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Bouleversante chronique d'une renaissance amoureuse

Publié le par Michel Monsay

Bouleversante chronique d'une renaissance amoureuse

Après Adam, un premier long métrage déjà impressionnant par sa maîtrise et sa pudeur, la cinéaste marocaine Maryam Touzani, qui est également coscénariste de Much loved et Razzia, revient avec Le Bleu du Caftan, œuvre saisissante et bouleversante. Ce film met en scène avec une infinie délicatesse trois grandes âmes sur le chemin de l’amour et de l’acceptation. En quasi huis clos, cette fable atemporelle s’impose à un rythme lent et très élégant pour rendre attentif aux moindres regards, silences, coups de ciseau et rais de lumières. Scénario, décors, costumes, tout se déploie dans une atmosphère feutrée, imprégnée de non-dits. Chez Maryam Touzani, les protagonistes se parlent à peine quand ils ont des choses importantes à se dire. Tout se passe dans le regard, notamment celui des yeux bleu-gris d'un des personnages, miroirs de ses amours contrariés. Tour à tour, la cinéaste rend hommage à un art millénaire en train de disparaître et à ses derniers artisans, à sa mère et à son caftan qu'elle arborait lors de la première mondiale du film présenté dans la catégorie Un Certain Regard au Festival de Cannes, et surtout aux mille et un visages de l'abnégation amoureuse. La thématique, son traitement, notamment avec la superbe image en clairs-obscurs délicats, et la manière dont la caméra filme les détails, les gestes, les tissus, les visages, mais aussi la sincérité dégagée par les trois magnifiques comédiens, dont l'intensité réside dans l'économie de leur jeu, font du Bleu du caftan un film sensible, courageux, véritable tour de force dans un pays où l’homosexualité reste passible de prison. Cinéaste de l’intime, Maryam Touzani, née à Tanger en 1980, a à cœur d’ouvrir les esprits et de faire bouger les mentalités. Elle nous offre ici une œuvre d'une noblesse et d'une beauté profonde, dont on ressort ébloui, malgré l'insupportable bouffeur de popcorn de la rangée de derrière.

Publié dans Films

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Polar mélancolique et envoûtant

Publié le par Michel Monsay

Polar mélancolique et envoûtant

Après un générique de comédie romantique, la première scène cueille à froid : sur le pas d’une porte, un homme et une femme se disputent en hurlant sur leur fille adolescente… Il en ira ainsi tout au long de ce thriller tout en ruptures de ton, entre éclats de pure comédie, romance impossible et flashs sordides. Tantôt road movie documentaire dans le Londres des années 80, tantôt conte cruel avec vue sur la mer, Mona Lisa met en scène deux minoritaires dans une société violente à l’orée de la mondialisation : un prolo naïf et une Joconde noire, call-girl de luxe certes, mais qui a commencé par tapiner dans les bas-fonds. Bob Hoskins, Prix d'interprétation au Festival de Cannes 1986 pour ce rôle de gaffeur trapu, et Cathy Tyson en pute racée sont au sommet dans cet improbable duo toujours en mouvement, sans oublier Michael Caine en truand aussi drôle que redoutable. Habile à créer une atmosphère intime pleine de tendresse, Neil Jordan excelle aussi à filmer les scènes d’action. Très ancré dans son époque, quand King’s Cross était encore le boulevard de la prostitution, son film sur l’exploitation des uns par les autres frappe toujours aussi fort 37 ans après.

Mona Lisa est à voir ici ou sur le replay d'Arte.

Publié dans replay

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Une loi antiterroriste invoquée pour faire taire des casseroles anti-Macron

Publié le par Michel Monsay

Une loi antiterroriste invoquée pour faire taire des casseroles anti-Macron

 Cet arrêté est une véritable caricature, il interdit tout ce qui peut être interdit pour réduire la rue au silence, assimile la contestation sociale au risque terroriste, transforme les casseroles ou le bruit en armes par destination.

A voir ici, une partie de l'excellente intervention d'une étudiante lors des Rencontres jeunesse de Matignon.

