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La vibrante et envoûtante pop-folk de Sharon Van Etten

Publié le par Michel Monsay

La vibrante et envoûtante pop-folk de Sharon Van Etten

Le sixième album, de l'une des plus belles voix du rock indépendant américain, concrétise un certain équilibre entre le folk-rock habité des premiers disques et un désir d’émancipation pop. Sharon Van Etten ne chante plus ses relations toxiques, la colère a cédé au doute et à une certaine mélancolie. Loin de faire fausse route, comme le suggère le titre de l’album, "We’ve Been Going About This All Wrong", Sharon Van Etten s’affirme comme une figure essentielle du rock introspectif, par la grâce des mélodies et des arrangements, et l’intensité d’un chant entre majesté et sobriété. L’Américaine de 41 ans a toujours conservé par ailleurs une saine distance avec les futilités qui viennent avec la célébrité. Écrit et réalisé dans son tout nouveau studio d’enregistrement construit sur mesure dans sa demeure californienne, cet album pose une question existentielle : comment préserver nos valeurs de ces énergies dévastatrices, indépendantes de notre détermination, qui s’acharnent sur nous ? Les textes, de sa plume exquise et incisive, traitent des épreuves de l’existence, des malheurs qui peuvent être aussi terrifiants que transformateurs. On sent une femme blessée face à une planète qui s’obstine à se saborder, face à l’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump, par la pandémie de Covid-19 et par l’invasion russe de l’Ukraine, mais aussi de manière plus personnelle, par les fantômes du passé (violence, désamour, abandon) qui rôdent toujours. Cet album est une pépite sombre aux mélodies frémissantes, que Sharon Van Etten nous offre de sa magnifique voix légèrement grave d'une profonde sensibilité.

L'album s'appelle "We’ve Been Going About This All Wrong". 

Sharon Van Etten sera en concert à la Cigale à Paris mercredi prochain.

Publié dans Disques

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Arcade fire de retour au sommet

Publié le par Michel Monsay

Arcade fire de retour au sommet

A l’écoute du sixième album d’Arcade Fire, "We", on constate que le groupe canadien, qui partage sa vie entre Montréal et La Nouvelle-Orléans, a retrouvé sa superbe. Après quatre disques qui avaient fait d'eux l'un des plus grands groupes au monde, avec le succès ils s'étaient perdus en 2017 dans un album dispensable, pompeux, gonflé et synthétique. On retrouve avec "We" le son puissant, très dense qui est une des signatures esthétiques d'Arcade Fire, et la voix troublante et fascinante de son leader charismatique Win Butler. "We" se présente comme un concept album en deux parties : I et WE (je et nous en anglais), un singulier solitaire et aliéné, un pluriel plus solaire et prometteur, comme on passerait de l’ombre à la lumière. "We" est donc un album tourné vers l’avenir mais peuplé des fantômes du passé. Enregistré avec Nigel Godrich, le producteur de Radiohead, les dix morceaux alternent ballades folk, odyssées lyriques et flamboyances pop, où l'on retrouve l'influence de David Bowie mais aussi de Neil Young par moments. Ce superbe album ambitieux et ramassé va dès la fin du mois d'août connaître une consécration sur scène, lors d'une tournée XXL qui permettra d’entendre neuf musiciens rock, chose assez rare pour la souligner, qui joueront réellement en live, sans programmation, en pratiquant joyeusement l’échangisme instrumental, où tout y passe, guitares, batteries, percussions, claviers… Quel bonheur de retrouver ce groupe génial dans une qualité de composition digne de leurs meilleurs albums.

Ci-dessous, un aperçu de "We" à travers le clip de deux morceaux enchaînés.

