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Dans l’intimité d’un artiste pas comme les autres

Publié le par Michel Monsay

Dans l’intimité d’un artiste pas comme les autres

Tellement de choses ont été dites ou écrites sur Peter Doherty, que l’on oublie parfois qu’il y a derrière l’image d’enfant terrible du rock anglais un talent d’auteur compositeur tout à fait remarquable. A 37 ans, il semble s’être sorti de l’enfer de la drogue et de tous les démons qui le poursuivent et ont failli l’anéantir comme son amie Amy Winehouse, à qui il rend hommage dans deux chansons. Avec ce deuxième album solo enregistré à Hambourg où il a séjourné plusieurs mois, sept ans après l’excellent Grace/Wastelands, Peter Doherty poursuit une carrière multiple. Dans une veine rock avec ses différents groupes, The Libertines ou Babyshambles, et plus contrastée lorsqu’il est seul comme ici, où son romantisme peut s’exprimer à travers une pop-folk d’une douce mélancolie. Sa voix si reconnaissable d’où émane un charisme participant à l’attrait que suscite celui qui n’a jamais supporté d’être considéré comme une star, et par moments des instruments plus acoustiques qu’à l’accoutumée font de cette nouvelle collection de onze chansons, un fascinant voyage intime qui nous permet de mieux connaître Peter Doherty. Cet album est assurément l’une des belles surprises de cette fin d’année, regorgeant de touchantes mélodies et de quelques incursions rock dont l’artiste a le secret.

 

Peter Doherty – Hamburg demonstrations – BMG – 1 CD : 15,99 €.

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Une merveille de jazz afro-cubain

Publié le par Michel Monsay

Une merveille de jazz afro-cubain

Dès les premières notes, le piano répond aux percussions puis les cuivres entrent dans le jeu et on est transporté directement au cœur de Cuba. C’est bien de cela dont il s’agit dans ce disque intitulé Abuc, le palindrome de Cuba. À 41 ans, le génial pianiste cubain Roberto Fonseca revisite la musique de son pays dans toute sa diversité. Avec des parents musiciens, il a commencé très tôt  son apprentissage par les percussions, cela s’entend constamment dans sa musique, avant de choisir le piano et devenir un jazzman de grande envergure et de renommée internationale. Passé par le Buena Vista Social Club où il a accompagné les plus grands chanteurs et musiciens cubains, il a aujourd’hui son propre groupe avec lequel il peut laisser libre cours à sa technique, son sens du rythme, et se montrer aussi inspiré dans les morceaux à l’incroyable swing que dans des passages plus intimistes. Son piano, qu’il soit au premier plan ou qu’il se fonde avec les autres instruments, nous éblouit  tout au long des 14 morceaux. La batterie, les percussions, la contrebasse et toutes sortes de cuivres ne sont pas en reste, de même que les voix cubaines invitées, comme celle de la maman de Roberto Fonseca qui chante un émouvant boléro. Talentueux compositeur, il conjugue la musique cubaine à tous les temps, aussi bien en ressuscitant l’ambiance des dancings de la Havane au son d’un grand orchestre, que dans des ambiances plus modernes, et quel que soit le temps employé, ses compositions nous touchent profondément. Ce superbe album, qui mêle les genres avec un étonnant naturel, est tout à la fois débordant d’énergie, de générosité et parsemé de moments de grâce au parfum nostalgique.

                                                                                                                      

Roberto Fonseca – Abuc – Impulse ! / Universal – 1 CD : 15,99 €.

