L'époustouflant Paris de la modernité
Le Petit Palais retrace l’entrée de Paris dans la modernité, de la Belle Époque jusqu’aux Années folles, une période qui voit la capitale devenir un foyer culturel bouillonnant, attirant de nombreux artistes venus du monde entier. L’exposition Le Paris de la modernité (1905-1925) dresse un panorama du tourbillon créatif qui emporte Paris, touchant tous les domaines de la création : peinture, sculpture, arts décoratifs, mode, théâtre, danse, photographie, cinéma, architecture,… Cette superbe exposition fait cohabiter entre autre des tableaux de Matisse, Picasso, Van Dongen ou Modigliani, des robes de Paul Poiret ou de Jeanne Lanvin, des bijoux de la maison Cartier, avec un aéroplane de 1911, une automobile Bébé Peugeot de 1913 et ce qui est sans doute le premier vélo pliant ! Près de quatre cents pièces en tout qui racontent une histoire complexe, rafraîchissante souvent, glaçante parfois durant la Grande guerre, un peu folle toujours. Ambitieuse, cette exposition aborde avec originalité cette période fascinante, en faisant ressortir les ruptures et les incroyables avancées tant artistiques que technologiques. Épicentre mondial de l'art pendant vingt ans, de Montmartre à Montparnasse, Paris a vu l'éclosion de chefs-d’œuvre qui ont marqué l'Histoire de l'art, dont on retrouve ici un certain nombre avec émerveillement. Ainsi, par leur audace et leur radicalité, s’opposant au goût commun pour amener de nouvelles esthétiques, artistes, artisans et ingénieurs ont fait de Paris un laboratoire esthétique et humain en phase avec les mutations de la cité et de la société moderne. Ici, durant les folles années du XXe siècle naissant, une façon de vivre la ville s’est inventée avec, et non malgré les différences. En 1913, près de la moitié des artistes actifs dans la capitale sont étrangers. Pendant et après la Première Guerre mondiale, ils continueront d’affluer, poussés par la révolution soviétique, la censure d’outre-Manche, l’ordre moral, la prohibition et la ségrégation raciale américaine, faisant notamment éclore, dans le champ des arts, l’école de Paris ou, dans celui du musical-hall, la Revue nègre et le jazz. Piet Mondrian, Marc Chagall, Chana Orloff, Ossip Zadkine, Marie Vassilieff, Foujita ou Chaïm Soutine sont du nombre, au même titre que Hemingway, Man Ray ou Joséphine Baker. Tous font de Paris une fête exubérante et joyeuse où les identités se complètent au lieu de s’opposer, en étant tous animés d’un même élan : celui de la liberté, que cette exposition indispensable retranscrit admirablement.
Le Paris de la modernité est à voir au Petit Palais jusqu'à dimanche 14 avril.