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À la découverte de la première star internationale de l'histoire

Publié le par Michel Monsay

À la découverte de la première star internationale de l'histoire
À la découverte de la première star internationale de l'histoire

Le Petit Palais à Paris, présente à l'occasion du centenaire de sa mort, un très bel hommage à la « Divine » Sarah Bernhardt, pas de ceux qui momifient leur malheureux sujet dans les vapeurs d’un encens pesant, plutôt l’expression d’un ravissement enjoué. Actrice virtuose aux mille vies devenue une icône des arts, elle nous est livrée dans cette foisonnante exposition telle qu’en elle-même : virevoltante, tourbillonnante, capable d’émouvoir n’importe quel public aux larmes, de le faire rire, de l’attendrir. Sarah Bernhardt toujours en mouvement, ensorcelant les auteurs, envoûtant les artistes et les princes, cajolant les costumières, houspillant les régisseurs fautifs, enchaînant ses proches dans un déluge de caprices et de tendresse. À chaque salle de l'exposition, nous découvrons dans une belle scénographie toutes les facette du personnage : actrice virtuose, bien sûr, au point de servir de modèle à Proust, puisqu’elle est la Berma de la Recherche, citoyenne engagée dans la défense du capitaine Dreyfus et au chevet des blessés de la Grande Guerre, intrépide directrice de théâtre, sculptrice et peintre au réel talent, créatrice de bijoux surréalistes avant l’heure. Pas moins de 400 œuvres sont réunies pour bien cerner celle qui fut la première artiste à sillonner les cinq continents, applaudie partout, adulée comme un monstre sacré, terme inventé pour elle par Jean Cocteau : peintures et sculptures la représentant ou exécutées par elle-même, objets de toutes sortes, meubles, costumes, bijoux, décors, affiches, photos. Venue de province, Sarah Bernhardt rejoint à la fin des années 1850 sa mère et sa tante toutes deux courtisanes et installées à Paris. Elles font entrer Sarah dans le cercle de ce qu'on appelle les "demi-mondaines" dans lequel elles connaissent un grand succès. Repérée par le duc de Morny, demi-frère de Napoléon III, celui-ci la fait entrer au Conservatoire. Sarah Bernhardt est révélée en 1869 au Théâtre de l’Odéon dans Le Passant de François Coppée, où elle incarne un travesti, avant de conquérir le public en 1872 dans le rôle de la Reine pour Ruy Blas de Victor Hugo et entamer une carrière haute en couleurs à la Comédie-Française. Dans ses interprétations de Lorenzaccio, Hamlet ou encore L’Aiglon d’Edmond Rostand, son jeu continue de surprendre. Lorsque Sarah Bernhardt se fait amputer la jambe en février 1915 suite à une tuberculose osseuse, elle refuse prothèse et jambe de bois et se déplace en chaise à porteur comme les impératrices byzantines. Rien ne l’arrête, elle continue de jouer, elle continue à vivre, et rend son dernier souffle à l’âge de 78 ans pendant le tournage du film de Sacha Guitry, La voyante. Un million de Parisiens assistent aux impressionnantes funérailles de celle qui avait toujours défié sa propre fin : il ne lui restait qu’un poumon, un rein, une jambe, elle l’avait apprivoisée en dormant dans un cercueil, où elle aimait aussi à apprendre ses rôles, et elle la simulait si magiquement en scène de ses yeux bleu pâle révulsés jusqu’au blanc. Cette passionnante exposition retrace l'itinéraire hors normes d'une artiste totale, libre, fantasque et engagée qui a fait de sa vie une œuvre.

Sarah Bernhardt - Et la femme créa la star est à voir jusqu’au 27 août au Petit Palais.

