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Un mélange fascinant et unique

Publié le par Michel Monsay

Un mélange fascinant et unique

De son vrai nom Yannick Ilunga, Petite Noir maîtrise parfaitement le français pour qui en douterait, son pseudonyme lui est venu d’instinct. Né à Bruxelles d’un père congolais et d’une mère angolaise, il a grandi au Cap en Afrique du Sud en fréquentant un collège britannique. Avec ce premier album enregistré à Londres au double titre franco-anglais, ce jeune artiste de 25 ans est assurément la révélation de cette rentrée. Sa musique est à son image, elle ne connait pas le concept de frontières et offre un étonnant brassage de genres et de cultures. A la première écoute, on peut penser à Depeche Mode, Radiohead ou Tears for fears par moments pour la voix, mais au final c’est le délicieux croisement d’une pop électronique et de rythmes africains qui définit le mieux l’univers de Petite Noir. Le plus fort est d’avoir cette sensation de sons familiers alors qu’il s’agit bien d’une musique nouvelle, enivrante, follement originale, qui nous fait vivre un voyage unique. Qu’elle soit syncopée ou plus planante, la formidable partition, de cet album qui fourmille de trouvailles mélodiques et rythmiques, enchante nos oreilles ou nous fait nous trémousser tout au long des 11 morceaux d’une incroyable maîtrise pour un premier enregistrement. L’ambiance du disque oscille savamment de plages mystérieuses en transes d’afro-beat encadrées de synthétiseurs insufflant constamment le chaud et le froid. La très belle voix de Yannick Ilunga se pose merveilleusement sur ses compositions envoûtantes. Grave, profonde, elle devient plus exaltée sur quelques envolées et offre une palette chatoyante quel que soit le tempo. Cet album fascinant à la fois sombre et dansant est un ovni à ne manquer sous aucun prétexte. Une musique hybride de la plus belle inspiration qui révèle un artiste déjà indispensable.

                                                                                                                      

Petite Noir – La vie est belle / Life is beautiful – Domino records – 1 CD : 14,99 €.

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Le chef-d’œuvre d’une artiste totale

Publié le par Michel Monsay

Le chef-d’œuvre d’une artiste totale

Dès les premières notes sur lesquelles Melody Gardot pose sa voix sublime, on est complètement sous le charme et cela ne va pas se démentir tout au long des dix morceaux de cet album indispensable. L’artiste américaine est revenue de très loin après avoir été percutée en vélo par un 4x4 en 2003, elle a failli restée paralysée et en garde aujourd’hui encore des séquelles, dont une hypersensibilité à la lumière. A 30 ans, elle sort un quatrième album éblouissant qui bouscule les frontières entre genres musicaux avec une aisance confondante. Passant naturellement du jazz au gospel, au blues, au rhythm and blues, à la pop voire à des ballades d’un romantisme bouleversant, Melody Gardot qui a décidément tous les talents a signé les merveilleuses compositions de cet album. Elle en a écrit également les paroles à forte connotation sociale, où elle rend hommage aux laissés pour compte croisés dans les rues de Los Angeles. Entourée d’excellents musiciens, dont des fabuleuses sections de cuivres et de cordes, l’artiste joue elle-même du piano et de la guitare. Mais la cerise sur ce gâteau exceptionnel est bien la voix de Melody Gardot, chaude, envoutante, puissante ou d’une douceur infinie, elle en joue sur tous les tempos et dans tous les styles avec un talent qui laisse sans voix. Pour cet album d’anthologie, l’artiste a refait appel à l’un des meilleurs producteurs américains de ces 20 dernières années, Larry Klein. Tout a été enregistré en analogique plutôt qu’en numérique et en prise directe avec tous les musiciens ensemble dans le studio. Le résultat est miraculeux et permet de mettre en valeur une voix au sommet de son art, des textes humanistes et une musique qui nous fascine à chaque écoute par sa richesse.

 

                                                                                                                      

Melody Gardot – Currency of man – Decca Records – 1 CD : 13,99 €.

