sans le trahir et nous enchante.

Publié dans Spectacles

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Un peu de beauté dans ce monde médiocre

Publié le par Michel Monsay

Un peu de beauté dans ce monde médiocre
Un peu de beauté dans ce monde médiocre

Sublime peinture du grand Chagall intitulée "Les amoureux" de 1916, et une estampe chinoise ou japonaise d'un artiste inconnu mais dont la beauté m'a touché.

Publié dans Chroniques

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Du rugby champagne comme on l'aime

Publié le par Michel Monsay

Du rugby champagne comme on l'aime

Depuis que Fabien Galthié a pris les rennes de l'équipe de France, il a su construire un groupe qui au fil des matchs est de plus en plus impressionnant avec des joueurs de très haut niveau, dont Antoine Dupont, élu meilleur joueur du monde en décembre. Après la magnifique victoire il y a trois mois contre les All blacks de Nouvelle Zélande, l'équipe de France a donné samedi une leçon de rugby à l’Écosse dans son stade de Murrayfield en marquant six essais. Trois matchs et trois victoires dans le Tournoi des six Nations pour les français, qui sont aujourd'hui l'une des toutes meilleures équipes du monde en produisant un rugby de toute beauté.

Voir le résumé du match ci-dessous :

Publié dans Chroniques

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Ne pas s'ennuyer aux Césars, c'est possible !

Publié le par Michel Monsay

Ne pas s'ennuyer aux Césars, c'est possible !

A l'inverse de la cérémonie des Césars d'avant-hier, d'une platitude et d'un ennui abyssal, mis à part l'émouvant hommage de Xavier Dolan à Gaspard Uliel, voici une petite perle de drôlerie signée Laurent Lafitte en 2013 :

Publié dans Chroniques

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Un tableau réaliste et poignant du monde agricole

Publié le par Michel Monsay

Un tableau réaliste et poignant du monde agricole

Avec une puissance rare, "Au nom de la terre" s'inscrit dans une mouvance du cinéma français qui, loin de Paris et de l'intimisme en chambre, observe le pays réel et ses souffrances. Ce film fort et sensible dit, à travers l'histoire tragique d'une famille, toute la détresse du monde paysan auquel on a tant demandé. Fils de paysan, Édouard Bergeon, dont c'est le premier long-métrage de fiction, avait auparavant réalisé plusieurs documentaires et reportages sur le sujet, d'où la bouleversante authenticité qui ressort à la vision de son film, d'autant qu'il nous raconte l'histoire de son père. La réalisation est sobre, avec de très beaux plans larges et fixes de la campagne, en cinémascope façon western, et aussi des plans plus serrés, qui capturent les corps à l'ouvrage, la joie et la souffrance. La caméra prend son temps, le temps de la terre. Guillaume Canet trouve ici son meilleur rôle, on le sent entièrement impliqué dans son personnage qu'il habite avec passion, et Anthony Bajon (Ours d'argent du meilleur acteur à la Berlinale 2018 pour son rôle dans La prière de Cédric Kahn) est très émouvant dans son interprétation de l'adolescent impuissant face au désespoir de son père. Citons aussi Rufus dans le rôle du patriarche intransigeant, amer et rugueux, qu'il joue parfaitement. Ce film, qui a obtenu un étonnant succès en salles avec 2 millions de spectateurs malgré un sujet difficile, est un hommage très émouvant au difficile métier d’agriculteur, et le réalisateur espère par son histoire éveiller les consciences sur le devenir de cette profession essentielle mais aussi sur les habitudes de consommation. Avec l'ouverture du salon de l'agriculture, "Au nom de la terre" tombe à pic pour mieux appréhender la réalité quotidienne de ces passionnés qui ne ménagent pas leur peine.

Le film est à voir ici ou sur le replay de France Tv.