À la découverte de la première star internationale de l'histoire
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Françoise Pétrovitch réinterprète le romantisme dans une superbe exposition riche en couleurs

Publié le par Michel Monsay

Françoise Pétrovitch réinterprète le romantisme dans une superbe exposition riche en couleurs

Aimer. Rompre, le titre de la nouvelle exposition de Françoise Pétrovitch a le goût de l’ambivalence. Celui des sentiments contradictoires, instables, et le goût de l’entre-deux, qu’elle cultive depuis une vingtaine d’années, entre présence et absence, entre l’homme et l’animal, et ses figures adolescentes entre enfance et âge adulte. Quelques mois après la très belle exposition que la BNF lui avait consacrée, dont j'avais dit le plus grand bien dans ce blog, le musée de la Vie romantique invite Françoise Pétrovitch à investir l’ensemble de ses espaces avec une quarantaine d’œuvres puissantes et inédites, au lavis ou à la peinture, créées spécialement par l’artiste pour le musée. Certains peintres ont la grâce de venir vous chercher là où vous êtes, comme vous êtes, sans bagage culturel particulier. Comme sur ces tableaux d’adolescents, parfois cigarette aux lèvres ou en couples dont on ne sait si leur histoire commence ou se termine, et parfois les yeux clos, semblant montrer une sorte de repli sur un monde intérieur. Dans le très bel hôtel particulier du IXe arrondissement qui abrite le musée, les tableaux assez pop de Françoise Pétrovitch y font l’effet d’un sorbet acidulé, mais c’est une fausse piste, car si elle a un lien avec le romantisme, c’est l’inquiétude, cette intensité et cette incertitude. Les œuvres de Françoise Pétrovitch sont faites de contrastes, entre intimité et solitude, rapprochement et éloignement, et faisant la part belle à l’adolescence, belle et difficile période d'entre-deux où tout est encore possible, comme un trait d’union entre les époques, celle du romantisme du 19e, avec sa noirceur et sa profondeur et celle d’aujourd’hui avec ses couleurs tantôt pastel et tantôt presque fluo. Dans cette formidable exposition aux images empreintes de poésie et d'une beauté presque inquiétante, Françoise Pétrovitch offre un parfait contrepoint contemporain au romantisme : portraits à l’aquarelle de jeunes femmes à la chevelure flottante, aux côtés de paysages d’îles imaginaires toutes noyées de dilution et de lavis rêveur, ou peintures grand format d’adolescents entre fragilité et retrait solitaire, dont on ressort totalement conquis.

Françoise Pétrovitch Aimer. Rompre est à voir au Musée de la vie romantique jusqu'au 10 septembre.

Françoise Pétrovitch réinterprète le romantisme dans une superbe exposition riche en couleurs
Françoise Pétrovitch réinterprète le romantisme dans une superbe exposition riche en couleurs
Françoise Pétrovitch réinterprète le romantisme dans une superbe exposition riche en couleurs
Françoise Pétrovitch réinterprète le romantisme dans une superbe exposition riche en couleurs
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D'un chef-d'œuvre à l'autre pour un dialogue fondateur de la modernité

Publié le par Michel Monsay

D'un chef-d'œuvre à l'autre pour un dialogue fondateur de la modernité
D'un chef-d'œuvre à l'autre pour un dialogue fondateur de la modernité

