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Passionnant documentaire sur la fabrication d'un mythe

Publié le par Michel Monsay

Passionnant documentaire sur la fabrication d'un mythe

Il fut l’une des stars les plus fascinantes et intemporelles d'Hollywood. Travaillant avec les réalisateurs les plus talentueux de son époque, celui qui s’appelait Archibald Leach a joué dans soixante-douze films, dont plusieurs chefs-d'œuvre, de Blonde Venus ou Sylvia Scarlett dans les années 30 jusqu'à Charade en 1963.  Durant une trentaine d'années, il alterne rôles comiques révolutionnaires (La Dame du vendredi pour Howard Hawks, Arsenic et vieilles dentelles pour Frank Capra, Cette sacrée vérité pour Leo McCarey,…) et classiques inoxydables comme L’Impossible monsieur bébé (Howard Hawks) ou Indiscrétions (George Cukor), sans parler des personnages plus sombres et inoubliables d'Alfred Hitchcock (Soupçons, Les enchaînés, La Mort aux trousses, La Main au collet). L’angle de ce documentaire a le mérite de l’originalité, quitte à frustrer ceux qui, depuis des décennies, spéculent sur la vie privée de Cary Grant. Sans négliger sa biographie, Sebastian Perez Pezzani préfère se livrer, et il a mille fois raison, à la stimulante étude actorale d’un des grands mythes cinématographiques. Ou comment Archie Leach, petit prolétaire anglais, privé d’une mère que son père a fait interner en lui faisant croire qu’elle était morte, s’est créé une identité rêvée à Hollywood, sous le nom de Cary Grant. D’abord substitut à Gary Cooper, il s’affranchit assez vite du modèle imposé en quittant la Paramount et en prenant son indépendance. Ambitieux et intelligent, le playboy amidonné devient véritablement acteur sous la direction de George Cukor, avant que Leo McCarey l’aide à trouver son personnage et fasse émerger son talent comique, en 1937, dans Cette sacrée vérité. Si Howard Hawks révèle son exceptionnel sens du timing, il revient à Alfred Hitchcock d’exploiter la face sombre de l'acteur, son rôle d’espion des Enchaînés, qui puise dans sa propre expérience d’agent du MI6, ira même jusqu’à inspirer Ian Fleming pour sa création de James Bond. Avec, toujours dans l’esprit de Cary Grant, ce conseil donné par Mae West et qui le rendait irrésistible : « Tu dois être celui qui est désiré. Pas celui qui désire. » Ce portrait analyse finement la manière dont la star est parvenue à définir une masculinité moderne, virile sans agressivité.

Cary Grant, l'homme qu'il rêvait d'être est à voir ici en vous abonnant à OCS pour 10,99 € sans engagement et profiter ainsi d'un large choix de films et séries.

Publié dans replay

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Ce racisme qui gâche tout

Publié le par Michel Monsay

Ce racisme qui gâche tout

Il y a la joie que procure l'équipe de France, qui s'est qualifiée pour une deuxième finale de Coupe du monde quatre ans après le deuxième sacre de son histoire, et à côté de ça la violence et le racisme nauséabond de l'extrême droite, relayé par la misère journalistique de CNews qui prédisait une guerre civile. A tous ces abrutis, opposons cette belle photo d'Achraf Hakimi et Kylian Mbappé, ou les images des supporters des deux camps fraternisant.

Ce racisme qui gâche tout
Ce racisme qui gâche tout
Ce racisme qui gâche tout

Publié dans Chroniques

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Une mini-série danoise troublante qui refuse tout spectaculaire

