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Une histoire d'amour pudique et émouvante

Publié le par Michel Monsay

Une histoire d'amour pudique et émouvante

Quelque part entre la littérature d’Emily Brontë et le cinéma de Jane Campion, l'acteur et réalisateur Bouli Lanners nous raconte une histoire d'amour douce et urgente sur l’île sauvage de Lewis, en Écosse, entre landes inhospitalières et rochers éternels. Cette île est régie par la très austère Église presbytérienne au rigorisme implacable, pratiquant un calvinisme fondamentaliste. De ce monde dur et cruel à la religiosité étriquée, le personnage féminin de cette histoire, tout en maladresses hésitantes et confusion des sentiments, s’émancipe sans éclats. L’actrice Michelle Farley nuance avec une finesse précise ce rôle de femme à la dignité constante. Elle n’est pas enrôlée en porte-drapeau d’un féminisme de vindicte et de renversement radical. La liberté de cette femme est une conquête tranquille et secrète. La romance touchante qui nait sous nos yeux, presque naïve à force de retenue et de pudeur, ne s'épanche jamais à un débordement amoureux. Une forme de timidité adolescente retient les élans. Bouli Lanners n’exhibe pas une sensualité démonstrative : c’est un entrelacement de gestes suspendus, de regards de côté, de frôlements. Les étreintes épousent l’ascétisme de ce monde insulaire, clos sur lui-même. Les paysages d’une grande beauté, ciselés par l’Atlantique, mordus par un soleil pâle, parcourus par une herbe frissonnante, dialoguent avec les personnages. Laissant de côté son humour pince-sans-rire qui a marqué d’une plaisante fantaisie ses précédents films, le cinéaste Bouli Lanners s'abandonne aux sentiments avec une infinie délicatesse. Quant à l'acteur Bouli Lanners, que l'on avait adoré récemment dans "C'est ça l'amour" et la saison 2 de la série "Hippocrate", il livre ici également une interprétation très touchante. L’urgence occupe le film, plane comme un danger imminent sans qu’il soit nécessaire de le signifier. Au contraire, c’est une économie de mots, une rigueur baignée de douce mélancolie qu’observent à la fois le scénario et la mise en scène. Ce mélodrame, qui jamais ne cède à la tristesse, ressemble à son auteur, à l’humilité nécessaire qu’il pose en idée essentielle de son cinéma, et à une belle humanité.

Publié dans Films

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Tout est dit

Publié le par Michel Monsay

Tout est dit

Une fois de plus la Une de Libération nous interpelle par sa puissance et sa pertinence. La communauté internationale doit réagir avec des sanctions plus lourdes afin d'éviter le prochain massacre.

Publié dans Chroniques

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Que faut-il de plus ?

Publié le par Michel Monsay

Que faut-il de plus ?

Depuis plus de 20 ans Poutine massacre des civils et détruit des villes en Tchétchénie, en Syrie, en Ukraine, sans que la communauté internationale se donne les moyens de l'arrêter ou de l'empêcher de recommencer. Va-t-on continuer à regarder des populations se faire massacrer ou va-t-on prendre des sanctions réellement efficaces, comme l'arrêt total des importations de gaz, de pétrole et de charbon provenant de Russie ? Une récente étude publiée sous l’égide du conseil français d’analyse économique estime que la fin des importations d’énergie en provenance de Russie aurait un «impact relativement faible» sur les économies européennes, avec une perte de PIB comprise entre 0,2 % et 0,3 %. La communauté internationale doit trouver rapidement des solutions alternatives pour imposer un embargo sur l’énergie russe si elle veut réellement aider le peuple ukrainien, et accessoirement pouvoir se regarder dans la glace.

Publié dans Chroniques

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Honte de la bêtise humaine

Publié le par Michel Monsay

Honte de la bêtise humaine

Publié dans Chroniques, Photos

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L'art pour évasion

Publié le par Michel Monsay

L'art pour évasion

Publié dans Chroniques

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Un dessin pour ne pas se tromper de vote

Publié le par Michel Monsay

Un dessin pour ne pas se tromper de vote

Publié dans Chroniques

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Coco dans toute sa splendeur ...

Publié le par Michel Monsay

Coco dans toute sa splendeur ...