Le musée d'Orsay réunit et confronte deux artistes essentiels de la fin du XIXe siècle : Manet et Degas. Une relation complexe entre émulation, rivalité, influence ou domination de l'un sur l'autre. Cette superbe exposition permet de comprendre l’un à partir de l’autre, en examinant aussi bien leurs ressemblances que leurs différences, voire leurs divergences. Chez Manet (1832-1883) et Degas (1834-1917), les analogies ne manquent pas, des sujets aux options stylistiques, des lieux où ils exposèrent à ceux où ils se croisèrent, des marchands aux collectionneurs sur lesquels s’appuyèrent leurs carrières indépendantes. C'est un mano a mano spectaculaire et subtil entre les deux plus grands peintres français de leur époque. La qualité des œuvres réunies, l’intelligence de l’accrochage, ses effets-miroirs édifiants sans être appuyés, la façon dont la confrontation des tableaux lève le rideau sur la biographie, la psychologie, la sociologie, la politique de ces hommes et de leur temps, tout alimente l’œil en les éclairant l’un par l’autre. L’un aimait briller, l’autre préférait l’intimité de son atelier. Malgré bien des différences et une fâcherie devenu fameuse, les deux artistes ont cultivé une amitié solide, dont les antagonismes fréquents sont la marque de fabrique. Sans cette rivalité permanente, ces deux peintres ne seraient peut-être pas si immensément célèbres. Provenant, entre autres, des collections du musée d’Orsay, mais aussi de la National Gallery de Londres et du Metropolitan Museum of Art de New York, qui a coorganisé l’exposition et où elle se tiendra à l’automne, deux cents œuvres, des peintures toutes plus belles les unes que les autres, des dessins, des gravures, des pastels, des lettres et des carnets, racontent et montrent, de façon thématique et chronologique, comment cette émulation a poussé les deux maîtres toujours plus loin dans leurs recherches artistiques. Comment l’un et l’autre, sous leurs allures de grands bourgeois qu’ils étaient, ont cherché à révolutionner la peinture en la faisant sortir du cadre convenu pour montrer la vie comme elle est. Comment ils ont inventé la modernité dans la seconde moitié du XIXᵉ siècle. Manet et Degas, dont on emboîte le pas salle après salle avec ravissement, partagent les mêmes cercles sociaux, les mêmes loisirs, la même ville, la même ambition artistique : restituer la vie moderne. En commun aussi, les deux ont le goût de la grande peinture, Degas, qui vénère Ingres, ne lâche pas son amour de la ligne pure, Manet, nourri à Delacroix et Géricault, aspire au réalisme et à la couleur. S’il est impossible de citer la multitude de chefs-d’œuvre réunis, ni de sortir un vainqueur de cette confrontation, où selon les thèmes on préfère Manet et selon d'autres, Degas, une chose est sûre, le visiteur se régale.

Manet/Degas est à voir au musée d'Orsay jusqu'à demain, dimanche 23 juillet.

D'un chef-d'œuvre à l'autre pour un dialogue fondateur de la modernité
D'un chef-d'œuvre à l'autre pour un dialogue fondateur de la modernité
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D'un chef-d'œuvre à l'autre pour un dialogue fondateur de la modernité
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D'un chef-d'œuvre à l'autre pour un dialogue fondateur de la modernité
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L’étonnante œuvre au noir de Degas

Publié le par Michel Monsay

L’étonnante œuvre au noir de Degas

C’est une rétrospective inattendue que donne à admirer la BnF Richelieu, à Paris, où l’impressionniste Edgar Degas se montre sous un jour nouveau : en noir et blanc ! En plus du pastel et des 700 œuvres produites durant sa carrière, il s'agit de l'autre grande passion de l'artiste, qu’il a nourrie à la fois par la gravure, le dessin, la peinture mais aussi la photographie. Le goût lui prend à la fin des années 1850, où il exécute un premier autoportrait gravé. Grand expérimentateur et militant du genre de l’estampe, Degas explore toutes les ressources du noir et blanc, à la plume, au crayon, au lavis, par des techniques comme l’eau-forte, l'impression en monotype, les planches lithographiées… Quand on dit Edgar Degas (1834-1917), on pense à des danseuses peintes à l'huile ou dessinées au pastel dans des couleurs douces et vibrantes. Pourtant, à la fin de sa vie, il aurait dit : "Si j'avais à refaire ma vie, je ne ferais que du noir et blanc." L'univers de son œuvre en noir et blanc est souvent celui des espaces clos, des cabarets, des intérieurs sombres, des bordels ou des loges de théâtre où il crée des effets de clair-obscur, d'ombres, de contrejour. A partir de la fin des années 1870, Degas va affectionner particulièrement la pratique du monotype. Celui-ci n'est pas une gravure mais une peinture sur plaque qui, passée à la presse, donne une épreuve unique (éventuellement une deuxième, beaucoup plus claire s'il reste un peu d'encre, et que Degas utilisait en la rehaussant au pastel). Edgar Degas ne se soustraira jamais à la discipline quotidienne qu’est le dessin, véritable ascèse et éthique de la main, faisant naître sous le crayon, la plume, le fusain, le pastel ou la pointe (pour les gravures) toute une œuvre en noir et blanc restée quasi secrète, jamais vendue de son vivant. Cette belle exposition, à travers 160 œuvres dont certaines d'autres artistes comme Picasso ou Pissaro, nous permet de découvrir un Degas que l'on ne connaissait pas, un expérimentateur d'une insatiable curiosité, avec un réel goût pour l’audace et une attirance pour les nouvelles techniques qui font de lui peut-être l’artiste le plus moderne du mouvement impressionniste.