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Un retour inespéré et vraiment bluffant

Publié le par Michel Monsay

Un retour inespéré et vraiment bluffant

C’est assurément l’un des plus grands groupes de l’histoire de la  pop anglaise et l’on n’avait plus de leurs nouvelles ensemble depuis leur dernier album il y a 12 ans. Blur se conjuguait donc au passé, d’autant que leur leader Damon Albarn avait multiplié entre-temps les projets et créations musicales avec succès, notamment Gorillaz. Le plus étonnant est de les retrouver à un tel niveau, rien de réchauffé ni d’ennuyeux dans leur retour, bien au contraire de l’inventivité, de la spontanéité, un talent intact et renouvelé. Dès les premières notes de l’album, le ton est donné dans une rythmique très efficace pour sceller ces retrouvailles magiques. Puis le quatuor anglais enchaîne 11 autres morceaux alternant des tempos rock, une pop tantôt nonchalante, légère, tantôt d’une grande beauté où l’électronique s’invite par moments, de même que quelques cordes. Pour autant, le son Blur est toujours bien présent avec la voix flegmatique et lancinante si reconnaissable de Damon Albarn, et l’excellente guitare de Graham Coxon, dont le retour au sein du groupe, il n’était pas sur le dernier album en date, se ressent dans la qualité des compositions. Multipliant des atmosphères très différentes, ce disque conçu en partie à Hong-Kong, d’où la pochette écrite en mandarin, est tout autant empreint de mélancolie que de vitalité. A l’heure où l’on célèbre David Bowie à travers une exposition qui a drainé les foules à Londres puis à Paris, le maître pourra un peu se reconnaître dans les chansons de ses glorieux disciples. Pour notre plus grand bonheur, Damon Albarn, si prolifique par ailleurs, a renoué avec le groupe qui lui a permis d’exprimer au mieux son talent jusqu’à présent, et il le confirme aujourd’hui avec cet album très réussi.

 

                                                                                                                    

Blur – The magic whip – Parlophone/Warner music – 1 CD : 14,99 €.

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La pop envoûtante d’un groupe à la belle singularité

Publié le par Michel Monsay

La pop envoûtante d’un groupe à la belle singularité

A la première écoute de cet album, on se dit que les anglais ont encore frappé avec un nouveau groupe à la pop imparable. Pourtant on se trompe doublement, d’abord puisqu’il s’agit d’une formation belge, qui chante dans un anglais irréprochable, ensuite Balthazar a déjà 5 ans d’existence et sort aujourd’hui son 3ème album. La Belgique nous offre régulièrement de très belles surprises musicales, et celle-ci est certainement la meilleure de ces dernières années. Enregistré en Angleterre avec des producteurs qui ont travaillé avec des groupes prestigieux, ce disque est indéniablement le meilleur de Balthazar, celui où leurs compositions plus instinctives que par le passé donnent la pleine mesure du talent de cette formation. Leur musique oscille entre une pop nonchalante qui se fait un peu plus rock par-ci, plus hypnotique par-là avec des touches électroniques, et toujours une qualité mélodique et un éclectisme enthousiasmant. Le groupe composé de 4 garçons et une violoniste doit aussi son originalité au duo d’auteur-compositeur, à l’image des Beatles ou des Stones, qui se partage aussi à part égale le rôle de chanteur leader, chose assez rare qui donne à Balthazar comme une double identité. On peut par moment penser à Arctic Monkeys, notamment quand Jinte Deprez l’un des deux chanteurs à la voix de crooner tient le micro, et lorsqu’il s’agit de Maarten Devoldere à la voix plus brute, plus rock, qui laisse trainer son phrasé nonchalamment, on pense davantage à Pete Doherty. Ce superbe album écrit entre un monastère et la vie en tournée, d’une concision bien appréciable avec ses 10 morceaux qui nous procure une belle palette d’émotions, est empreint d’une mélancolie, d’une élégance et d’une spontanéité qui nous font chavirer.

                                                                                                                     

Balthazar – Thin Walls – PIAS – 1 CD : 14,99 €.