Publié dans Disques

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Des textes poétiques sur une pop synthétique et percutante

Publié le par Michel Monsay

Des textes poétiques sur une pop synthétique et percutante

Artiste protéiforme, à la fois auteur-compositeur-interprète mais aussi acteur de théâtre et de cinéma, il était très bien dans le film des frères Larrieu "Tralala", également écrivain, Bertrand Belin avec son air indolent n'en finit pas de nous étonner. Ce superbe septième album qui vient de sortir le confirme, il y fait danser ses métaphores, ses images, sur des sons électro aux échos rockabilly. Depuis 15 ans, Bertrand Belin a construit l'image et le son d'une voix à part, dandy rock aux lettres et à la tenue impeccables. En l'écoutant, on pense à Alain Bashung, dont il partage le timbre grave, le débit nonchalant et le pouvoir d'envoûter l'auditeur. Sur la pochette de « Tambour Vision » il se tient au bord d’une corniche, et jette un œil au-dessus du vide. Dans un monde bancal, Bertrand Belin, dandy crooner, se déplace toujours sur le fil, entre littérature et chanson, entre surréalisme et hyperréalisme. Moins de guitares, plus de boîtes à rythme et de synthés. Avec cet album, il change ses habitudes musicales. Ses textes en revanche continuent sur la même ligne. Il se fait le traducteur poétique des déséquilibres de la société, avec cette façon toujours aussi habile de donner du sens dans la répétition. « National » est une chanson qui avance sans hésiter, comme une autoroute, mais qui dans la réitération de ce mot « national » soulève des interrogations. C’est tout le charme et la force de ce 7ème album épuré de Bertrand Belin. Le crooner électro stimule les bifurcations et crée des itinéraires de pensées bis avec une touche de fantaisie dont il a le secret, dans lesquels on s'engouffre avec bonheur.

Initiative très originale de Bertrand Belin avec ce clip qu'il a conçu comme une bande-annonce, qui propose un aperçu de l'album à travers plusieurs extraits de chansons.

Publié dans Disques

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Magnifique album d'une grande dame de la musique africaine

Publié le par Michel Monsay

Magnifique album d'une grande dame de la musique africaine

À 54 ans, la diva malienne Oumou Sangaré revient avec Timbuktu, un album couleur blues, enregistré à Baltimore. Un disque magnétique qui élargit ses horizons et confirme la puissance de ses engagements et la magie de sa voix. Salif Keita dit qu’elle est « la Tina Turner du Mali », elle compte parmi ses fans Beyoncé, Alicia Keys ou encore Aya Nakamura. Voilà pourquoi la sortie d’un nouvel album d’Oumou Sangaré est un événement dans le monde de la musique, au Mali et bien au-delà. Écrit et composé avec le luthiste malien Mamadou Sidibé et Pascal Danaë, leader de l'excellent groupe de blues-rock créole Delgres, ce disque d'Oumou Sangaré mêle judicieusement la musique de sa région natale et le blues afro-américain. Ainsi, aux cordes du luth africain, s’adjoignent des riffs plaintifs de guitares slide, et des sons lancinants de dobro. Des couleurs du Mississippi, mêlées à la terre rouge du Mali, et aux chants de chasseurs du Wassoulou accompagnent la voix lancinante d'Oumou Sangaré, bordée d’intonations cuivrées, capable de vous envoyer une décharge d’émotion en une envolée fuselée. C'est certainement le disque le plus abouti d’une artiste engagée, qui appelle les Maliens à se ressaisir face à la guerre qui ravage le pays et aux exactions sur les civils. Sur ce nouvel opus au blues électrifié, Oumou Sangare, encourage à nouveau les femmes dans leurs combats, elle qui a été une des premières à oser dénoncer la polygamie, le mariage forcé et l’excision. Elle étend ici ses encouragements à toutes les mères du monde qui voir leur enfants désœuvrés et miséreux se perdre dans l’errance et la violence. Tombouctou, ville sainte amputée de ses fameux mausolées par les islamistes, a donné son nom à ce splendide album porteur d'espoir.

Pour avoir un aperçu de sa musique, voir le très beau clip ci-dessous :

Publié dans Disques

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La nouvelle perle du jazz vocal