Degas en noir et blanc est à voir à la BNF Richelieu jusqu'au 3 septembre.

Voici ci-dessous quelques œuvres de Degas, les cinq dernières ne sont pas de lui (Pissaro, Picasso,...), toutes sont visibles à l'exposition. En cliquant sur les photos, vous les verrez en grand et pourrez les faire défiler avec les flèches.

L’étonnante œuvre au noir de Degas
L’étonnante œuvre au noir de Degas
L’étonnante œuvre au noir de Degas
L’étonnante œuvre au noir de Degas
L’étonnante œuvre au noir de Degas
L’étonnante œuvre au noir de Degas
L’étonnante œuvre au noir de Degas
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Frank Horvat, le photographe amoureux des femmes

Publié le par Michel Monsay

Frank Horvat, le photographe amoureux des femmes
Frank Horvat, le photographe amoureux des femmes

Le Jeu de Paume présente la plus grande exposition consacrée au photographe Frank Horvat depuis son décès en octobre 2020. 170 tirages et 70 documents d’archives personnelles retracent les quinze premières années de la carrière du photoreporter au photographe de mode, entre 1950 et 1965.  Les débuts de Frank Horvat, né Francesco Horvat en 1928 dans une famille juive en Italie, sont placés sous le signe du reportage : le jeune homme rêve d’intégrer l’agence Magnum, sur les pas d’Henri Cartier-Bresson. Un grand périple en Inde et au Pakistan lui vaut des publications dans Epoca, un magazine italien copié sur Life. Déjà, Frank Horvat s’intéresse aux lieux interdits ou secrets, où les corps des femmes se dévoilent, comme le « quartier rouge » de la ville pakistanaise de Lahore. De retour en Europe, il s’installe à Londres où il poursuit sa carrière de photoreporter, en travaillant pour l’agence Black Star de New York. Les Anglais lui inspirent des images humoristiques, voire ironiques, où le guindé côtoie l’excentrique. Fin 1955, le photographe s’installe à Paris pour ne plus jamais en repartir. Le magazine Réalités lui commande en 1956 un sujet sur le proxénétisme. Il explore de nuit ou de jour les rues et cafés de Pigalle, la rue Saint-Denis et les allées du bois de Boulogne. Toute sa vie, Frank Horvat a observé les corps comme une valse de regards et de désirs. Iconoclaste, il passait brillamment d’un registre à l’autre, du reportage au papier glacé, poussait la mode hors des studios pour défendre le naturel, débarrasser les modèles de leurs poses maniérées, d'un maquillage excessif et insuffler un vent de nouveauté. Les superbes photographies de mode réalisées par Frank Horvat entre 1957 et 1962 deviennent rapidement célèbres : on lui doit notamment l’image de Monique Dutto à la sortie du métro, Nico au Bois de Boulogne, Anna Karina lâchée au beau milieu des Halles, comme une fleur et en tenue de créateur, trônant entre un amas d’ordures, une pile de cageots et une foule de maraîchers circonspects, Tan Arnold au comptoir du restaurant Au Chien qui fume,… Il publie dans les plus grands magazines de l’époque et révolutionne cet univers en plaçant ses mannequins dans l’animation de l’espace urbain, comme pour un reportage. Maniant tour à tour le retrait, l’ironie et le détournement, Frank Horvat bouscula la photographie d’après-guerre avec ses clichés d’une étonnante vivacité que cette belle exposition nous permet de découvrir.

