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Ce prodige anglais réinvente la soul

Publié le par Michel Monsay

Ce prodige anglais réinvente la soul

Après un premier album unanimement salué en 2012, ce londonien de 29 ans d’origine ougandaise, dont les parents avaient fui la dictature d’Idi Amin Dada, a fort justement pris le temps nécessaire pour confirmer tous les espoirs qu’il avait suscités. Souvent comparé au grand Otis Redding ou à Marvin Gaye, il s’empare de la musique de ses glorieux ainés en puisant tant dans la soul que dans la pop, le blues, le gospel ou la folk pour créer un genre à lui tout seul d’une déchirante beauté. Il y a d’abord sa voix qui nous donne des frissons à chaque note, un véritable bijou, un don unique, cette voix très légèrement éraillée tantôt caressante et suave, ou tantôt puissante, a le pouvoir de l’émotion brute sans artifices. La richesse musicale des dix magnifiques morceaux qui composent l’album impressionne aussit par le parfait équilibre que trouve l’artiste entre différents genres, pour composer un univers alternant judicieusement les tempos, mais aussi les atmosphères toutes aussi envoûtantes. Egalement guitariste, on reconnait par moments ses influences allant de Jimi Hendrix à Neil Young en passant par le David Gilmour de Pink Floyd, sa guitare n’est pas omniprésente pour autant bien au contraire, il sait la faire swinguer, la fondre dans un ensemble, mais aussi lui autoriser quelques envolées. Le piano, les cordes, les chœurs habillent souvent les compositions de ce disque en leur apportant lyrisme et profondeur. En dehors des modes et des morceaux calibrés à la seconde près pour les radios, Michael Kiwanuka vit pleinement sa musique sans contraintes et nous éblouit. Son album, enregistré à Los Angeles avec un producteur américain inventif qui a su élargir encore un peu plus le spectre de création du jeune anglais, est un pur chef-d’œuvre qui figure dès à présent au panthéon toutes catégories de l’année 2016.

                                                                                                                      

Michael Kiwanuka – Love and hate – Mercury – 1 CD : 15,99 €.

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Une pop aux accents argentins et cinématographiques

Publié le par Michel Monsay

Une pop aux accents argentins et cinématographiques

Conçu entre Paris et Buenos-Aires, ce sublime album de Benjamin Biolay, le septième en studio et sans doute le plus ample et le plus abouti avec « La superbe », confirme l’importance de cet artiste majeur dans le paysage musical français. Souvent comparé à Gainsbourg, il n’a aujourd’hui plus rien à lui envier. Cette nouvelle collection de chansons dont il ne publie que la moitié, la deuxième partie le sera dans quelques mois, éblouit par sa qualité mélodique, sa richesse musicale, sa puissance évocatrice et l’efficacité de ses textes. Dès les premières notes, la dimension cinématographique qui traverse l’album nous emporte pour un voyage argentin inoubliable, où se mêlent les influences des grandes musiques de films avec des rythmes sud-américains, rock et reggae. On y entend des chanteuses argentines, une soprano, un ténor, la voix de Borges, des cordes très présentes avec les orchestres de Paris et de Buenos-Aires, des instruments typiques comme le bandonéon ou le charango, le tout provoquant un enchantement qui se propage tout au long des 14 morceaux. Cet auteur compositeur interprète de 43 ans possède un talent unique pour faire cohabiter dans une même chanson des genres musicaux à priori si différents, en y intégrant des ambiances qui retranscrivent sa passion de l’Argentine et plus particulièrement de sa capitale où il se rend au moins une fois par an. Il s’est totalement imprégné de l’âme de Buenos-Aires et à l’image de la ville les morceaux de cet album sont tantôt entraînants tantôt bouleversants. Chaque nouvelle écoute de cette merveille nous fait découvrir de nouveaux détails qui nous auraient échappé tant il regorge de pépites d’arrangements et de sons. Remarquablement entouré de musiciens et de chanteurs de grand talent, Benjamin Biolay au sommet de son art, qui était déjà impressionnant jusque-là, nous offre un disque indispensable qui sera assurément la bande-originale d’un été réussi.

 

                                                                                                                      

Benjamin Biolay – Palermo Hollywood – Barclay – 1 CD : 15,99 €.