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Le lyrisme lui va si bien

Publié le par Michel Monsay

Le lyrisme lui va si bien

Quel bonheur de retrouver Dominique A deux ans après sa première Victoire de la musique tant méritée, et trois ans après son superbe précédent album « Vers les lueurs », chroniqué dans ces colonnes. Son public s’est enfin élargi, lui qui est une référence pour de nombreux artistes depuis déjà plusieurs années, et ce nouveau disque devrait encore amplifier le mouvement. Autant le dire tout de suite, son dixième recueil de chansons est une merveille, tant par sa beauté musicale que par ses textes sublimes, le tout donnant un frisson ininterrompu de 39 minutes. A 46 ans, cet auteur compositeur interprète livre un album composé de 12 morceaux oscillant entre grande chanson française de qualité et poésie rock, qui une fois de plus sera encensé par la critique tant l’ambition artistique est tellement au-dessus de ce qui se fait par ailleurs. Qu’il chante l’amour, le voyage, l’ailleurs, l’océan, il le fait à la manière d’un orfèvre où chaque mot judicieusement choisi donne une fabuleuse dimension à son propos. Des mélodies belles à pleurer accompagnent ces véritables poèmes, où les cordes très présentes tout au long de l’album apportent un lyrisme auquel il est difficile de résister. Pour autant certains morceaux sont légèrement plus rocks mais il se dégage de l’ensemble une sérénité, une douceur qui traduisent un changement d’état d’esprit de l’artiste. Reste la voix si reconnaissable, à la fois étrange, sensuelle, frémissante, qui nous saisit dès les premières mesures et nous transporte vers des horizons empreints de grands espaces et d’un romantisme intemporel. Bercé par une savoureuse mélancolie, cet album indispensable assoit un peu plus Dominique A, conteur, mélodiste et interprète exceptionnels, au sommet de la chanson française.

                                                                                                                     

Dominique A – Eléor – Cinq 7 – 1 CD : 15,99 €.

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Une voix et un artiste au sommet de leur art

Publié le par Michel Monsay

Une voix et un artiste au sommet de leur art

Nous avions quitté Asaf Avidan il y a deux ans en ayant un coup de foudre pour son premier album solo, le second nous bouleverse tout autant. L’auteur compositeur interprète israélien de près de 35 ans, qui vit aujourd’hui en Toscane, confirme ici tout le talent que critiques et public avaient découverts stupéfaits en 2013. Evidemment la voix est toujours aussi impressionnante, à la fois déchirante, vibrante et tellement unique, mais peut-être moins en force et plus dans la nuance, ne monopolisant plus toute l’attention, permettant ainsi aux chansons d’exhaler tous leurs parfums. Moins pop que le précédent, ce disque est un patchwork de musiques totalement enthousiasmant aux confins des modes, allant du jazz, au cabaret, à la comédie musicale, au blues, à la soul, avec quelques pointes rock par moments et des ballades folks pour finir. Chantés entièrement en anglais, les 12 morceaux de ce magnifique album sont empreints d’une mélancolie qui donne le frisson quel que soit le tempo et le style musical. Malgré l’éclectisme, il y a non seulement une formidable cohérence qui unit les chansons mais une vraie élégance qui les parcourt. La grande sensibilité de cet artiste s’exprime autant dans les textes poétiques évoquant l’amour, la rupture et la mort, que dans les compositions très réussies, en forme d’hommage à toutes les musiques qu’il aime, jusque dans l’interprétation qui nous touche au plus profond. Cet album indispensable, il faut l’écouter, le réécouter indéfiniment et profiter encore et encore du bonheur qu’il nous procure, sans oublier de le faire partager à ceux que l’on aime et même aux autres.

                                                                                                                   

Asaf Avidan – Gold shadow – Polydor – 1 CD : 15,99 €.