Publié le par Michel Monsay

La nouvelle perle du jazz vocal
La nouvelle perle du jazz vocal

Cette jeune chanteuse franco-taïwanaise de 32 ans, qui vient de sortir un très beau deuxième album en septembre dernier, était sur la scène du Sunside le 4 février et a enchanté le public par le timbre chatoyant, suave et les modulations de sa voix, qui rappelle l’esprit et le souffle des grandes dames du jazz. Outre ses qualités vocales, Estelle Perrault s'affirme également comme auteure et compositrice en signant six des huit morceaux de son dernier disque dans un bel équilibre entre classicisme et modernité mélodique. Entourée de quatre excellents musiciens, piano, contrebasse, batterie et saxophone lors du concert au Sunside (trompette sur l'album), elle nous offre un jazz plein de swing, de groove et de sensibilité. Estelle Perrault a grandi entre Taïwan, le Canada anglophone et la France. Forte de ces trois cultures, c’est à travers un parcours atypique, elle a notamment fait des études de droit, qu’elle a forgé cette identité singulière que l’on retrouve dans son interprétation musicale, dont le style est influencé par Ella Fitzgerald et Billie Holiday. Dans sa musique et son chant, Estelle Perrault fait preuve d’une sincérité et d'un naturel aussi touchant qu’évident, comme si elle se trouvait toujours exactement où il faut, comme il faut. Impossible de ne pas succomber.

En attendant son prochain concert, il y a son album "Dare that dream" qui comporte deux reprises qu'elle interprète divinement ci-dessous.

Publié dans Disques, Spectacles

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Un nouvel album de toute beauté

Publié le par Michel Monsay

Un nouvel album de toute beauté

A 75 ans, Bernard Lavilliers n'a rien perdu de son talent d'auteur compositeur interprète, et son 22ème album est un petit bijou dont les deux extraits ci-dessous en témoignent. Il a su rester fidèle à lui-même et à ses convictions tout au long de sa carrière en parvenant à se renouveler sans cesse pour chanter les causes perdues sur des musiques tropicales, rocks ou plus apaisées. Dans ce nouvel album à la sublime élégance musicale, il nous raconte de sa voix intense le monde d’aujourd’hui avec poésie et lucidité en mêlant l'intime aux grands enjeux de notre époque. Indiscutablement, l'un des tous meilleurs disques français de l'année.

Publié dans Disques

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Deux chefs-d'oeuvre absolus de la chanson rock française à réécouter indéfiniment

Publié le par Michel Monsay

Deux chefs-d'oeuvre absolus de la chanson rock française à réécouter indéfiniment
Deux chefs-d'oeuvre absolus de la chanson rock française à réécouter indéfiniment

L'un paru en 1981, "Poèmes rock" de Charlélie Couture, l'autre en 1998, "Fantaisie militaire" d'Alain Bashung, ont été tous les deux des chocs musicaux énormes au moment de leur sortie, dans lesquels, chose assez rare, il n'y avait pas l'ombre d'un accord à jeter. En les réécoutant aujourd'hui, on se rend compte qu'ils n'ont rien perdu de leur beauté et de leur puissance, et resteront à jamais au panthéon de la chanson française et du rock hexagonal. La qualité des textes, des musiques, des arrangements, les voix des deux chanteurs au sommet de leur art, tout est réuni pour enchanter nos oreilles. Dans "Fantaisie militaire", album sombre et absolument magnifique, d'une richesse de compositions remarquable, entre rock,  trip-hop, et ballades bouleversantes, Alain Bashung, très bien entouré, comme à son habitude, dans la conception et la réalisation de l'album, a été récompensé par trois Victoires de la musique et en a obtenu une supplémentaire en 2005 couronnant le meilleur album des 20 dernières années. Dans "Poèmes rock", Charlélie Couture entre fragilité et énergie rock a trouvé un équilibre parfait pour nous conter de sa voix inimitable et si touchante, entre nonchalance et douceur, son univers urbain mélancolique à travers des textes très imagés et évocateurs. Ces deux albums sont à réécouter sans modération, en voici deux petits extraits :

Publié dans Disques

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Une merveille de rock littéraire dans un sublime habillage électronique

