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Un charme, une voix et un talent incomparables

Publié le par Michel Monsay

Un charme, une voix et un talent incomparables

Publié dans Chroniques

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Il nous manque tant !

Publié le par Michel Monsay

Il nous manque tant !

Ce livre de Cabu qui paraît le 23 juin reprend des dessins réalisés en 1967 pour accompagner un ouvrage sur la rafle du Vel d'hiv. Rien que la couverture du livre donne toute la mesure du talent du dessinateur, notamment un aspect que l'on connaît moins derrière ses irrésistibles provocation : son humanisme bouleversant. Cabu est mort le 7 janvier 2015 sous les balles de l’islamisme, dans les locaux de Charlie Hebdo à Paris. Il a dessiné ici le pire du XXe siècle et a été lui-même la victime du pire du XXIe siècle. Ce destin confère à ses dessins une charge émotionnelle qui nous rend encore plus triste.

Publié dans Chroniques

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Bouleversante épopée dont on ne ressort pas indemne

Publié le par Michel Monsay

Bouleversante épopée dont on ne ressort pas indemne

Dès la première page, l’Américaine Jeanine Cummins sait attraper son lecteur, le tenir en haleine, lui insuffler son rythme et sa peur. C’est tout un monde sauvage et misérable que l'écrivaine nous ouvre. Celui des filles violées par les hommes des cartels et les flics des frontières. Celui des adolescents qui meurent dans le désert. Celui des familles qui se font voler leurs derniers dollars et renvoyer derrière les grilles et les murs mexicains. La romancière sait à la fois décrire des situations politiques, historiques, sociales, et se pencher sur des cas individuels en leur donnant de la chair et de l’émotion. Son talent de conteuse et son long travail de documentation lui ont permis d'écrire ce roman d'une puissance rare, qui a suscité l’appétit de neuf maisons d’édition alors que ses trois premiers ouvrages avaient eu un succès modeste. Au terme des enchères, Jeanine Cummins a signé un contrat à sept chiffres. Son livre s’est écoulé à 1 million d’exemplaires en vingt-deux semaines, et a été encensé par Stephen King comme par Don Winslow, qui a vu en lui « Les Raisins de la colère de notre époque ». American Dirt plonge au cœur d’un voyage de tous les dangers, pour rendre compte de la détermination des exilés qui n’ont plus rien à perdre. D’une écriture fiévreuse mais qui ne tremble pas devant l’horreur de certaines histoires individuelles, Jeanine Cummins décrit précisément les risques encourus par les infortunés voyageurs, comme les mécanismes de solidarité qui se mettent en place, notamment entre les femmes, les plus vulnérables du périple. La romancière déploie ce qu’il faut de pudeur et de colère pour brosser le portrait en creux d’une Amérique qui refuse de regarder en face la détresse de ses voisins, et tenter d'éveiller les consciences.

Publié dans Livres

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La collection somptueuse d'Hubert de Givenchy

Publié le par Michel Monsay

La collection somptueuse d'Hubert de Givenchy
La collection somptueuse d'Hubert de Givenchy

Jamais Christie's Paris ne s'était lancé dans une telle reconstitution des intérieurs d'un collectionneur au sein de ses locaux de l'avenue Matignon. Il faut dire que le collectionneur s'appelle Hubert de Givenchy et sa collection riche de plus de 1200 pièces, provenant de son hôtel particulier rue de Grenelle et de son manoir dans l'Eure et Loir, est à la mesure de la passion du grand couturier pour l'art sous toutes ses formes. Esthète passionné, profondément enraciné dans la culture française, le couturier considérait sa passion pour l’art, la décoration et les jardins comme une extension de son travail de couturier avec le vert, l'or, le blanc et le noir comme couleurs de prédilection. Estimée à 50 millions d'euros, sa collection contient quelque 200 tableaux de maîtres anciens et modernes, une centaine de sculptures, des meubles français et européens et de nombreux objets décoratifs. Cette superbe collection a été exposée du 10 au 14 juin pour le plus grand bonheur des amateurs d'art, et la vente aux enchères a démarré ce mardi 14 au théâtre Marigny par les chefs-d’œuvre de la collection, dont "La femme qui marche" d'Alberto Giacometti (voir la photo ci-dessus) qui a été vendue à 27 millions d'euros. La vente qui va durer jusqu'au 23 juin, dont une partie se fera chez Christie's et une autre sur Internet pour les lots de moindre importance, devrait largement dépasser les 50 millions, vu que la plupart des œuvres vendues le 14 ont largement dépassé les estimations, et sera l'une des plus importantes de l'année. Cette exposition impressionnante aura permis de mesurer le goût éclectique et sûr d'un homme qui représentait l'élégance incarnée, le grand couturier Hubert de Givenchy, qui habilla entre autre son amie Audrey Hepburn, Jackie Kennedy, la princesse Grace de Monaco, ... et qui s'en est allé en 2018 à l'âge de 91 ans, laissant toutes ces merveilles.