Publié dans Chroniques

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Quelques dessins bien vus !

Publié le par Michel Monsay

Quelques dessins bien vus !
Quelques dessins bien vus !
Quelques dessins bien vus !
Quelques dessins bien vus !
Quelques dessins bien vus !

Au 3è jour de l'apaisement, Emmanuel Macron sera précédé de 600 CRS pour aller visiter un collège public de l'Hérault comptant 600 élèves. La quasi-totalité du reste de son déplacement ayant été annulée. La reconquête de l'opinion se passe à merveille !

Publié dans Chroniques

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Poignante rencontre de deux mondes que tout sépare

Publié le par Michel Monsay

Poignante rencontre de deux mondes que tout sépare

La justice restaurative est le socle de ce magnifique film choral, qui parle de réparation et de lien, entre victimes et agresseurs. Le troisième film de Jeanne Herry, dont on avait adoré Pupille, est servi par une troupe de comédiens étourdissants, notamment Leïla Bekhti, Gilles Lellouche, Adèle Exarchopoulos, Dali Benssalah. La cinéaste observe à la loupe la façon dont la justice restaurative, organisée depuis 2014 en France en prolongement de la justice pénale, aide et répare non seulement des victimes, mais aussi des agresseurs. Très documenté, son scénario est habilement tissé. Il crée des îlots de fiction, où se déploie l’empathie et où règne l’émotion. Autant chez les personnages que chez les spectateurs. Ce n’était pas gagné sur le papier, mais on sait depuis Pupille, qui basait déjà sa fiction sur un phénomène sociétal, l’adoption, la capacité de Jeanne Herry à retranscrire avec précision le réel sans jamais oublier d’en faire du cinéma. C’est une affaire de mots et de regards, de parole qui devient action, dans des salles où des hommes et des femmes sont assis en rond. C’est une affaire de cinéma aussi : comment regarder ces êtres meurtris, figés, apeurés, en colère, en souffrance, en réaction, comment restituer les tréfonds de leur âme à travers ce qu’ils disent et aussi ce qu’ils ne disent pas ? En préparant au millimètre un tournage à plusieurs caméras et en s’entourant d’acteurs inventifs et bouleversants, qui viennent à bout de monologues à la puissance d’évocation saisissante. La cinéaste confirme, c'était déjà le cas dans Pupille, sa capacité à obtenir de ses comédiens, une impressionnante justesse de ton et d'incarnation de tout leur être. La justice restaurative a pour but de « libérer les émotions par la parole » et ce beau film est comme un baume, une consolation. Sans donner de leçon, mais en nous apprenant l’existence de cette justice, que peu de gens connaissent, la cinéaste filme les visages comme des paysages, les silences, les regards, les temps de surchauffe et d’apaisement, les trouées de réconciliation entre les parties. Elle célèbre la force du collectif et la beauté des sentiments insoupçonnés qui affleurent quand on veut bien se donner la peine d’écouter l’autre. Plaidoyer pétri d’humanité, écriture ciselée, tension palpable, Jeanne Herry nous offre un film bouleversant, sensible et intelligent.

Publié dans Films

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L'art urbain, un art majeur de notre époque