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Une pop d’une infinie délicatesse

Publié le par Michel Monsay

Une pop d’une infinie délicatesse

Après deux premiers albums qui ont rencontré un important succès public et critique, cette artiste danoise vivant à Berlin et chantant en anglais est devenue une valeur sûre de la pop internationale. A 36 ans, elle sort un troisième disque de toute beauté en élargissant son univers intimiste, où son piano et sa voix sont toujours au centre de sa musique mais entourés cette fois de nombreux autres instruments. Violon, violoncelle, clarinette, harpe, toutes sortes de claviers organiques et synthétiques dont elle joue elle-même, percussions, enchantent les dix superbes morceaux de cet album. Cet artiste complète, auteur compositeur interprète, s’occupe aussi de l’enregistrement et des arrangements de sa musique. On pense par moments à Kate Bush et son formidable « Hounds of love », un sommet de créativité dont on retrouve ici l’influence dans un croisement fascinant de genres musicaux. La pure musique classique n’est jamais loin dans les compositions d’Agnes Obel, mais elle lui inocule son univers fait de pop, folk et jazz aériens. Sa délicieuse voix se fait multiple, elle chante en duo avec elle-même ou avec des chœurs qu’elle assure aussi, en enregistrant plusieurs fois sa voix, ou en la manipulant, la faisant varier des graves aux aigus, et c’est tout simplement somptueux. Sa musique est sophistiquée, cinématographique, comme en apesanteur, puis plus insistante, elle nous enveloppe et fait monter des frissons d’émoi. A contre-courant de toutes les modes, cette femme discrète a écrit un album sur l’exigence dans la société d’aujourd’hui de transparence de nos vies, de révélation de l’intime, de surveillance, et bien évidemment elle s’inscrit en faux. Touché par la grâce de bout en bout, ce disque, d’une artiste rare et précieuse, est composé par petites touches à la manière d’un peintre, dont on se dirait à la fin de l’écoute qu’il s’agit bien d’une toile de maître.                                                                                                                     

 

Agnes Obel – Citizen of glass – PIAS – 1 CD : 14,99 €.

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Rock délicieusement mâtiné d’Orient et d’Afrique

Publié le par Michel Monsay

Rock délicieusement mâtiné d’Orient et d’Afrique

En écoutant les premiers accords de ce superbe album, on a d’abord l’impression de pénétrer un univers rock avec une guitare virtuose et une batterie lourde qui marque un rythme syncopé. Puis rapidement, des sonorités africaines, plus particulièrement du Sénégal, viennent brouiller les cartes, avant qu’une ligne mélodique orientale achève le tableau. Ce que vous avez cru reconnaître comme étant une guitare électrique est en réalité un oud, l’instrument roi du monde arabe, un luth avec une caisse en forme de demi-poire, que Mehdi Haddab a rendu électrique. Ce franco-algérien de 43 ans, qui sort avec Speed Caravan son deuxième album, a déjà eu plusieurs expériences musicales au sein d’autres groupes et fait admirer son talent en jouant avec Rachid Taha, Jacques Higelin ou Alain Bashung. Autant enfant du rock, dont il s’est abondamment nourri de Led Zeppelin à Jimi Hendrix, que de musique orientale dont il saupoudre magnifiquement ses compositions, il a choisi pour cet album conçu à Dakar de s’ouvrir encore un peu plus en intégrant des ambiances sénégalaises. La voix abrasive de Pape Diouf sur un des deux seuls morceaux chantés, l’autre étant par Hindi Zahra, des percussions enivrantes, des rythmes dansants, l’Afrique noire et le Maghreb se mélangent au rock puissant de Mehdi Haddab pour constituer une musique irrésistible qui se renouvelle sans cesse. Cette richesse tout au long des 9 morceaux s’aventure même sur un groove funk ou une envolée électro. En brassant naturellement les cultures et les genres musicaux, ce maître de l’oud électrique nous offre un album euphorisant d’une totale maîtrise, malgré la difficulté de ne pas se perdre en se nourrissant d’autant d’influences.

                                                                                                                 

Speed caravan – Big blue desert – World Village/Harmonia Mundi – 1 CD : 17,85 €.