En voici quelques unes :

Vous pouvez suivre la vente sur le site de Christie's ici en cliquant sur join auction, puis view sale

 

La collection somptueuse d'Hubert de Givenchy
La collection somptueuse d'Hubert de Givenchy
La collection somptueuse d'Hubert de Givenchy
La collection somptueuse d'Hubert de Givenchy
La collection somptueuse d'Hubert de Givenchy
La collection somptueuse d'Hubert de Givenchy
La collection somptueuse d'Hubert de Givenchy
La collection somptueuse d'Hubert de Givenchy
La collection somptueuse d'Hubert de Givenchy
La collection somptueuse d'Hubert de Givenchy
La collection somptueuse d'Hubert de Givenchy

Publié dans Expos

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Une Phèdre charnelle et incandescente

Publié le par Michel Monsay

Une Phèdre charnelle et incandescente

Le décor, sobre et élégant, les beaux costumes moirés et les subtiles lumières en clair-obscur ne laissent pas présager l'incendie qui a embrasé le plateau de l'Espace Cardin du Théâtre de la Ville. Grande spécialiste de Corneille, Brigitte Jaques-Wajeman a voulu visiblement marquer les esprits avec sa deuxième mise en scène d'une tragédie de Racine. Sa « Phèdre » est d'une intensité presque sauvage, replongeant la pièce classique dans la rugosité du théâtre antique. Pas de demi-mesure : la reine, tombée dingue amoureuse de son beau-fils Hippolyte, alors que son mari le roi Thésée est parti en campagne, se montre d'emblée littéralement malade de désir. Par ricochet, tous les protagonistes sont gagnés par une forme d'hystérie. Le pari est audacieux. Sur scène, on parle haut et fort, on se tord, on se torture jusqu'à l'épuisement. Pour Raphaèle Bouchard, qui incarne superbement la tragique héroïne, c'est un défi constant : ses alexandrins sont des flammes, ses gestes désordonnés un ballet dément qui frise la transe. La pudeur n'a plus cours, sa passion déborde deux heures durant, elle est au bord de l'explosion. Rien ne résiste à la passion de cette Phèdre sans filtre : le pouvoir des rois, des héros et des dieux est consumé par le feu dévorant qu'elle répand autour d'elle. Outre l'interprétation charnelle de Raphaèle Bouchard, Bertrand Pazos en Thésée est remarquable et impressionnant de solidité brutale. Brigitte Jaques-Wajeman rend toute leur sensualité aux vers dangereux de Racine. Poussant l'auteur dans ses retranchements, elle met un point d'honneur à éclairer plein feu cet obscur objet du désir qui rend la tragédie si déchirante et sulfureuse. Phèdre gagne en vérité et en humanité ce qu'elle perd en dignité et en mystère. Sa passion incestueuse est un pied de nez au monde, qui trouve son apogée dans la mort. Une mort lente, provoquée par un poison, qu'elle subit comme un orgasme. Racine dépeint avec science les ravages sur nos âmes, nos êtres, des désirs proscrits par la société, la famille, le pouvoir. Il les enserre dans des alexandrins sorciers où tout, à tout instant peut exploser. Le sexe comme la mort. Dans sa mise en scène et sa directions d'acteurs, Brigitte Jaques-Wajeman scrute sans relâche à travers la puissance du verbe et son embrasement, les tourments de la passion, littéralement assiégés entre empêchement et exaltation. Elle s'attache à libérer l'interprétation des personnages de la rhétorique. C'est un travail extrêmement physique qu'elle demande à ses interprètes, à la fois pour respirer l'alexandrin et exprimer dans chaque scène ces sourds élans des sens par leurs corps en entier. Créé en 2020, ce sommet de la tragédie a été repris pour six représentations à l’Espace Cardin.

Une Phèdre charnelle et incandescente

Publié dans Théâtre

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Un trait de génie

Publié le par Michel Monsay

Un trait de génie

Le Musée de l’Homme, temple dédié à l’humanité et à son évolution, a accueilli Enki Bilal pour une attirante carte blanche. Cet artiste pluridisciplinaire, à la fois peintre, dessinateur, auteur, réalisateur, joue avec les frontières et les supports, et brouille les pistes pour nous livrer un art aussi large que possible, en marge de toute classification. Dans son œuvre, l’humain, souvent tourmenté, mutilé et en quête d’ailleurs, tient une place prépondérante. Évoluant dans un chaos permanent, il porte en lui la notion de frontière. Une frontière multiple, qui effraie autant qu’elle fascine. Une frontière qu’il est essentiel de traverser pour évoluer. Cette exposition nous proposait une immersion dans l’atmosphère des albums d'Enki Bilal, d’une beauté glaçante mais aussi d’une force fascinante et non dénué d’une forme d’humour. S'il dessine un monde assez noir où les hommes et les femmes se perdent dans les bras des machines, il demeure une part d'humanité dans ses esquisses du futur. Cette petite exposition d'une trentaine d’œuvres a permi d'admirer dessins originaux, tableaux inédits, reproductions grand format et extraits de films, qui témoignent des préoccupations de l’artiste quant au devenir de notre espèce, et surtout qui rappellent l'immense talent de celui qui a marqué à jamais de son l'histoire du neuvième art.