Publié le par Michel Monsay

Une merveille de rock littéraire dans un sublime habillage électronique

Avec ce troisième album, Feu! Chatterton confirme qu'il est bien l'un des tous meilleurs groupes français, si ce n'est le meilleur. Les textes d'une puissance poétique inouïe explorent finement notre société dans toutes ses dimensions et nos comportements avec un lyrisme dont ils ont le secret. Le génial Arthur Teboul, à la fois à l'écriture et au chant, est non seulement l'un des poètes actuels les plus émouvants, ses textes sont parfois beaux à pleurer, mais en plus son interprétation est éblouissante de sa sublime voix grave et vibrante. Écrits avant la pandémie, ses textes d'une rare acuité sur notre époque prennent une dimension supplémentaire à l'aune de cette année que nous venons de vivre. Feu! Chatterton ne se résume pas à Arthur Teboul, malgré la place essentielle qu'il y occupe, il est accompagné par quatre très bons musiciens totalement investis dans les compositions du groupe, d'une richesse et d'une splendeur musicale encore plus fortes que dans leurs deux premiers albums. Ils ont fait appel à l'excellent Arnaud Rebotini pour réaliser l'album, maître de la musique électronique à qui l'on doit la bande originale du film "120 battements par minute", il s'est adjoint pour l'occasion les services de l'ingénieur du son Boris Wilsdorf, et à deux ils ont façonné l'envoûtant habillage sonore où la voix d'Arthur Teboul et la musique s'expriment dans toutes leurs nuances et leurs puissances. On ressort complètement bouleversé par la perfection de cet album, qui restera quoiqu’il advienne comme un fleuron de la chanson rock française.

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Magnifique nouvel album de Raphaël

Publié le par Michel Monsay

Magnifique nouvel album de Raphaël

Depuis son troisième album, "Caravane" paru en 2005, Raphaël est l'un des chanteurs français les plus enthousiasmants, par la qualité de ses compositions et sa capacité à se renouveler en explorant des nouveaux sons. Avec son neuvième disque, dont la richesse et la diversité musicales font merveille, il confirme être le digne héritier de Christophe et Bashung, particulièrement le premier dont l'ombre plane sur plusieurs morceaux. Traversé d'ambiances vaporeuses, atmosphériques, électroniques ou plus rock avec une touche orientale sur "La jetée", cet album accueille par ailleurs plusieurs collaborations très réussies avec Arthur Teboul, le chanteur de Feu! Chatterton, Clara Luciani, Pomme. Superbes mélodies, ruptures de tons, à la fois percutante et intimiste, la musique de Raphaël est toujours en mouvement, libre de sortir du format classique, elle se réinvente en permanence et nous envoûte. La fidélité, qu'elle soit en amour ou en amitié, est au centre des textes de cet album, les paroles sont baignées de romantisme, de spleen et de poésie. Un disque intense, ramassé, seulement 39 minutes, autobiographique, dans lequel Raphaël livre à 45 ans une somptueuse partition.

Voici deux chansons de l'album, "Le train du soir" avec un clip où l'on retrouve sa compagne Mélanie Thierry, 16 ans après "Caravane", le seul clip où elle figurait. Puis "La jetée", écoutez ce formidable morceau rock à couleur orientale où intervient Arthur Teboul qui chante un psaume en hébreu.

Publié dans Disques

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Un chef-d'oeuvre de musique éléctronique

Publié le par Michel Monsay

Un chef-d'oeuvre de musique éléctronique

Sorti en 2012, cet album est une merveille de sons de toutes sortes mêlés dans des compositions harmonieuses et mélancoliques mais traversées par une énergie radieuse. C'est aussi l'album de la consécration pour Erwan Castex alias Rone, qui est acclamé dans le monde entier et considéré comme l'un des artistes les plus doués de la musique électronique. Cela se confirme encore aujourd'hui, Rone étant nommé pour le César de la meilleure musique de film, pour "La nuit venue" dont il a signé la bande originale. Composé à Berlin, où il s'était installé à l'époque et y a vécu plusieurs années, "Tohu bohu" reflète parfaitement l'atmosphère de cette ville où se mélangent calme, effervescence, et qui est un haut lieu de l'électro. Les compositions nous transportent dans une fascinante odyssée à la croisée des mondes et des influences, de la techno à la pop en passant par la musique classique. Des sons d'écoliers, de foule, de chants et rythmes ethniques se fondent à ceux des machines dont Rone tirent des mélodies totalement envoûtantes, délicates, cotonneuses et aériennes, tantôt légères tant plus sombres, qui inspirent la rêverie et le voyage. L'univers solaire de Rone lui vient sans doute de ses études en cinéma, desquelles il conserve une pensée et une écriture qu’il applique volontiers à sa musique, les images ne sont d’ailleurs jamais loin des sons dans son art. Le clip ci-dessous en est un exemple mais l'album entier est parfait de bout en bout, chose assez rare, on y plonge sans retenue tant cette musique nous touche et nous procure un éventail de sensations.

Publié dans Disques

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