Publié le par Michel Monsay

L'art urbain, un art majeur de notre époque

Durant quatre jours s'est tenu Urban Art Fair, le rendez-vous incontournable dédié au marché de l’art urbain. Crée en 2016, cette foire internationale s'est tenue au Carreau du Temple en rassemblant 37 galeries et une centaine d'artistes. Beaucoup d'entre eux ont commencé à dessiner dans la rue, d'où le nom de street art, et pour certains, leur travail est exposé dans des galeries ou sur les murs du monde entier. Notamment l'excellent Hopare (ci-dessus devant sa magnifique toile représentant le peintre Georg Baselitz, et 7 autres œuvres ci-dessous), qui prépare une exposition à New-York. Il est considéré depuis quelques années comme l'un des prodiges de cet art urbain et incarne la nouvelle génération virtuose, qui préfère le beau au message, et possède la même énergie sur murs que sur toiles, assumant la réconciliation impossible entre le graffiti sauvage et les galeries d'art. Autre artiste confirmé et bien plus, le génial Ernest Pignon Ernest, qui du haut de ses 81 ans a été un précurseur en la matière et restera tous supports confondus un peintre et plasticien majeur du XXe siècle. Son œuvre évolue au carrefour de la politique, de la poésie, de la littérature, de la danse et de la peinture religieuse, avec ses personnages à taille humaine dont les corps évoquent souvent des pietà. Des œuvres éphémères, qui épousent les anfractuosités d’une façade et se fondent dans le décor urbain, à travers lesquelles l’artiste veut héler le piéton ordinaire, lui renvoyer les échos de son époque mais aussi faire remonter à la surface une mémoire menacée d’effacement. Heureusement il a aussi peint des toiles somptueuses, dont quelques unes étaient exposées à Urban Art Fair (trois ci-dessous après les 7 de Hopare). Pochoir, mosaïque, peinture murale, art éphémère, cet art urbain s'est décliné sous toutes ses formes durant cette foire passionnante, qui nous a permis de découvrir des pépites bien supérieures parfois aux œuvres des artistes traditionnels de l'art contemporain.

L'art urbain, un art majeur de notre époque
L'art urbain, un art majeur de notre époque
L'art urbain, un art majeur de notre époque
L'art urbain, un art majeur de notre époque
L'art urbain, un art majeur de notre époque
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Publié dans Expos

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Magnifique album d'une grande audace graphique

Publié le par Michel Monsay

Magnifique album d'une grande audace graphique

Il y a Charles Baudelaire l'auteur des Fleurs du mal et il y a celle sans qui ce bouquet n'aurait peut-être pas vu le jour. Mademoiselle Baudelaire, c'est l'histoire de Jeanne, la muse du poète maudit.  Jeanne Lemer, Jeanne Duval, Jeanne Prosper, on ne saura jamais vraiment son nom. L'histoire de Baudelaire, c'est elle qui la raconte ici, dans une longue lettre adressée à la mère de Charles, à sa mort. Jeanne était bien plus que la maîtresse. Elle fut lectrice à voix haute. Il lui dictait, elle retranscrivait. Dans ce monde de bohème, Charles est toujours élégant, tiré à quatre épingles. Baudelaire n'est pas un homme heureux. Orphelin de père, il dilapide l'héritage de son père, finit sous tutelle, les huissiers à ses trousses. Mais jamais il ne s'arrête de vivre, de consommer opium, laudanum, de souffrir de la syphilis et d'aimer Jeanne. Baudelaire est un artiste qui réécrit sans cesse, jamais satisfait. Jeanne raconte son Monsieur Baudelaire entre jouissance et passion, jusqu'aux Fleurs du mal. Si l'on en croit ses paroles, sans Jeanne, Charles n'aurait pas été Baudelaire. Le dessinateur et scénariste de bande dessinée, Yslaire, est ici au sommet de son art. Chacune de ses planches est une découverte. Il n'y a pas de codes couleurs pour raconter l'histoire au passé et celle au présent. Il y a des cases et puis parfois une illustration pleine page. Souvent, il y a une couleur matrice en fond et des touches de couleurs dans les cheveux, dans les vêtements, les bijoux. Il y a une alternance de gros plans et de plans plus larges. Lors de la rencontre de Baudelaire et Jeanne, dans la loge d'un théâtre, Baudelaire regarde sa vénus noire, son visage puis ses yeux jusqu'à sa prunelle où son visage se reflète. C'est aussi la patte de cet immense dessinateur. Yslaire incarne ses dessins comme s'il faisait corps avec son œuvre. Comme s'il était possédé littéralement par elle. Il dessine et écrit la mélancolie. Il regarde la muse, le poète, sans jamais les juger. Yslaire montre les mots du poète et son corps dans les bras de sa muse. En même temps qu’une chronique du XIXe siècle, il livre un splendide portrait en creux, extrêmement étayé par des sources documentaires. Dans cette entreprise de réincarnation subtilement tissée, le goût du dessinateur pour les lavis, les teintes sépia et le clair-obscur fait merveille. Sans doute parce qu’il fait écho à un Paris révolu, en robes, chapeaux et toilettes, où le dandysme n’était que l’expression ultime du soin que chacun portait à sa mise. On y découvre un Baudelaire nerveux, fantasque, laminé par l’alcool et plus encore par le mercure, le laudanum et autres « remèdes » censés soigner le « mal de Vénus ». Pourtant, ce qui confère sa singularité à cet album est ailleurs : dans la démesure et les fulgurances graphiques de certaines scènes où, bousculant ­l’ordonnancement des cases et la retenue chère aux biographes, Yslaire se lâche. C’est cru, noir, violent, cauchemardesque, souvent d’un érotisme sans ambiguïté, et surtout incroyablement juste. C'est sans aucun doute le plus bel hommage graphique rendu à l’univers de monsieur Baudelaire et à mademoiselle, enfin réunis.

