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Vertigineux récit jouant en permanence avec les ambiguïtés morales

Publié le par Michel Monsay

Vertigineux récit jouant en permanence avec les ambiguïtés morales

Dans le sillage de la beauté classique et la force tranquille de La Mule et Le Cas Richard Jewell, avec une désarmante aisance, Clint Eastwood livre à 94 ans un grand thriller juridique, tout en cernant la complexité psychologique de chacun de ses personnages. Aucun rôle n'est abandonné à la caricature, même les troisièmes couteaux, tandis qu'à travers les conflits intimes de ses débatteurs, le cinéaste donne à voir la fragilité du système judiciaire américain lorsque les opinions préconcues et le délit de profil l'emportent sur les preuves concrètes, parfois même avec la sincère conviction de faire le bien. En ces temps de binarité mortifère nourrie par les réseaux sociaux, parasitant toute nuance et vérité dans le rendu de la justice, la démonstration paisible mais ferme de Juré n°2 fait un bien fou. Après avoir fait connaissance avec le personnage central et sa femme, le film présente judicieusement, dans une séquence forte en significations, l’un des aspects fondamentaux du système judiciaire américain : la sélection très rigoureuse et non dénuée de préjugés raciaux et sociaux des douze membres d’un jury criminel, puis sur le fonctionnement au caractère très intime de celui-ci. Avec la même maestria que Sidney Lumet dans son célébrissime Douze Hommes en colère (1957), Clint Eastwood scrute en profondeur les convictions, puis les doutes des jurés, confrontés, les uns après les autres, à des éléments troubles, soulevés par une analyse plus approfondie du déroulement des faits. Si le film joue à ce point avec le revirement intime de personnages vis-à-vis de leur rôle dans le procès, ce n’est que pour appuyer toujours mieux la stratégie humaniste de son auteur, tissée au travers de choix scénaristiques. Finalement, Juré n°2 est moins un film de procès qu'une peinture d’individus écartelés entre leurs principes et leurs ambitions, entre leur mission et leurs compromissions. Au terme d’une carrière à la cohérence ahurissante et garnie de nombreux chefs-d'œuvre, il y en a encore quelques uns qui ne voient en Clint Eastwood qu’un artiste réactionnaire tourné vers le passé, alors que son humanisme passe son temps à s’interroger sur une modernité freinée dans ses élans. En tout cas, Juré n°2 est un objet bien moderne dans ses problématiques, confirmant plus que jamais la pertinence de ce grand cinéaste, et le poids de son propre héritage cinématographique, construit depuis ses débuts autour de dilemmes moraux et sociétaux.

Publié dans Films

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Dessin très émouvant

Publié le par Michel Monsay

Publié dans Chroniques

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Martial Solal, un immense pianiste s'en est allé

Publié le par Michel Monsay

Martial Solal, un immense pianiste s'en est allé
Martial Solal, un immense pianiste s'en est allé

Le pianiste de jazz français Martial Solal, roi de l'improvisation à la renommée mondiale, est décédé jeudi, à l'âge de 97 ans. Compositeur, arrangeur, chef d'orchestre, Martial Solal s'est révélé aussi à l'aise dans la relecture d’œuvres classiques que dans une confrontation avec la musique la plus contemporaine. On lui doit de nombreuses bandes originales de films, notamment celle du manifeste de la Nouvelle Vague, A bout de souffle de Jean-Luc Godard, et il a enregistré plus d'une centaine de disques, en solo, duo, trio ou encore en big band. Né le 23 août 1927 à Alger dans une famille juive, Martial Solal apprend les rudiments du piano avec sa mère, qui chante de l'opéra, avant de prendre ses premières leçons vers l'âge de six ans. Débarquant à Paris en 1950, en plein hiver, il connaît des débuts difficiles avant d'être engagé dans un club de Pigalle. Sa notoriété grandit, il devient le pianiste attitré du Club Saint-Germain, véritable temple du jazz, et du Blue Note. Il accompagne tous les grands solistes de passage, de Dizzy Gillespie à Sonny Rollins en passant par Sidney Bechet. Sa carrière le mène partout dans le monde. En 1963, il est invité, outre-Atlantique, à jouer au Festival de Newport, consécration pour un musicien de jazz. «Je n'écoutais jamais de disques, je ne voulais ressembler à personne, pas même à ceux que j'admirais», racontait-il dans son autobiographie Mon siècle de jazz, publiée en 2024. Lauréat de nombreux prix, Martial Solal reçoit en 1999, consécration suprême, le Jazzpar Prize, considéré comme le Nobel du jazz, et le Grand Prix de l'Académie du jazz en 2021. Une légende du piano s'est éteinte.

Publié dans Chroniques

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Portraits de femmes

Publié le par Michel Monsay

Portraits de femmes
Portraits de femmes
Portraits de femmes
Portraits de femmes
Portraits de femmes
Portraits de femmes

Publié dans Photos

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Toute mon admiration pour les skippers du Vendée Globe

Publié le par Michel Monsay

Toute mon admiration pour les skippers du Vendée Globe
Toute mon admiration pour les skippers du Vendée Globe

Et en particulier pour le grand navigateur Charlie Dalin, qui comme il y a quatre ans est en tête de cette course autour du monde, affrontant comme tous les concurrents dépression sur dépression sur une mer déchainée. Regardez les petites vidéos ci-dessous, vous aurez un aperçu de ce que vivent ces merveilleux aventuriers des temps modernes.