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Une merveille alliant romantisme et modernité

Publié le par Michel Monsay

Une merveille alliant romantisme et modernité

Déjà huit ans depuis le sublime premier album de ce groupe créé par le génie de la pop-rock anglaise, Alex Turner, leader des Arctic Monkeys, et l’excellent Miles Kane qui mène de son côté une carrière solo. Toujours influencés par la musique des années 1960, une pop classieuse et aérienne, le duo continue d’explorer cette voie avec leur talent inimitable en y injectant cette fois une dose plus contemporaine et plus rock par moments. A 30 ans, Alex Turner est au sommet de son art, tout en ayant amené les Arctic Monkeys tout en haut de la musique rock, il se paie le luxe d’avoir un  deuxième groupe qui propose un son et un univers différents mais tout aussi enthousiasmants. Dès que l’on entend sa voix suave de crooner rock, il paraît impossible de résister tant elle vous donne des frissons quel que soit  le tempo, il s’agit certainement de la plus belle voix de la musique anglo-saxonne actuelle. En plus de cela, il possède un impressionnant talent d’auteur compositeur qui lui permet de s’approprier le meilleur de ce qui a été créé avant lui, pour façonner des pépites de musicalité et de créativité. Les deux leaders, tous deux chanteurs et guitaristes, sont accompagnés par un bassiste, un batteur, et des cordes qui sont très présentes tout au long des onze morceaux, dont les arrangements lyriques et inventifs ont été confiés à l’excellent violoniste canadien Owen Pallett. Ces deux anglais installés aujourd’hui à Los Angeles disent avoir été inspirés pour l’écriture de cet album par Serge Gainsbourg et sa Melody Nelson, qu’ils revisitent ici tant avec leur romantisme que leur modernité. On ressort ébloui après l’écoute de ce disque intemporel chargé d’une richesse musicale faite de superbes mélodies ou de rythmes accrocheurs, concocté par deux musiciens qui se complètent parfaitement et font de leur art un moment de pure volupté.

 

The Last Shadow Puppets – Everything you’ve come to expect – Domino – 1 CD : 14,99 €.

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Un mariage envoûtant de rock et de psychédélisme

Publié le par Michel Monsay

Un mariage envoûtant de rock et de psychédélisme

Cela faisait cinq ans et demi que cet excellent groupe anglais originaire de Liverpool, qui a vendu plus d’un million d’albums au Royaume Uni, ne s’était pas retrouvé dans un studio pour enregistrer un nouveau disque. C’était en 2010 pour « Butterfly house » et leur musique pop au parfum rétro nous avait déjà enchantés. Pour leur huitième album, le quintette a eu la bonne idée de faire évoluer sa musique en y apportant une touche plus rock tout en gardant la qualité mélodique qui les caractérise. Ce son plus brut, que l’on remarque dès les premières notes, leur va merveilleusement bien, il leur donne davantage de profondeur et de spontanéité, notamment grâce à l’enregistrement qui s’est quasiment fait en une seule prise. La section rythmique plus présente a accéléré un peu la mesure et l’album varie intelligemment les tempos tout au long des douze morceaux. Si les guitares se font puissantes, rocks, The Coral n’oublie pas pour autant le psychédélisme qu’il manie parfaitement avec des synthés au lyrisme envoûtant. Leur musique rappelle un courant de la fin des années 1960 et du début des années 1970, dont ils ont su admirablement se servir pour créer un son qui leur est propre et que l’on reconnait tout de suite. La voix d’une grande beauté du leader nous enveloppe quel que soit le style de la chanson et s’accorde remarquablement à cette pop-rock intemporelle. L’autre atout vocal du groupe réside dans les chœurs, composés des musiciens eux-mêmes, qui interviennent régulièrement en apportant une épaisseur ou une troublante mélancolie. Il paraît évident que la pause prise par The Coral a été des plus bénéfiques. Leur art de la composition n’a rien perdu de ses lignes harmonieuses, il s’est même enrichi d’une couleur plus sombre qui infuse tout au long de cet album exaltant.

                                                                                                                    

The Coral – Distance inbetween – PIAS – 1 CD : 14,99 €.

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La pop magnifique d’un multi-instrumentiste à la voix de velours