Publié dans Livres

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Un conte cruel et déchirant du grand Douglas Sirk

Publié le par Michel Monsay

Un conte cruel et déchirant du grand Douglas Sirk

Douglas Sirk est l'un des cinéastes les plus importants de l'âge d'or d'Hollywood, adulé par Godard, vénéré par Fassbinder, qui louèrent sa liberté formelle et son sentimentalisme raffiné. D’emblée dans ce très beau film de 1956, le cinéaste affiche son ironie : au carton d’ouverture, « Il était une fois sous le soleil de Californie », succède un plan extérieur truffé de parapluies. Ironique, le titre l’est aussi. Loin d’être un film optimiste sur les nouveaux départs, Demain est un autre jour livre une vision acérée et relativement désespérée sur notre tendance à l’auto-aliénation. Une absence de clairvoyance, des mauvais choix, une certaine paresse existentielle et le tour est joué ! Il y a dans cette charge contre la famille une modernité et une radicalité étonnantes. Avec une ambiance douce-amère, Douglas Sirk dresse en effet un portrait mordant de la famille idéale américaine. Si Cliff, le personnage principal, à tout pour être heureux, il est perpétuellement frustré de ne jamais pouvoir disposer d’un moment de liberté avec sa femme, toujours débordée par les enfants. C’est d'ailleurs avec un plaisir sadique que Douglas Sirk règle son compte aux enfants, ces vampires de l’amour, moralisateurs et sentencieux. Surtout, le cinéaste donne le beau rôle aux personnages féminins, qu’il s’agisse de la petite amie du fils, de l’épouse maligne sous ses airs inoffensifs, et bien sûr, de Norma, l'amie de jeunesse de Cliff. Terriblement seule mais indépendante et lucide, généreuse et amoureuse. Sacrificielle certes, mais à la fin, c’est bien elle et sa hauteur de vue que l’on envie, et non pas « le beau couple » que Cliff et sa femme forment aux yeux de leur petite dernière. Si Fred MacMurray prête avec brio une mollesse bienvenue à son personnage, Barbara Stanwyck incarne merveilleusement cette amie de jeunesse, d’une grande élégance, mais consciente de sa solitude. Une très belle chronique familiale mordante et subtile, portée par une brillante distribution.

Pour voir Demain est un autre jour : Soit acheter le DVD soit s'abonner à Canal + Ciné-Séries.

Publié dans DVD, replay

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À vomir !

Publié le par Michel Monsay

À vomir !