Publié dans Chroniques

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Assez bien vu !

Publié le par Michel Monsay

Publié dans Chroniques

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Magnifique portrait d'une héroïne ordinaire

Publié le par Michel Monsay

Magnifique portrait d'une héroïne ordinaire

César de la meilleure actrice en 2021 pour "Antoinette dans les Cévennes, Laure Calamy éblouit une nouvelle fois mais dans un registre plus dramatique, où elle confirme ici toute l'étendue de son talent. Elle incarne jusque sur son visage, traits tendus, regard aux abois, sourire forcé, à la limite de la rupture, la surcharge mentale et le surmenage dont se plaignent tant de femmes, plus encore dans les familles monoparentales. Tendue mais toujours digne, Laure Calamy offre avec ce rôle une visibilité bienvenue à toutes les femmes qui se battent au quotidien, cette cohorte de fourmis invisibles, essentielle dans le rouage général, et jamais gratifiée de la moindre reconnaissance. Conçu comme un film d'action, ce drame social admirablement réalisé par Eric Gravel, dont c'est le deuxième long-métrage, suit au plus près son personnage central avec une caméra vivante, nerveuse et une grande liberté de mouvement, du plus fluide au plus saccadé. Il filme Paris, comme un William Friedkin l’avait fait de Marseille et New-York pour le polar "French Connection", en l’adaptant au social avec un parti pris de rendre la ville froide et anxiogène. De cette vie à cent à l’heure naît un suspense du quotidien, soutenu par une excellente musique électronique qui accentue cette tension palpable. Un film coup de poing et oppressant, sans aucun misérabilisme, qui aborde avec justesse le déclassement social, le regard des autres, celui qu’on porte sur soi aussi, beaucoup plus éloquent et convaincant que bien des discours pour comprendre la déshumanisation de notre société néolibérale.

Publié dans Films

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Une passionnante partie d’échecs féroce et drôle

Publié le par Michel Monsay

Une passionnante partie d’échecs féroce et drôle

Et si c’était à refaire, que changeriez-vous, que corrigeriez-vous et d’où reprendriez-vous le cours des choses pour tenter de l’inverser ? C’est le thème de cette pièce de l’écrivain suisse allemand Max Frisch, qui fut créée à Zurich en 1968, et que Frédéric Bélier-Garcia, le fils de Nicole Garcia, avait monté dans une première version en 1999 et qu'il revisite aujourd'hui avec plus de fluidité, de mélancolie tendre et de maturité. Max Frisch nous place devant les choix de nos parcours de vie, de nos mensonges conscients ou inconscients, de notre bonne ou mauvaise foi, et de nos désirs, pulsions ou lâchetés raisonnables. Le décor amovible d'Alban Ho Van est spectaculaire. Il nous transporte à vue dans un appartement chic, une école, un quartier new-yorkais ou un hôpital. Il rajoute au vertige de la pièce. Direction d'acteurs sobre, tempo soutenu, jamais frénétique : Frédéric Bélier-Garcia a trouvé la bonne distance pour que la fable existentielle de Marx Frisch garde son mystère et ne sombre pas dans le simple drame bourgeois. Il flotte sur ce jeu de dupes une menace sourde à la Pinter qui transforme les sourires en grimaces. La distribution est épatante et sert parfaitement ce texte ludique voire comique par moments mais implacable. En premier lieu l'excellent Jérôme Kircher, qui par son magnétisme, son ironie mordante, sa malice diabolique apporte une fascinante étrangeté à son personnage. Isabelle Carré, toujours aussi juste dans son jeu, campe avec une élégance infinie une héroïne à la Hitchcock, froide, mystérieuse et insaisissable. José Garcia, après 30 ans d'absence, réussit pleinement son retour sur scène, et Ana Blagojevic, que l'on avait remarquée dans le très joli film "A l'abordage", interprète avec une belle énergie plusieurs personnages. Le public, à la sortie, semble aussi amusé que troublé. Une question lui trotte dans la tête : saurais-je changer ma vie, si elle était à refaire ?

"Biographie : un jeu" est à voir au Théâtre du Rond-Point jusqu'au 3 avril.

Publié dans Théâtre

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