Publié le par Michel Monsay

La pop magnifique d’un multi-instrumentiste à la voix de velours

Derrière le nom de ce groupe, qui signifie bon rétablissement en anglais, se cache un musicien allemand de 33 ans dont c’est le quatrième album. Fils d’un professeur de musique, il a commencé très tôt le violoncelle puis a continué à apprendre d’autres instruments, comme le piano et la guitare, ce qui lui permet aujourd’hui d’en jouer plusieurs sur ses disques. Cela ne l’empêche pas d’être entouré d’autres musiciens, dont sa sœur, pour nous offrir une pop d’une rare élégance qui se nourrit de classique, de folk et d’électro. Il a voulu dans son nouvel album explorer le thème de l’amour à sa manière en le déclinant sous toutes ses formes à travers onze morceaux tantôt envoûtants tantôt entraînants. Sa musique est traversée de nombreuses influences, de Divine Comedy au rock californien en passant par la pop anglaise des années 1980, on pense même à Leonard Cohen sur une chanson. Auteur, compositeur, multi-instrumentiste et interprète, Konstantin Gropper a tous les talents, dont une très belle voix grave qui nous touche autant dans les morceaux intimes, que dans les envolées lyriques d’une beauté parfois bouleversante ou sur des tempos très efficaces. Il se permet même une voix de tête fort bien maîtrisée sur une des chansons de cet album enthousiasmant, entièrement chanté en anglais. Cet artiste discret, qui ne recherche pas la lumière alors qu’il a tous les atouts pour que l’on parle davantage de lui, compose également des musiques de films. Son dernier album, on l’aura compris, est une petite merveille de douceur, de musicalité autant que de mélodies aux rythmes imparables. A déguster sans modération.

 

                                                                                                                      

Get well soon – Love – Caroline international – 1 CD : 14,99 €.

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Un 25ème et dernier album magistral

Publié le par Michel Monsay

Un 25ème et dernier album magistral

David Bowie restera à jamais un monument de la musique rock, un des ses créateurs les plus inspirés qui sans cesse se renouvelait, à l’avant-garde des modes, préférant toujours explorer de nouveaux sons, de nouvelles ambiances que s’endormir sur des lauriers qu’on lui a tressés tout au long de son exceptionnelle carrière, même si parfois son génie précurseur en a dérouté plus d'un. Son dernier album en est la parfaite illustration, une fois de plus il s’aventure là où on ne l’attend pas, dans un sublime mélange de rock sous influence free-jazz et de musique électronique, d’une grande maîtrise. Une atmosphère envoûtante et crépusculaire enveloppe les sept morceaux de ce dernier voyage auquel l’artiste nous convie, et que l’on suit avec une émotion et un bonheur infinis. Il s’est entouré pour cela de cinq excellents musiciens de jazz, dont le saxophoniste Donny McCaslin très présent tout au long de l’album, comme un hommage de David Bowie à cet instrument qu’il jouait et aimait tant. Sa voix admirable qu’il a fait évoluer au fil du temps jusqu’à une élégante voix de crooner rock, une des plus belles du genre, apparaît ici un peu plus fragile, ce qui la rend d’autant plus bouleversante. Jamais un artiste n’aura incorporé dans sa musique autant d’univers différents, toujours avec une incroyable capacité à se les approprier et à composer des disques qui resteront au panthéon du rock, en inspirant des générations de musiciens. Le noir domine cette œuvre ultime, à la fois dans le livret et l’intérieur du CD, où pour la première fois David Bowie n’apparaît pas sur la couverture, mais aussi dans les paroles et l’ambiance musicale, comme une forme de testament. Se dire qu’il s’agit du dernier album de cet artiste irremplaçable, nous laisse à jamais inconsolable. Il ne reste plus qu’à nous replonger dans sa discographie d’une richesse unique, et découvrir en profondeur ce magnifique cadeau qu’il nous a offert pour ses 69 ans, deux jours avant sa mort.

                                                                                                                      

David Bowie – Blackstar – Columbia records – 1 CD : 15,99 €.

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En hommage à l'immense artiste

Publié le par Michel Monsay

Davis Bowie m'a accompagné tout au long de ma vie, c'est donc avec une tristesse infinie que j'ai appris ce matin sa disparition. Pour lui rendre hommage, voici une chronique écrite en 2002 à l'occasion de la sortie de son album "Heathen". Pour la lire, cliquez dessus.

En hommage à l'immense artiste

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Un piano touché par la grâce

Publié le par Michel Monsay

Un piano touché par la grâce

Dès les premières notes sur son piano, Louis Schwizgebel nous éblouit par sa virtuosité, qu’il accompagne d’une incroyable légèreté tout au long de ses deux merveilles de concertos composés par Camille Saint-Saëns en 1868 et 1896. On retrouve dans ces deux œuvres, toute l’élégance et le romantisme du musicien français, lui-même excellent pianiste, qui a su marier difficulté technique et musicalité. Pour les interpréter, Louis Schwizgebel, un des tous meilleurs jeunes surdoués du piano, il a tout juste 28 ans, lauréat de nombreux concours internationaux et qui se produit déjà dans le monde entier. Ce suisse de Genève, dont la mère est chinoise, vit aujourd’hui à Londres et a enregistré en deux ans des concertos de Beethoven, des sonates de Brahms et des poèmes musicaux de Ravel, Liszt et Schubert. Dans cet album consacré à Saint-Saëns, il livre une interprétation moderne et d’une rare fraîcheur, où il allie fougue et délicatesse avec une maestria remarquable. La partie orchestrale, spécialement dans le concerto n°5 dit « L’égyptien », est tout aussi somptueuse avec une légère influence orientaliste très inventive, que l’orchestre symphonique de la BBC met admirablement en valeur. L’enchantement que nous procure ce jeune pianiste, avec ces deux concertos assez différents mais tous deux grandioses, est l’un des plus grands bonheurs musicaux de cette année.