Publié dans replay

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Un authentique bijou de minisérie

Publié le par Michel Monsay

Un authentique bijou de minisérie

Réalisation millimétrée, dialogues d’une incroyable justesse, performance inouïe des interprètes : tout est réussi dans « Normal People ». La sobriété de l’ensemble renforce sa beauté. Le phénoménal duo d’acteurs quasi inconnus qui porte la série est composé de Daisy Edgar-Jones, jeune femme de 23 ans lumineuse et bouleversante d'intensité, de sensualité, de grâce et d'émotion, et de Paul Mescal d'une vérité confondante, qui tient ici son premier rôle à l’écran, on l’a vu depuis dans l'excellent film de Jane Campion « The Lost Daughter » sur Netflix. D'un récit sur plusieurs années d’une relation amoureuse et des jeux de domination sociale et intellectuelle qui s’y perpétuent, les réalisateurs de cette série irlandaise ont tissé avec une sensibilité exacerbée une fresque d’une grande élégance admirablement bien filmée. C’est une romance de jeunesse infiniment complexe, où désirs, espoirs et déchirements se mêlent. Un drame bouleversant, qui met à nu l’intimité émotionnelle et physique de deux héros tourmentés avec une délicatesse et une précision rares. Adaptée du deuxième roman de l’Irlandaise Sally Rooney, comparée à Jane Austen et dont l’intelligence et l’acuité à sonder les émois, les abîmes et les souffrances de ses protagonistes est remarquable, « Normal People » est devenu un phénomène mondial en 2020, battant des records d’audience sur les plates-formes de la BBC en Grande-Bretagne et Hulu aux États-Unis. En 12 épisodes de 26 minutes, le charme, l’intelligence, la lucidité de cette série en font une des toutes meilleures de ces dernières années. Un pur régal.

A voir ici ou sur le replay de France 5.

Publié dans replay

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Un grand monsieur s'en est allé

Publié le par Michel Monsay

Un grand monsieur s'en est allé

La chanteur et fondateur du groupe Procol Harum, Gary Brooker vient de mourir à l'âge de 76 ans. Impossible d'oublier le tube planétaire qui a lancé le groupe à l'été 1967, A Whiter Shade of Pale, sublime morceau majestueusement balayé par les parties d’orgues conçues par le claviériste du groupe Matthew Fisher en reprenant très librement la Suite pour orchestre n°3 en ré majeur de Bach, et porté par la belle voix mélancolique de Gary Brooker. Compositeur, pianiste et chanteur, il ne s'est pas limité à ce seul succès puisqu'à l'inverse de très nombreuses formations de l'époque, il a su durer avec son groupe jusqu'en 1977, puis a continué en solo avant de reformer Procol Harum en 1991 et de reprendre une carrière qui sera ponctuée de trois nouveaux albums, dont le dernier en 2017. Gary Brooker, ce gentleman qui faisait toujours preuve d’une classe et d’un flegme tout britannique, a été l’un des premiers à insérer des bribes de musique classique dans la pop. Été 1967, le rock britannique domine le monde. Les Beatles, les Rolling Stones, les Who, les Kinks sont à l'apogée de leur créativité, mais c'est une chanson inattendue qui monopolise les radios et les boîtes de nuit : A Whiter Shade of Pale, qui se retrouve numéro un dans 17 pays, dont la France, se vend à plus de 10 millions d'exemplaires à travers le monde et offre à des millions de couples le slow de leur vie. John Lennon aurait dit de cette chanson : « c’est la plus belle chose que j’ai jamais entendue ». Brian Wilson le leader des Beach Boys a quant à lui assuré qu’elle serait sa marche funèbre.

En 2006, Gary Brooker reprenait avec son groupe Procol Harum ce morceau d'anthologie dans une magnifique version, accompagné de l'orchestre national danois, sa voix n'a peut-être jamais été aussi émouvante :

Publié dans Chroniques

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Une danse mêlant fluidité et énergie explosive

Publié le par Michel Monsay

Une danse mêlant fluidité et énergie explosive
Une danse mêlant fluidité et énergie explosive

Un extrait du fascinant ballet "Chroma" du chorégraphe Wayne McGregor dansé par Laura Morera et Eric Underwood du Royal ballet de Londres, sur une musique des White Stripes arrangée par Joby Talbot. Le style du prodige de la danse contemporaine britannique, invité par toutes les plus grandes compagnies du monde et qui a été le premier chorégraphe résident de la prestigieuse institution anglaise qui ne soit pas issu de la danse classique, est facilement reconnaissable : longues et élégantes distorsions, extrême articulation du corps, mouvements totalement inattendus, et des danseurs à la fois beaux et étranges, notamment Eric Underwood qui crève l'écran.

Publié dans Chroniques

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