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Ce prodige anglais réinvente la soul

Publié le par Michel Monsay

Ce prodige anglais réinvente la soul

Après un premier album unanimement salué en 2012, ce londonien de 29 ans d’origine ougandaise, dont les parents avaient fui la dictature d’Idi Amin Dada, a fort justement pris le temps nécessaire pour confirmer tous les espoirs qu’il avait suscités. Souvent comparé au grand Otis Redding ou à Marvin Gaye, il s’empare de la musique de ses glorieux ainés en puisant tant dans la soul que dans la pop, le blues, le gospel ou la folk pour créer un genre à lui tout seul d’une déchirante beauté. Il y a d’abord sa voix qui nous donne des frissons à chaque note, un véritable bijou, un don unique, cette voix très légèrement éraillée tantôt caressante et suave, ou tantôt puissante, a le pouvoir de l’émotion brute sans artifices. La richesse musicale des dix magnifiques morceaux qui composent l’album impressionne aussit par le parfait équilibre que trouve l’artiste entre différents genres, pour composer un univers alternant judicieusement les tempos, mais aussi les atmosphères toutes aussi envoûtantes. Egalement guitariste, on reconnait par moments ses influences allant de Jimi Hendrix à Neil Young en passant par le David Gilmour de Pink Floyd, sa guitare n’est pas omniprésente pour autant bien au contraire, il sait la faire swinguer, la fondre dans un ensemble, mais aussi lui autoriser quelques envolées. Le piano, les cordes, les chœurs habillent souvent les compositions de ce disque en leur apportant lyrisme et profondeur. En dehors des modes et des morceaux calibrés à la seconde près pour les radios, Michael Kiwanuka vit pleinement sa musique sans contraintes et nous éblouit. Son album, enregistré à Los Angeles avec un producteur américain inventif qui a su élargir encore un peu plus le spectre de création du jeune anglais, est un pur chef-d’œuvre qui figure dès à présent au panthéon toutes catégories de l’année 2016.

                                                                                                                      

Michael Kiwanuka – Love and hate – Mercury – 1 CD : 15,99 €.

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Une pop aux accents argentins et cinématographiques

Publié le par Michel Monsay

Une pop aux accents argentins et cinématographiques

Conçu entre Paris et Buenos-Aires, ce sublime album de Benjamin Biolay, le septième en studio et sans doute le plus ample et le plus abouti avec « La superbe », confirme l’importance de cet artiste majeur dans le paysage musical français. Souvent comparé à Gainsbourg, il n’a aujourd’hui plus rien à lui envier. Cette nouvelle collection de chansons dont il ne publie que la moitié, la deuxième partie le sera dans quelques mois, éblouit par sa qualité mélodique, sa richesse musicale, sa puissance évocatrice et l’efficacité de ses textes. Dès les premières notes, la dimension cinématographique qui traverse l’album nous emporte pour un voyage argentin inoubliable, où se mêlent les influences des grandes musiques de films avec des rythmes sud-américains, rock et reggae. On y entend des chanteuses argentines, une soprano, un ténor, la voix de Borges, des cordes très présentes avec les orchestres de Paris et de Buenos-Aires, des instruments typiques comme le bandonéon ou le charango, le tout provoquant un enchantement qui se propage tout au long des 14 morceaux. Cet auteur compositeur interprète de 43 ans possède un talent unique pour faire cohabiter dans une même chanson des genres musicaux à priori si différents, en y intégrant des ambiances qui retranscrivent sa passion de l’Argentine et plus particulièrement de sa capitale où il se rend au moins une fois par an. Il s’est totalement imprégné de l’âme de Buenos-Aires et à l’image de la ville les morceaux de cet album sont tantôt entraînants tantôt bouleversants. Chaque nouvelle écoute de cette merveille nous fait découvrir de nouveaux détails qui nous auraient échappé tant il regorge de pépites d’arrangements et de sons. Remarquablement entouré de musiciens et de chanteurs de grand talent, Benjamin Biolay au sommet de son art, qui était déjà impressionnant jusque-là, nous offre un disque indispensable qui sera assurément la bande-originale d’un été réussi.

 

                                                                                                                      

Benjamin Biolay – Palermo Hollywood – Barclay – 1 CD : 15,99 €.