 Frank Horvat. Paris, le monde, la mode est à voir au Jeu de Paume jusqu'au 17 septembre.

Frank Horvat, le photographe amoureux des femmes
Frank Horvat, le photographe amoureux des femmes
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La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain

Publié le par Michel Monsay

La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain

Dans cette grande exposition, la plus importante jamais consacrée à la collaboration entre Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol, deux esthétiques, deux générations et deux tempéraments se croisent et fusionnent : celle de la rage et de l'engagement de Basquiat à faire exister la figure noire, avec une fantaisie empreinte de gravité. Et celle, plus distanciée et non dénuée d’ironie de Warhol. Drames, violences policières et racisme croisent ainsi folie consumériste, culture populaire et imagerie pop, le tout entremêlé de signes, graffitis, symboles et chiffres. Leur collaboration artistique de deux ans, entre l’automne 1983 et l’automne 1985, fut très intense, ils travaillaient sur plusieurs toiles, aux formats parfois monumentaux, durant des journées entières, sans s’être fixé la moindre règle. Au total, 160 toiles réalisées à quatre mains dans ce court laps de temps, dont 80 sont montrées dans cette exposition qui comporte 300 œuvres, et parmi elles, quinze très belles toiles exécutées à trois avec l’artiste italien, Francesco Clemente. Basquiat et Warhol, ces deux emblèmes de l’art new-yorkais, l’un dans l’étourdissement de la jeunesse, l’autre dans la toute-puissance de l’expérience, se fascinent mutuellement. Les deux artistes se retrouvent dans le détournement politique des images du consumérisme américain et de la société sécuritaire. Ils semblent s’entendre et s’unir mais dans leur travail commun, dans l’alignement vertigineux des peintures saturées de signes, de couleurs et de slogans, se niche aussi une forme de rivalité. Comme sur un ring, ou dans des battles de rap, ils se défient et se stimulent. Le pouvoir oscille et se renverse sans cesse, du blanc au noir, de la forme au chaos, du cri au discours, sans que l’on puisse décider qui contamine l’autre. Deux artistes de premier ordre dans l'art contemporain des années 1980, ceci aurait dû les empêcher de travailler ensemble, d’autant que leurs styles respectifs n’ont rien en commun et qu’ils ne cherchent pas à les rapprocher. Jouant à l’inverse de leurs différences, les exagérant même, ils trouvent le chemin pour créer à deux, et nombre de leurs duos sont de belles réussites. Dans l'incroyable débauche de créativité dont ils ont fait preuve durant leur collaboration, et de mon point de vue Basquiat en sort gagnant, cette impressionnante exposition met en lumière l'aptitude des deux artistes à inventer un nouveau langage visuel.

Basquiat x Warhol à quatre mains est à voir jusqu'au 28 août à la Fondation Louis Vuitton.

La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain
La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain
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L'art urbain, un art majeur de notre époque

