Pour éviter le pire, il faut changer radicalement l'économie
Une nouvelle vague caniculaire particulièrement extrême s’abat sur la France. Face à ce phénomène de plus en plus fréquent, il serait temps de regarder la réalité en face. Que valent nos mémoires climatiques ? Pas grand-chose, n’en déplaise à ceux qui répètent qu’un été chaud est habituel. Alors que la France suffoque sous sa deuxième vague de chaleur en trois semaines avec des records battus hier dans l'Ouest de la France, et que plus de 19 000 hectares de forêts flambent sans discontinuer, depuis le 12 juillet en Gironde, une plongée dans la mémoire, collective, scientifique, de Météo France n’est pas de trop pour rafraîchir nos souvenirs : non, les étés ne sont plus les mêmes ; oui, les températures « anormalement » élevées sont devenues la norme. « Des étés très chauds dans les années 70-80 ? En réalité ces étés ont été tous frais voire très froids, à l’exception de 1976 et 1983, un niveau de température banal aujourd’hui », rappelait récemment François Jobard, de Météo France, sur Twitter. Impossible de ne plus regarder la réalité en face : depuis dix ans, la moyenne des étés est équivalente à celles qu’on connut en 1976 et 1983 ; l’« exceptionnel » de l’époque s’est mué en « normal » ; quant aux vagues de chaleur, elles ont été multipliées par trois depuis les années 1990 ! Impossible d’en ignorer les conséquences : personnes âgées, ou en difficulté, qui meurent ; accidents du travail ; pannes de transports ; récoltes perdues ; animaux d’élevage industriel qui étouffent ; pics de pollution ; fragilisation de notre système de production d’électricité tandis que s’amenuisent les ressources en eau… Impossible, face au déni politique de l’urgence et au coût de l’inaction, de plus en plus élevé, de ne pas hurler sa colère. Comme l'a dit Isabelle Autissier : « Ce n’est pas l’écologie qui est punitive. Je hais ce mot. Ce qui est punitif, c’est de ne pas faire l’écologie. » Punitif, destructeur, meurtrier pour les humains et les non-humains. Que Macron et sa clique arrête les promesses et les belles phrases pour amadouer son monde, et qu'il prenne enfin des mesures courageuses et indispensables. Pour rappel, son inaction face à l'urgence climatique a déjà été condamnée par la justice européenne et la Cour des comptes !