Publié le par Michel Monsay

Une mini-série danoise troublante qui refuse tout spectaculaire

Tobias Lindholm, à qui l'on doit récemment le très bon film Meurtres sans ordonnances, chroniqué dans ces colonnes et visible sur Netflix, signe une mini-série sombre mais profondément humaine. Inspirée d'une histoire vraie qui avait fait la une des journaux il y a cinq ans, L’affaire Kim Wall retrace pas à pas une enquête policière hors du commun avec rigueur et retenue. On aura sans doute rarement pu voir exposé dans une série de fiction, en détail, avec autant de réalisme et même avec une certaine pédagogie, ce qu’est le travail des enquêteurs :  les hypothèses, les preuves irréfutables qui restent introuvables, les journées sans résultat, la lenteur des avancées, les fausses pistes, le découragement, l’horreur, la révolte, la persévérance… Mais aussi ce que sont les exigences de la vérité et du droit : établir des faits, le doute profitant à l’accusé. Cette affaire aura pris des proportions totalement inédites, mobilisant, outre la police criminelle, des plongeurs, des marins, des experts, des océanographes, des maîtres-chiens,... Cela n’en fait que mieux apparaître qu’à la folie meurtrière d’un homme s’oppose l’opiniâtreté d’un collectif, d’un groupe d’hommes et de femmes armés de conviction, de foi en la justice, de professionnalisme et d’humanité. Le scénariste et réalisateur Tobias Lindholm, refusant le risque que le meurtrier envahisse l’écran aux dépens de l’intrigue de la série mais aussi de sa victime, comme il avait envahi et saturé les pages des tabloïds en 2017, a pris la géniale décision de ne pas le représenter et même de ne jamais prononcer son nom, comme pour mieux signifier que seul importe ici et que rien ne doit nous détourner de l’établissement de la vérité sur la mort atroce d’une femme. Servie par de très bons comédiens, cette mini-série renouvelle le "true crime", ce genre de fictions inspirées de faits criminels réels, et tous les choix faits par l'excellent Tobias Lindholm prennent leurs distances avec les faiblesses de ces séries, consistant à exploiter des morts de femmes à des fins de divertissement. Il réalise L'affaire Kim Wall avec tact et intelligence, avec aussi une ambition tant morale que narrative, en se livrant à une très belle description, à la fois réservée et objective, de la quête de sens et de justice menée par l’être humain.

L'affaire Kim Wall est à voir ici ou sur le replay de France 2.

Publié dans replay

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La belle Une du Time

Publié le par Michel Monsay

La belle Une du Time

En les désignant héroïnes de l'année, le magazine américain met à l'honneur les femmes iraniennes, cheveux libérés, dont le courage et la détermination ne faiblit pas, malgré une répression sanglante du régime, trois mois après le début des manifestations.

Publié dans Chroniques

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Mieux vaut en rire et serrer les fesses !

Publié le par Michel Monsay

Publié dans Chroniques

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La beauté cachée d'adolescents malmenés par la vie

Publié le par Michel Monsay

La beauté cachée d'adolescents malmenés par la vie

Grand Prix de la section Un certain à regard au dernier Festival de Cannes, ce premier long métrage explore la rencontre de deux univers aux antipodes l’un de l’autre, une cité du Nord de la France où la pauvreté fait des ravages et le petit monde privilégié du cinéma, en épinglant avec lucidité et humour les archétypes du cinéma social. Le regard que posent Lise Akoka et Romane Gueret sur les personnages et leur environnement est bienveillant sans être naïf. Elles trouvent le juste ton et la bonne distance, leur approche se refusant au misérabilisme grisaillant comme à l’esthétisation grossière. Coloré et solaire, Les Pires brille autant par ses qualités d’écriture que par son interprétation. Carburant à l’énergie de ses jeunes comédiens épatants et parfaitement dirigés, il est d’une remarquable intelligence, progresse sans posture ni imposture en soulevant des questions éthiques qui le concernent lui-même. C'est un film dans le film aux faux airs de documentaire, une troublante mise en abyme de la fabrication du cinéma, qui permet de voir l’équipe et les comédiens alterner sans cesse entre leur réel et la fiction, et soulever des questions morales qui habituellement ne font que graviter autour des œuvres. Filmés souvent en gros plans, les visages et les regards des jeunes interprètes, choisis lors de castings sauvages, nous touchent et nous interrogent. Ce film, qui est un hommage à tous ces enfants cabossés par l’existence, montre que Les Pires peuvent se révéler bouleversants pour peu qu'on leur fasse confiance et leur donne la possibilité de s'exprimer. Naviguant entre drame et comédie, ce long-métrage poignant qui démarre comme un documentaire, un bloc brut, s'ouvre peu à peu à la fiction et gagne en émotion jusqu’à l’impressionnante séquence finale, qui brouille toute frontière entre fiction, réel et documentaire.

Publié dans Films

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Pour le plaisir

Publié le par Michel Monsay

Pour le plaisir

La beauté des peintures de Modigliani procure toujours une émotion incomparable.

Publié dans Chroniques

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Faites comme Chirac !

Publié le par Michel Monsay

Faites comme Chirac !

Quelle honte ! Augmenter le Pass Navigo de près de 10 € alors que la qualité de service n'a jamais été aussi mauvaise, c'est vraiment se moquer du monde. Métros bondés, temps d'attente souvent beaucoup trop longs, quand finira-t-on de nous prendre pour des moutons voire des imbéciles ? Comment voulez-vous convaincre les gens de délaisser leur voiture et de prendre les transports en commun dans ces conditions ? Évidemment, le gouvernement protège une fois de plus les entreprise en refusant de les faire participer un peu plus au budget des transports en Ile-de-France, au détriment des usagers et de la transition écologique dont ils se foutent royalement. En cette période de Fêtes, on a vriament l'impression d'être les dindons de la farce !