Publié le par Michel Monsay

L'art urbain, un art majeur de notre époque

Durant quatre jours s'est tenu Urban Art Fair, le rendez-vous incontournable dédié au marché de l’art urbain. Crée en 2016, cette foire internationale s'est tenue au Carreau du Temple en rassemblant 37 galeries et une centaine d'artistes. Beaucoup d'entre eux ont commencé à dessiner dans la rue, d'où le nom de street art, et pour certains, leur travail est exposé dans des galeries ou sur les murs du monde entier. Notamment l'excellent Hopare (ci-dessus devant sa magnifique toile représentant le peintre Georg Baselitz, et 7 autres œuvres ci-dessous), qui prépare une exposition à New-York. Il est considéré depuis quelques années comme l'un des prodiges de cet art urbain et incarne la nouvelle génération virtuose, qui préfère le beau au message, et possède la même énergie sur murs que sur toiles, assumant la réconciliation impossible entre le graffiti sauvage et les galeries d'art. Autre artiste confirmé et bien plus, le génial Ernest Pignon Ernest, qui du haut de ses 81 ans a été un précurseur en la matière et restera tous supports confondus un peintre et plasticien majeur du XXe siècle. Son œuvre évolue au carrefour de la politique, de la poésie, de la littérature, de la danse et de la peinture religieuse, avec ses personnages à taille humaine dont les corps évoquent souvent des pietà. Des œuvres éphémères, qui épousent les anfractuosités d’une façade et se fondent dans le décor urbain, à travers lesquelles l’artiste veut héler le piéton ordinaire, lui renvoyer les échos de son époque mais aussi faire remonter à la surface une mémoire menacée d’effacement. Heureusement il a aussi peint des toiles somptueuses, dont quelques unes étaient exposées à Urban Art Fair (trois ci-dessous après les 7 de Hopare). Pochoir, mosaïque, peinture murale, art éphémère, cet art urbain s'est décliné sous toutes ses formes durant cette foire passionnante, qui nous a permis de découvrir des pépites bien supérieures parfois aux œuvres des artistes traditionnels de l'art contemporain.

L'art urbain, un art majeur de notre époque
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L'art urbain, un art majeur de notre époque
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Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité

Publié le par Michel Monsay

Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité
Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité

L'exposition Top secret, cinéma et espionnage, de la Cinémathèque française à Paris, questionne les frontières entre l'espionnage et le 7e art. Elle dévoile que les fantasmes cinématographiques et la réalité ne sont parfois pas si éloignés, comme en témoignent certains objets insolites exposés. En effet, les outils d’espionnage réels voisinent avec les inventions les plus farfelus. De Mata Hari à Jason Bourne en passant par James Bond ou OSS 117, jusqu'à Edward Snowden, l’exposition retrace un siècle d’espionnage sur grand écran et dans la vraie vie. Appareils anciens, costumes, gadgets, extraits de films, photographies, affiches, maquettes de décors, documents d’archives et œuvres d’art illustrent le propos, entre réalité et fiction, propagande et Histoire. La représentation du métier d’espion dans le septième art est tout d’abord glamour, lors des grandes heures du noir et blanc peuplé d’héroïnes vénéneuses (Greta Garbo, Ingrid Bergman, Marlene Dietrich, Hedy Lamarr). Ces deux dernières ont d'ailleurs été des actrices majeures du renseignement anti-nazi. Cette représentation est aussi inquiétante dans les films de Fritz Lang ou Hitchcock. Puis elle devient drôle et aventureuse (Sean Connery, Tom Cruise, Jean Dujardin…), avant de plonger dans l’univers sombre du cyberterrorisme contemporain. Les séries ne sont pas oubliées, du Bureau des légendes à Homeland. A travers ce double jeu savant et palpitant, cette exposition nous montre qu'il n'y a pas plus cinématographique que le métier d'espion.

Top secret, cinéma et espionnage est à voir jusqu'au 21 mai à la Cinémathèque

Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité
Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité
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Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité

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L'œuvre puissante et politique de Faith Ringgold