Si l’exposition est terminée, on peut retrouver le génie d'Enki Bilal dans ses BD.

Un trait de génie
Un trait de génie
Un trait de génie
Un trait de génie

Publié dans Expos

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La vibrante et envoûtante pop-folk de Sharon Van Etten

Publié le par Michel Monsay

La vibrante et envoûtante pop-folk de Sharon Van Etten

Le sixième album, de l'une des plus belles voix du rock indépendant américain, concrétise un certain équilibre entre le folk-rock habité des premiers disques et un désir d’émancipation pop. Sharon Van Etten ne chante plus ses relations toxiques, la colère a cédé au doute et à une certaine mélancolie. Loin de faire fausse route, comme le suggère le titre de l’album, "We’ve Been Going About This All Wrong", Sharon Van Etten s’affirme comme une figure essentielle du rock introspectif, par la grâce des mélodies et des arrangements, et l’intensité d’un chant entre majesté et sobriété. L’Américaine de 41 ans a toujours conservé par ailleurs une saine distance avec les futilités qui viennent avec la célébrité. Écrit et réalisé dans son tout nouveau studio d’enregistrement construit sur mesure dans sa demeure californienne, cet album pose une question existentielle : comment préserver nos valeurs de ces énergies dévastatrices, indépendantes de notre détermination, qui s’acharnent sur nous ? Les textes, de sa plume exquise et incisive, traitent des épreuves de l’existence, des malheurs qui peuvent être aussi terrifiants que transformateurs. On sent une femme blessée face à une planète qui s’obstine à se saborder, face à l’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump, par la pandémie de Covid-19 et par l’invasion russe de l’Ukraine, mais aussi de manière plus personnelle, par les fantômes du passé (violence, désamour, abandon) qui rôdent toujours. Cet album est une pépite sombre aux mélodies frémissantes, que Sharon Van Etten nous offre de sa magnifique voix légèrement grave d'une profonde sensibilité.

L'album s'appelle "We’ve Been Going About This All Wrong". 

Sharon Van Etten sera en concert à la Cigale à Paris mercredi prochain.

Publié dans Disques

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Trouvailles du Net

Publié le par Michel Monsay

Renversante Linda Evangelista

Trouvailles du Net

Histoire de cailloux

Trouvailles du Net

Publié dans Chroniques

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Superbe hommage à David Bowie

Publié le par Michel Monsay

Superbe hommage à David Bowie

La sublime Gail Ann Dorsey, qui a accompagné Bowie sur scène durant tant d'années, reprend "Space oddity" avec Matthieu Chédid à la guitare, et c'est magnifique.

Publié dans Chroniques

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Admirable documentaire d'animation

Publié le par Michel Monsay

Admirable documentaire d'animation

En choisissant l’image animée pour mettre en scène le récit d’Amin, parti enfant d’Afghanistan, arrivé adolescent au Danemark, le réalisateur danois Jonas Poher Rasmussen a ouvert un espace poétique à cette histoire d’exil, de perte et de reconstruction. S’échapper d’un pays tombé aux mains des talibans, subir la cruauté des passeurs, la brutalité des policiers, l’indifférence des populations, la peur, l’attente, l’incertitude, les séparations. Loin de n’être que la figure symbolique d’une juste cause ou d’un problème de société, Amin est à la fois personne et personnage, un homme blessé dans l’intimité duquel on s’avance, sur les traces du cinéaste. Le récit d’Amin est authentique, mais se pare des couleurs et des traits sensibles d’un beau film d’animation, à la fois poignant et pudique, dur et lumineux. Le filtre du dessin agit ici tout en délicatesse, protégeant l’anonymat du narrateur, tout en travaillant la matière subjective de la mémoire. Construit en équilibre entre flash-back et séances quasi thérapeutiques avec le réalisateur, Flee joue avec différentes formes d’animation, de la plus chatoyante à la plus inquiétante, et s’appuie aussi sur des images d’actualité. Le film est en couleurs, mais les événements les plus traumatiques sont racontés en noir et blanc, dans des superbes scènes dessinées au fusain, sobres et puissantes. Ce récit d’exil résonne, évidemment, avec des milliers d’autres. L’intime et le politique sont entremêlés. Flee est un grand film, bouleversant et pudique, tragique et lumineux. C’est l’histoire d’un homme qui décide d’affronter son passé pour mieux embrasser l’avenir.

A voir ici ou sur l'application Arte de votre télé ou ordinateur.

Publié dans replay

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