                                                                                                                      

Louis Schwizgebel – Concertos pour piano n°2 et 5 de Camille Saint-Saëns – Aparté – 1 CD : 16,99 €.

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Une pop-rock poétique époustouflante

Publié le par Michel Monsay

Une pop-rock poétique époustouflante

Cela fait plus d’un an qu’ils font parler d’eux par le biais de leurs concerts et d’un mini-album laissant entrevoir un univers, une originalité et un talent très prometteurs. Avec ce premier album complet, qui était attendu forcément avec impatience, Feu! Chatterton confirme son impressionnante capacité à faire cohabiter chanson française littéraire et pop-rock ambitieuse dans un ensemble cohérent et enthousiasmant. A l’image de la voix du chanteur à la teinte rétro, d’un élégant classicisme autant que d’une rare modernité, le groupe souffle cet étrange mélange de genres empreints d’un romantisme fiévreux. Cet album traversé d’ambiances et de tempos assez différents, qui nous transportent tant par sa rage que par sa douceur, est une merveille d’équilibre entre textes et musiques, les deux étant d’égale qualité. En plus d’une voix unique en son genre qui apporte beaucoup à l’identité du groupe, le chanteur leader écrit également les paroles avec une verve poétique et une puissance d’évocation remarquables. Les douze morceaux, d’une belle richesse musicale aux nombreuses influences, qui multiplient les ruptures de rythme, s’inscrivent dans une palette qui se réinvente constamment sous les doigts des quatre musiciens qui entourent le leader. Il s’agit bien là du groupe français le plus fascinant de la nouvelle génération, par l’exigence de ses créations qui magnifient la langue française tout en enchantant musicalement nos oreilles tout au long de cet album indispensable.

                                                                                                                      

Feu! Chatterton – Ici le jour (a tout enseveli) – Barclay – 1 CD : 13,99 €.

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John Grant – Grey tickles, black pressure

Publié le par Michel Monsay

John Grant – Grey tickles, black pressure

Une pop grandiose mi-romantique mi-électro

 

Après dix ans au sein d’un groupe de rock alternatif, cet artiste américain de 47 ans, vivant aujourd’hui principalement en Islande, donne réellement la pleine mesure de son talent depuis cinq en s’étant lancé dans une carrière solo avec un très beau premier album. Son troisième qui vient de sortir est une petite merveille de créativité, où John Grant alterne des ballades d’une suavité qui nous envoûtent littéralement et des morceaux d’une folle originalité électronique qu’il intègre à une pop-rock aux tempos plus ou moins appuyés. Qu’elle soit romantique ou plus cadencée sa musique est toujours d’une belle richesse, avec cordes et cuivres qui se mêlent opportunément à des instruments électriques voire électroniques sur des mélodies souvent d’une grande beauté. N’hésitant pas sur un même morceau à changer de rythme ou d’univers sonore, les 14 chansons de cet album qui ne ressemble à aucun autre insufflent en permanence le chaud et le froid pour nous laisser au final le sentiment d’avoir vécu une expérience musicale irremplaçable. D’autant que la voix de cet artiste hors normes est indiscutablement l’une des plus belles de la pop d’aujourd’hui, elle nous prend aux tripes qu’elle soit d’un velouté de grave à frissonner ou d’une étonnante profondeur dans les octaves intermédiaires. Ancien toxicomane autodestructeur et homosexuel séropositif qui a grandit dans un Colorado conservateur, ce polyglotte nous raconte sa vie depuis son premier album avec humour, beaucoup de recul et des textes parfois assez cinglants. Aujourd’hui apparemment un peu plus apaisé dans sa vie, il nous offre une superbe collection de chansons écrites et composées par un artiste qui a atteint la quintessence de son art, porté par une voix sublime.

                                                                                                                      

John Grant – Grey tickles, black pressure – PIAS Bella Union – 1 CD : 14,99 €.

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