Publié le par Michel Monsay

L'œuvre puissante et politique de Faith Ringgold

Le musée Picasso s’ouvre aux artistes contemporains pour montrer que le maître est toujours aujourd'hui une référence vivante. Pour son premier hommage, l’hôtel Salé a choisi Faith Ringgold, une artiste femme, noire, américaine, âgée de 92 ans, récemment célébrée au New Museum de New York mais mal connue en France. Auteure de peintures sur toile et sur tissu ainsi que d’installations, cette native d’Harlem s’est distinguée par un travail figuratif, engagé et féministe, qui résonne particulièrement aujourd’hui. En octobre 2019, lorsque le Moma de New-York avait rouvert après des travaux d'agrandissement, le geste le plus fort de ce vaste ré-accrochage des collections permanentes avait été de placer, face au trésor des Demoiselles d'Avignon, acte de naissance du cubisme par Picasso, une toile de 1967 de la série des American People d'une artiste relativement méconnue, Faith Ringgold. Comment expliquer la cohabitation entre cette afro-américaine contemporaine et le peintre moderne natif de Malaga ? La réponse se trouve à Paris, au musée Picasso, dans la cinquantaine d’œuvres exposées, avec en vedette la grande peinture du Moma de 1967. Elle représente une scène d'émeute dans la ville, dont le fond est gris comme celui de Guernica, de Picasso, datée de 1937, dont Faith Ringgold s'est inspirée. Au milieu de sa peinture intitulée Die, entre les cadavres ensanglantés, une jeune fille noire et un jeune garçon blanc se serrent l’un contre l’autre, terrorisés. Ils sont un symbole d’innocence, comme un rappel que le racisme et la haine ne sont pas innés. Après soixante ans de carrière, où elle a documenté les luttes historiques, des droits civiques aux violences racistes systémiques toujours d'actualité aux États-Unis, l’engagement politique et social a été au cœur de ses peintures. Dans les années 70, Faith Ringgold délaisse la technique traditionnelle de l’huile sur toile pour expérimenter la peinture sur tissu qu'elle entoure de très beaux patchworks. C'est sa mère qui lui a appris à coudre ces courtepointes qui couvraient les lits des familles noires. Toutes plus belles les unes que les autres, il y a parmi celles exposées une des plus marquantes qu'elle ait réalisée, repérsentant un drapeau américain dégoulinant de sang, sur lequel une mère noire, géante, tente de protéger ses enfants. Merci au Musée Picasso de mettre en lumière cette artiste majeure et ses œuvres, dont la force et la beauté nous saisissent intensément. Une superbe découverte.

Faith Ringgold : Black is beautiful est à voir au Musée Picasso jusqu'au 2 juillet.

L'œuvre puissante et politique de Faith Ringgold
L'œuvre puissante et politique de Faith Ringgold
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La passion de Rodin pour l'Egypte ancienne

Publié le par Michel Monsay

La passion de Rodin pour l'Egypte ancienne
La passion de Rodin pour l'Egypte ancienne
La passion de Rodin pour l'Egypte ancienne

Pour la première fois, le musée Rodin a présenté la relation du célèbre sculpteur à l’art égyptien. L’exposition Rêve d’Égypte, qui vient de se terminer, a révélé plus de 400 objets, tous restaurés pour l’occasion, qui mêlait la collection exceptionnelle d'antiquités d’Auguste Rodin et ses propres œuvres, à travers des sculptures, éléments archéologiques et dessins. Elle a permis ainsi d'évoquer la résonance de l’art égyptien dans l’œuvre de Rodin, à travers ses recherches sur la représentation du corps humain, la simplification des formes, le fragment ou la monumentalité. Le sculpteur français était fasciné par le gigantisme des pharaons, tout comme par la finesse des statuettes. Bénéficiant de prêts majeurs du musée du Louvre, du musée d’Orsay, du musée Bourdelle et de collectionneurs privés, l’hôtel de Biron a proposé un parcours inédit entrelaçant les œuvres emblématiques de Rodin aux statuettes, masques, amulettes, reliquaires, stèles funéraires, reliefs d'architecture ou vases égyptiens glanés par l'artiste. Véritable source d’inspiration pour le sculpteur, l'Egypte, de l’époque pré-pharaonique à l’époque arabe, a aussi été un grand vecteur d’évasion pour lui. Rodin l’a rêvé, fantasmé puis collectionné. Alors qu’on pensait connaître toutes les facettes de l'artiste et de son œuvre, cette belle exposition, en plus de nous permettre d'admirer quelques merveilles de la fascinante civilisation égyptienne, nous a fait découvrir Rodin sous un angle passionnant.

La passion de Rodin pour l'Egypte ancienne
La passion de Rodin pour l'Egypte ancienne
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