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Une merveille alliant romantisme et modernité

Publié le par Michel Monsay

Une merveille alliant romantisme et modernité

Déjà huit ans depuis le sublime premier album de ce groupe créé par le génie de la pop-rock anglaise, Alex Turner, leader des Arctic Monkeys, et l’excellent Miles Kane qui mène de son côté une carrière solo. Toujours influencés par la musique des années 1960, une pop classieuse et aérienne, le duo continue d’explorer cette voie avec leur talent inimitable en y injectant cette fois une dose plus contemporaine et plus rock par moments. A 30 ans, Alex Turner est au sommet de son art, tout en ayant amené les Arctic Monkeys tout en haut de la musique rock, il se paie le luxe d’avoir un  deuxième groupe qui propose un son et un univers différents mais tout aussi enthousiasmants. Dès que l’on entend sa voix suave de crooner rock, il paraît impossible de résister tant elle vous donne des frissons quel que soit  le tempo, il s’agit certainement de la plus belle voix de la musique anglo-saxonne actuelle. En plus de cela, il possède un impressionnant talent d’auteur compositeur qui lui permet de s’approprier le meilleur de ce qui a été créé avant lui, pour façonner des pépites de musicalité et de créativité. Les deux leaders, tous deux chanteurs et guitaristes, sont accompagnés par un bassiste, un batteur, et des cordes qui sont très présentes tout au long des onze morceaux, dont les arrangements lyriques et inventifs ont été confiés à l’excellent violoniste canadien Owen Pallett. Ces deux anglais installés aujourd’hui à Los Angeles disent avoir été inspirés pour l’écriture de cet album par Serge Gainsbourg et sa Melody Nelson, qu’ils revisitent ici tant avec leur romantisme que leur modernité. On ressort ébloui après l’écoute de ce disque intemporel chargé d’une richesse musicale faite de superbes mélodies ou de rythmes accrocheurs, concocté par deux musiciens qui se complètent parfaitement et font de leur art un moment de pure volupté.

 

The Last Shadow Puppets – Everything you’ve come to expect – Domino – 1 CD : 14,99 €.

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Un mariage envoûtant de rock et de psychédélisme

Publié le par Michel Monsay

Un mariage envoûtant de rock et de psychédélisme

Cela faisait cinq ans et demi que cet excellent groupe anglais originaire de Liverpool, qui a vendu plus d’un million d’albums au Royaume Uni, ne s’était pas retrouvé dans un studio pour enregistrer un nouveau disque. C’était en 2010 pour « Butterfly house » et leur musique pop au parfum rétro nous avait déjà enchantés. Pour leur huitième album, le quintette a eu la bonne idée de faire évoluer sa musique en y apportant une touche plus rock tout en gardant la qualité mélodique qui les caractérise. Ce son plus brut, que l’on remarque dès les premières notes, leur va merveilleusement bien, il leur donne davantage de profondeur et de spontanéité, notamment grâce à l’enregistrement qui s’est quasiment fait en une seule prise. La section rythmique plus présente a accéléré un peu la mesure et l’album varie intelligemment les tempos tout au long des douze morceaux. Si les guitares se font puissantes, rocks, The Coral n’oublie pas pour autant le psychédélisme qu’il manie parfaitement avec des synthés au lyrisme envoûtant. Leur musique rappelle un courant de la fin des années 1960 et du début des années 1970, dont ils ont su admirablement se servir pour créer un son qui leur est propre et que l’on reconnait tout de suite. La voix d’une grande beauté du leader nous enveloppe quel que soit le style de la chanson et s’accorde remarquablement à cette pop-rock intemporelle. L’autre atout vocal du groupe réside dans les chœurs, composés des musiciens eux-mêmes, qui interviennent régulièrement en apportant une épaisseur ou une troublante mélancolie. Il paraît évident que la pause prise par The Coral a été des plus bénéfiques. Leur art de la composition n’a rien perdu de ses lignes harmonieuses, il s’est même enrichi d’une couleur plus sombre qui infuse tout au long de cet album exaltant.

                                                                                                                    

The Coral – Distance inbetween – PIAS – 1 CD : 14,99 €.

