La suavité d'une voix hors du commun
Entré dans l’histoire pour un trou de mémoire, le live Ella in Berlin : Mack the Knife compte parmi les enregistrements mythiques du jazz, et constitue la meilleure introduction possible à l’art d’Ella Fitzgerald. Bien sûr, il y a cette improvisation en roue libre sur Mack the Knife quand, ayant oublié les paroles de Kurt Weill, elle se met à chanter tout ce qui lui passe par la tête et entraîne où elle veut un public berlinois ébahi par son extravagante façon d’allier assurance et plaisanterie, saut dans le vide et science infaillible du rythme et de la mélodie. Mais le reste est tout aussi fabuleux, avec le meilleur des frères Gershwin et d’Irving Berlin, Cole Porter et Rodgers & Hart qui ont fait la gloire de la chanteuse en studio. Comme par exemple, The Man I Love, des Gershwin, qu’Ella entonne avec l’ingénuité non feinte d’une jeune fille rêvant au prince charmant. Cet album qui date de 1960 est une merveille qui permet d'admirer la voix exceptionnelle avec une tessiture de trois octaves de cette artiste inoubliable.