Retour gagnant d’un poète rock essentiel
Même si Charlélie Couture n’a quasiment pas arrêté d’enregistrer régulièrement des albums depuis plus d’une trentaine d’années, nous sommes restés bloqués à la perfection de « Poèmes rocks » sorti en 1981, qu’il n’avait plus retrouvée depuis. Artiste pluridisciplinaire diplômé de l’école nationale supérieure des Beaux-arts, il vit depuis dix ans à New-York où il a ouvert un atelier galerie, et une rétrospective de ses peintures dessins, photos et autres œuvres se tient à Nancy, sa ville natale, jusqu’au mois de mars. Ce retour musical au premier plan est en partie dû à l’incontournable Benjamin Biolay, dont le talent de réalisateur et arrangeur d’album se confirme une fois de plus quel que soit l’univers auquel il se frotte. A 58 ans, Charlélie Couture avec sa voix nasale si reconnaissable a écrit et composé 12 chansons qui pourraient être une suite de son disque référence. On y retrouve la même qualité d’écriture autant dans les textes que dans les mélodies, avec une teinte plutôt sombre d’où ressortent la question du temps qui passe et celle d’exister. Musicalement, l’album oscille d’une part entre un blues et un rock enthousiasmants, notamment sur les deux morceaux chantés en anglais où l’on pense fortement à Lou Reed. D’autre part, de touchantes ballades accompagnées de cordes ou dans une ambiance jazzy apportent un joli pendant aux compositions plus percutantes. Dans ce superbe album de chanson française agrémenté d’ambiances newyorkaises, Charlélie Couture, même s’il nous raconte toujours le monde qui l’entoure à travers des petites histoires dont il a le secret, livre davantage ses propres angoisses. D’où le jeu de mots du titre de l’album de cet artiste désormais franco-américain depuis 2011, à la fois Immortel et I’m mortel. Au final, ce disque est vraiment mortel !
Charlélie Couture – ImMortel – Mercury – 1 CD : 15,99 €.