Jusqu’où le gouvernement poursuivra-t-il son dangereux monologue ? Un soliloque entamé il y a bientôt trois mois avec la très impopulaire réforme des retraites, passée en force grâce à des outils institutionnels d’un autre âge et une répression brutale de la contestation, et qui semble incapable de s’interrompre alors que tous les observateurs de la démocratie et des libertés s’inquiètent du virage autoritaire dans lequel s’est engagée la France. Au refus de dialoguer, au déni des violences policières et au discours outrancier remettant la responsabilité de la situation sur « l’ultragauche » sont venues s’ajouter de graves menaces sur certains des garants des droits fondamentaux de notre pays. Auditionné mercredi 5 avril au Parlement sur sa gestion du maintien de l’ordre, Darmanin, a osé cibler le Conseil constitutionnel, qui a censuré deux mesures liées à l’utilisation policière des drones et aux interdictions de manifester. Puis a menacé de remettre en question les subventions publiques accordées à la Ligue des droits de l’Homme, qui a documenté les nombreux manquements et mensonges de l’État dans la gestion des manifestations contre la réforme des retraites et à Sainte-Soline. Le seul régime à s’être attaqué à la principale association de défense des droits humains en France, jusqu’à la dissoudre, fut le gouvernement de Vichy ! Quelques jours plus tôt, ce même Darmanin marchait déjà dans les pas de l’extrême droite en mobilisant le concept de « terrorisme intellectuel » forgé par celle-ci, afin de disqualifier l’opposition de gauche. Voilà bien une gouvernance par l’ordre et la peur, qui ne cesse de raréfier l’air démocratique français, dans une séquence politique contenant tous les éléments pour ouvrir grand la voie au Rassemblement national. Il faut absolument que l'ensemble de la gauche et des centristes s'unissent pour contrer ce gouvernement qui n’en finit plus de dériver vers la droite voire l’extrême droite.

Parallèlement, Macron continue de donner l'illusion de prendre l'avis des français en mettant en place des conventions citoyennes, comme celle du climat ou plus récemment sur la fin de vie, et en s'empressant de ne quasiment pas tenir compte des conclusions qui en ressortent après des mois de débats, ou en les délestant des mesures qui pourraient concrètement faire avancer les choses.

À vomir !

Publié dans Chroniques

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Un bijou de pop synthétique sous influence californienne

Publié le par Michel Monsay

Un bijou de pop synthétique sous influence californienne

Avec Cracker Island, Gorillaz prend un virage pop et atteint un eden musical. Archipel de mélancolie pop ensoleillé, empli d’une agréable force tranquille, le huitième album du groupe virtuel mené par Damon Albarn est aussi stimulant que vigoureux, accessible et dense à la fois. Cela fait déjà plus de 20 ans que le collectif britannique fondé par Damon Albarn et Jamie Hewlett, qui au départ a été lancé comme une blague pour moquer le marketing du rock business, est à la pointe de l’inventivité sonore, visuelle, et virtuelle. Le groupe se réinvente sur ce disque entre modernité technologique et poésie urbaine, avec une grande et belle diversité d'invités qui apportent leur talent tout en s'intégrant parfaitement à l'ensemble. Damon Albarn est sans conteste l’un des musiciens britanniques les plus importants et créatifs de sa génération, en parvenant constamment à se renouveler depuis 30 ans. Outre Gorillaz, il est également leader de Blur, du groupe The Good, The Bad & The Queen et a participé à plusieurs aventures collectives comme Mali Music ou Africa Express. Ce nouvel album de Gorillaz fourmille de belles harmonies vocales, des guitares sonnantes, des chansons au classique couplet-refrain, comme des clins d’œil à la musique anglo-américaine des années 1960 et 1970. Le tout emballé dans une fine production électro d’aujourd’hui, avec claps synthétiques pour renforcer le groove des batteries. Mais surtout, sur chaque morceau, la voix prégnante du chanteur-compositeur et producteur Damon Albarn est davantage mise en avant que par le passé. Tous les plaisirs sonores de ce disque, n'escamotent pas pour autant les préoccupations de Gorillaz concernant le trumpisme, l’effondrement du climat et les paradoxes de notre époque, qui sont plus que jamais au premier plan. Et pourtant, Damon Albarn ne peut s’empêcher de conclure ce très bel album sur une note d’espoir, en chantant en duo avec le chanteur-guitariste Beck, plutôt discret au micro, mais dont on perçoit bien l’influence californienne ensoleillée.

Un petit aperçu ci-dessous de ce huitième album de Gorillaz :

Publié dans Disques

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