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La pop magnifique d’un multi-instrumentiste à la voix de velours

Publié le par Michel Monsay

La pop magnifique d’un multi-instrumentiste à la voix de velours

Derrière le nom de ce groupe, qui signifie bon rétablissement en anglais, se cache un musicien allemand de 33 ans dont c’est le quatrième album. Fils d’un professeur de musique, il a commencé très tôt le violoncelle puis a continué à apprendre d’autres instruments, comme le piano et la guitare, ce qui lui permet aujourd’hui d’en jouer plusieurs sur ses disques. Cela ne l’empêche pas d’être entouré d’autres musiciens, dont sa sœur, pour nous offrir une pop d’une rare élégance qui se nourrit de classique, de folk et d’électro. Il a voulu dans son nouvel album explorer le thème de l’amour à sa manière en le déclinant sous toutes ses formes à travers onze morceaux tantôt envoûtants tantôt entraînants. Sa musique est traversée de nombreuses influences, de Divine Comedy au rock californien en passant par la pop anglaise des années 1980, on pense même à Leonard Cohen sur une chanson. Auteur, compositeur, multi-instrumentiste et interprète, Konstantin Gropper a tous les talents, dont une très belle voix grave qui nous touche autant dans les morceaux intimes, que dans les envolées lyriques d’une beauté parfois bouleversante ou sur des tempos très efficaces. Il se permet même une voix de tête fort bien maîtrisée sur une des chansons de cet album enthousiasmant, entièrement chanté en anglais. Cet artiste discret, qui ne recherche pas la lumière alors qu’il a tous les atouts pour que l’on parle davantage de lui, compose également des musiques de films. Son dernier album, on l’aura compris, est une petite merveille de douceur, de musicalité autant que de mélodies aux rythmes imparables. A déguster sans modération.

 

                                                                                                                      

Get well soon – Love – Caroline international – 1 CD : 14,99 €.

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Un 25ème et dernier album magistral

Publié le par Michel Monsay

Un 25ème et dernier album magistral

David Bowie restera à jamais un monument de la musique rock, un des ses créateurs les plus inspirés qui sans cesse se renouvelait, à l’avant-garde des modes, préférant toujours explorer de nouveaux sons, de nouvelles ambiances que s’endormir sur des lauriers qu’on lui a tressés tout au long de son exceptionnelle carrière, même si parfois son génie précurseur en a dérouté plus d'un. Son dernier album en est la parfaite illustration, une fois de plus il s’aventure là où on ne l’attend pas, dans un sublime mélange de rock sous influence free-jazz et de musique électronique, d’une grande maîtrise. Une atmosphère envoûtante et crépusculaire enveloppe les sept morceaux de ce dernier voyage auquel l’artiste nous convie, et que l’on suit avec une émotion et un bonheur infinis. Il s’est entouré pour cela de cinq excellents musiciens de jazz, dont le saxophoniste Donny McCaslin très présent tout au long de l’album, comme un hommage de David Bowie à cet instrument qu’il jouait et aimait tant. Sa voix admirable qu’il a fait évoluer au fil du temps jusqu’à une élégante voix de crooner rock, une des plus belles du genre, apparaît ici un peu plus fragile, ce qui la rend d’autant plus bouleversante. Jamais un artiste n’aura incorporé dans sa musique autant d’univers différents, toujours avec une incroyable capacité à se les approprier et à composer des disques qui resteront au panthéon du rock, en inspirant des générations de musiciens. Le noir domine cette œuvre ultime, à la fois dans le livret et l’intérieur du CD, où pour la première fois David Bowie n’apparaît pas sur la couverture, mais aussi dans les paroles et l’ambiance musicale, comme une forme de testament. Se dire qu’il s’agit du dernier album de cet artiste irremplaçable, nous laisse à jamais inconsolable. Il ne reste plus qu’à nous replonger dans sa discographie d’une richesse unique, et découvrir en profondeur ce magnifique cadeau qu’il nous a offert pour ses 69 ans, deux jours avant sa mort.

                                                                                                                      

David Bowie – Blackstar – Columbia records – 1 CD : 15,99 €.

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