Publié dans Chroniques

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Un puissant réquisitoire contre la privatisation de la santé aux États-Unis

Publié le par Michel Monsay

Un puissant réquisitoire contre la privatisation de la santé aux États-Unis

Jusqu’à maintenant, Tobias Lindholm était surtout connu comme coscénariste, notamment de Drunk, ou de la série Borgen, même s'il avait déjà réalisé trois films dont Hijacking et A War, mais en nous racontant l’histoire vraie de Charles Cullen, un infirmier qui a commis des dizaines, voire des centaines de meurtres, le cinéaste danois livre un récit glaçant, qui en dit long sur le système de santé américain. Le sensationnalisme n'a pas sa place ici, et c'est tout à l'honneur du réalisateur que de redonner via la fiction une perspective humaine à cette histoire sordide. Pour interpréter ce tueur en série, il a fait appel à Eddie Redmayne, Oscar du meilleur acteur en 2015 pour son incarnation de Stephen Hawking dans Une merveilleuse histoire du temps, l'acteur britannique ajoute un nouveau rôle à sa filmographie déjà très dense, dont la froideur inquiétante risque de rester longtemps dans les mémoires des spectateurs. À ses côtés, une autre actrice oscarisée, la toujours excellente Jessica Chastain. Plus que le portrait de ce criminel en gants de soignant, ce thriller américain passionne par sa mise à nu du système hospitalier américain : Plutôt couvrir un meurtrier que passer pour un établissement à bavures et à problèmes qui va perdre du crédit. Le virer discrètement, mais faire opposition à toute possible enquête policière. Pas vu, pas pris. Pas de vagues. Mourir n’est rien par rapport à un système de notations qui pourrait partir à la baisse. Si le profit n’était pas mêlé à ce point à la santé aux États-Unis, Charles Cullen aurait été arrêté plus tôt. Ce thriller sombre et ambitieux, qui fait partie du catalogue cinéma de Netflix, est un argument de choc pour s'abonner à la plateforme, au même titre que The power of the dog ou The lost daughter.

Meurtres sans ordonnances (The good nurse) est à voir sur Netflix.

Publié dans replay

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Quand l’appétit de jouer équivaut à celui de vivre

Publié le par Michel Monsay

Quand l’appétit de jouer équivaut à celui de vivre

Tout d'abord pour en finir avec la polémique autour du film, à cause d'un de ses acteurs, accusé de viols et violences sur conjoint par des anciennes compagnes, deux choses : D’une part, les faits reprochés à Sofiane Bennacer ne concernent pas le film, ils se seraient déroulés des mois avant que le comédien soit auditionné pour son rôle. D’autre part, Les Amandiers, même s’il apparaît aujourd’hui dans un de ses aspects comme une mise en abyme troublante sur les amours toxiques et la violence masculine, est un très beau film et il serait injuste de priver les autres jeunes acteurs et actrices d’une reconnaissance méritée à cause des agissements présumés d’un seul, sans parler du travail de toute l'équipe technique.

En ravivant ses souvenirs associés à ses années d’apprentissage à l’éphémère école des Amandiers de Nanterre, dirigée par le grand Patrice Chéreau dans les années 1980, Valeria Bruni Tedeschi, épaulée par Noémie Lvovsky et Agnès de Sacy au scénario, compose une ode vibrante aux acteurs et à la jeunesse. Ce film, qui est son meilleur, fait éprouver la fièvre qui régnait dans  cette école et donne à sentir ce qu’implique la vocation d’acteur. Elle filme aussi la jeunesse, dans tout ce qu’elle a d’incandescent, d’irrévérencieux, d’insouciant, mais aussi dans ses zones d’ombre. La mise en scène très agile de Valeria Bruni Tedeschi parvient à tisser le théâtre et l’existence de chacun dans un permanent va-et-vient, où le tragique et la légèreté se font la courte échelle. Elle fait ainsi entrer le monde extérieur dans l’univers très circonscrit de cette école expérimentale et restitue avec fidélité le climat d’une époque terrorisée par les ravages du Sida et de la drogue. En double de fiction de la réalisatrice, Nadia Tereszkiewicz, déjà appréciée dans Seules les bêtes, est éblouissante. Autour d'elle, les autres comédiens sont tous confondants de présence et de justesse. Ils forment une troupe épatante, se révèlent aussi engagés dans leur art que leurs personnages, traversés de part en part de tous les vertiges et de toutes les émotions qu’un tel voyage peut provoquer. Les amandiers est le film d’une actrice qui rend hommage à la magie du jeu, au mystère de l’art dramatique, et elle y parvient merveilleusement.

Publié dans Films

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