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Dans la lignée de Ferré et Rimbaud

Publié le par Michel Monsay

Dans la lignée de Ferré et Rimbaud

A 66 ans, Hubert-Félix Thiéfaine poursuit son petit bonhomme de chemin en sortant un 17ème album sans se soucier des modes, et en inscrivant une nouvelle collection de magnifiques chansons poétiques et rebelles dans une œuvre majeure enfin reconnue. Son précédent disque lui a valu ses deux premières Victoires de la musique, meilleur album et artiste de l’année 2012, mais aussi un succès public qui a largement dépassé ses nombreux fidèles qui le suivent depuis 35 ans pour certains. A l’écoute des 12 petits bijoux qu’il nous offre aujourd’hui, il paraît de plus en plus évident que cet artiste profond et puissant est le digne héritier du grand Léo Ferré. Jusque dans la voix où l’on perçoit quelques similitudes, et bien sûr dans la qualité des textes, une poésie sombre au pouvoir incandescent doublée d’un regard cinglant et si juste sur notre société. Il manie les mots avec dextérité en soignant autant le fond que la forme, pour en faire jaillir des paroles directes, sans artifices ni compromis, tantôt émouvantes tantôt percutantes. Quant à la musique, mis à part deux morceaux, il en a confié l’écriture à plusieurs complices comme J.P. Nataf, Cali, Arman Méliès ou Jeanne Cherhal. Leurs très belles compositions forment un parfait écrin aux textes ciselés par l’un des tous meilleurs orfèvres de la chanson française. Si la couleur musicale est plutôt rock, les mélodies envoûtantes sur des tempos plus ou moins rythmés donnent à cet album une partition de premier plan. Revenu de ses excès qui ont failli avoir raison de sa santé, l’artiste est aujourd’hui au meilleur de sa forme dans tous les sens du terme, pour nous offrir un disque plus apaisé avec quelques couleurs plus vives, traversé d’un verbe toujours aussi lucide, fiévreux et d’une puissance rare.

                                                                                                                      

Hubert-Félix Thiéfaine – Stratégie de l’inespoir – Columbia – 1 CD : 15,99 €. 

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Retour gagnant d’un poète rock essentiel

Publié le par Michel Monsay

Retour gagnant d’un poète rock essentiel

Même si Charlélie Couture n’a quasiment pas arrêté d’enregistrer régulièrement des albums depuis plus d’une trentaine d’années, nous sommes restés bloqués à la perfection de « Poèmes rocks » sorti en 1981, qu’il n’avait plus retrouvée depuis. Artiste pluridisciplinaire diplômé de l’école nationale supérieure des Beaux-arts, il vit depuis dix ans à New-York où il a ouvert un atelier galerie, et une rétrospective de ses peintures dessins, photos et autres œuvres se tient à Nancy, sa ville natale, jusqu’au mois de mars. Ce retour musical au premier plan est en partie dû à l’incontournable Benjamin Biolay, dont le talent de réalisateur et arrangeur d’album se confirme une fois de plus quel que soit l’univers auquel il se frotte. A 58 ans, Charlélie Couture avec sa voix nasale si reconnaissable a écrit et composé 12 chansons qui pourraient être une suite de son disque référence. On y retrouve la même qualité d’écriture autant dans les textes que dans les mélodies, avec une teinte plutôt sombre d’où ressortent la question du temps qui passe et celle d’exister. Musicalement, l’album oscille d’une part entre un blues et un rock enthousiasmants, notamment sur les deux morceaux chantés en anglais où l’on pense fortement à Lou Reed. D’autre part, de touchantes ballades accompagnées de cordes ou dans une ambiance jazzy apportent un joli pendant aux compositions plus percutantes. Dans ce superbe album de chanson française agrémenté d’ambiances newyorkaises, Charlélie Couture, même s’il nous raconte toujours le monde qui l’entoure à travers des petites histoires dont il a le secret, livre davantage ses propres angoisses. D’où le jeu de mots du titre de l’album de cet artiste désormais franco-américain depuis 2011, à la fois Immortel et I’m mortel. Au final, ce disque est vraiment mortel !

 

                                                                                                                

Charlélie Couture – ImMortel – Mercury – 1 CD : 15,99 €.

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L’art de se réinventer

Publié le par Michel Monsay

L’art de se réinventer

Chanteur et leader d’un des plus grands groupes de l’Histoire du rock, Led Zeppelin, Robert Plant, à l’inverse de ses collègues encore en activité, a su totalement se réinventer depuis la séparation du groupe en 1980 suite à la mort du batteur. A 66 ans, il sort un dixième album solo qui est certainement le plus beau, où se mêlent avec une grâce infinie toutes les musiques que l’artiste a explorées au fil des années. Rock psychédélique, rythmes et sonorités d’Afrique du Nord et de l’Ouest, blues, folk celtique, country américaine avec une ambiance électronique qui par moments enveloppe sublimement le tout. Pour bâtir cette merveille de métissage, il s’est entouré de six excellents musiciens, dont un gambien, qui s’évertuent à donner le meilleur de leurs instruments qu’ils soient électriques ou traditionnels. Considéré à juste titre comme l’une des plus belles voix de la musique moderne, Robert Plant ne monte plus dans les aigus comme avant mais sa voix est peut-être plus belle encore. Elle n’a rien perdu de sa sensualité, de son animalité, elle a gagné en douceur, en subtiles nuances et nous procure toujours autant de frissons. A travers 11 morceaux où il n’y a pas une miette à jeter, cet artiste exemplaire, que sa curiosité et son exigence ont détourné d’une nostalgie qui aurait pu être légitime, nous convie à un voyage qui nous faire perdre le Nord. Rien ici n’est prévisible, nous passons d’une émotion à l’autre avec la même gourmandise de découvrir comment cet alchimiste a réussi à gommer les frontières, pour que toutes ces musiques s’harmonisent à la perfection. Cet anglais voyageur n’a décidément pas fini de nous surprendre et de nous passionner. Assurément l’un des tous meilleurs albums de l’année.

 

Robert Plant – Lullaby and …The ceaseless roar – Warner Music – 1 CD : 15,99 €.

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L’album majuscule que l’on attendait de ce sorcier musical

Publié le par Michel Monsay

L’album majuscule que l’on attendait de ce sorcier musical

Cela fait déjà 24 ans que le fils de Jacques Higelin a sorti son premier disque et s’est évertué depuis à essayer différents styles, avec de temps à autre une chanson qui nous interpelait, comme « Cheval de feu », mais sans que l’on soit emballé par un album entier. C’est chose faite aujourd’hui, l’auteur compositeur interprète est arrivé à maturité, en concoctant un univers musical qui mêle judicieusement toutes les influences de l’artiste, et où il libère sa voix grave en la laissant s’aventurer avec réussite vers des terrains inconnus. Parti enregistrer à Montréal, une ville chère à son cœur, les 12 chansons composées dans le golfe du St-Laurent et dans une petite bicoque de la côte californienne respirent les grands espaces, et semblent avoir permis à son auteur d’exploiter totalement le potentiel qui sommeillait en lui. D’un remarquable éclectisme, les compositions sont tout à la fois entrainantes, intimistes, planantes, alliant naturellement pop, funk, musique électronique, bruitages et ballades mélancoliques. On pensait que la voix d’Arthur H était limitée, même si elle avait un charme profond avec une tessiture grave, un côté éraillé, caverneux assez unique, mais dans cet album elle y montre une palette bien plus large n’hésitant pas à monter dans les aigus. Les très beaux textes poétiques, empreints de rêveries laissent entrevoir par moments une teinte plus sociale toujours amenée avec finesse. Entre le père, la fille et le fils Higelin, on trouve la même recherche de liberté dans la conception du métier, mais aussi dans leurs créations délestées de tout carcan ou formatage. Avec un son qui évoque un peu les années 1970, ce très bel album illumine la rentrée en nous offrant un soleil revigorant, et nous permet de redécouvrir un artiste de 48 ans très prometteur.

                                                                                                                     

Arthur H – Soleil dedans – Polydor – 1 CD : 15,99 €.

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