Publié dans Chroniques

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Bouleversant hommage aux victimes de la guerre civile algérienne

Publié le par Michel Monsay

Bouleversant hommage aux victimes de la guerre civile algérienne

Dans le sillage de plusieurs victimes de la décennie noire des années 1990 se dessine tout le destin de l’Algérie, dans ce magnifique roman récompensé du prix Goncourt 2024, une première pour un écrivain franco-algérien. Rappelant que l’oubli des quelque deux cent mille morts de cette période d'horreur a pris, en 2005, la forme d’une loi qui interdit, sous peine de prison, toute évocation de cette guerre de « tous contre tous », Kamel Daoud engage son héroïne dans un périple-pèlerinage vers ce qu’elle dénomme l’Endroit Mort, qui est la ferme familiale sur la colline où sévissaient les katibas islamistes. Écrit à la première personne, où le je est une femme, Houris se donne à lire dans une langue belle, vibrante, souvent poétique. Car avec Kamel Daoud, la résilience, ce mot si galvaudé, passe justement par les mots. La puissance de sa langue, qui redonne vie à ses personnages, nous bouleverse, nous éblouit et nous réconforte. Il montre comment la littérature peut tracer un autre chemin pour la mémoire, à côté du récit historique. L'ironie de la chose, c'est que peu d'algériens sont susceptibles de le lire. Le livre n'a pas d'éditeur algérien et l'éditeur français Gallimard a été exclu du Salon du livre d'Alger. Âgé de 54 ans, Kamel Daoud a eu une expérience directe des massacres, car il était journaliste à l'époque et travaillait pour le Quotidien d'Oran. Dans des interviews, il a décrit l'effroyable routine qui consistait à compter les cadavres, puis à voir son décompte modifié à la hausse ou à la baisse par les autorités, en fonction du message qu'elles voulaient faire passer. Dans Houris, il critique l’islam radical, de plus en plus influent dans son pays et dans le monde arabo-musulman, et condamne en particulier la complaisance envers la misogynie des islamistes, qui fait des ravages dans la société algérienne. Dans un pays où tous ne reconnaissent pas leurs pleins droits aux femmes, Houris, qui fait référence aux vierges promises aux fidèles au paradis, est la réponse cinglante de Kamel Daoud à ceux qui dirigent son pays d'origine. Il revient sur cette guerre civile qui a été oblitérée, chassée des manuels d’histoire, contrairement à la guerre d’indépendance contre la France, érigée en mythe. Il souligne l’absurdité d’une peine d’emprisonnement prévue pour ceux qui évoquent cette guerre civile, alors que l’on a accordé l’amnistie à tous les terroristes islamistes de ces années noires qui égorgeaient à tour de bras. Kamel Daoud, considéré comme un traitre en Algérie à l'image de Boualem Sansal, écrit, conscient des risques qu’il court à rappeler le passé, parce qu’oublier, c’est s’assurer que l’histoire se répète.

Publié dans Livres

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Toutes ces émissions sans intérêt où des invités blablatent en se croyant importants

Publié le par Michel Monsay

Toutes ces émissions sans intérêt où des invités blablatent en se croyant importants

Publié dans Chroniques

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Rien ne vaut des dessins pour exprimer notre dégoût !

Publié le par Michel Monsay

Rien ne vaut des dessins pour exprimer notre dégoût !
Rien ne vaut des dessins pour exprimer notre dégoût !
Rien ne vaut des dessins pour exprimer notre dégoût !
Rien ne vaut des dessins pour exprimer notre dégoût !
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Rien ne vaut des dessins pour exprimer notre dégoût !

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On va droit dans le mur et personne ne réagit !

Publié le par Michel Monsay

On va droit dans le mur et personne ne réagit !
On va droit dans le mur et personne ne réagit !
On va droit dans le mur et personne ne réagit !
On va droit dans le mur et personne ne réagit !

L’échec, dimanche 1er décembre, des négociations sur le premier traité international contre la pollution plastique est une catastrophe écologique de plus. Après deux ans de discussions, les délégations de cent soixante-quinze nations réunies à Busan, en Corée du Sud, ont buté sur le refus de plusieurs pays producteurs de pétrole (dont l’Arabie saoudite, l’Iran et la Russie) de limiter la production de plastique vierge issu de l’or noir. Leurs dirigeants prétendent qu’il suffirait de mieux organiser la collecte des déchets et leur recyclage pour résoudre le problème. Mais le volume de plastique neuf sortant des usines est aujourd’hui si énorme qu’il est impossible de le recycler en totalité. Dans certains pays du Sud, il n’existe même pas de filière de recyclage. De plus, le prix du polymère vierge est plus bas que celui du recyclé : en l’état, le système n’est pas viable économiquement. On assiste donc à une véritable « plastification » du monde. La seule solution consiste à tarir la source de la pollution en réduisant fortement la production. Mais les nations pétrolières et les industriels de la pétrochimie comptent sur le plastique pour s’assurer un débouché face à la baisse de la consommation entraînée par l’électrification des véhicules à moteur. L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) s’attend ainsi au triplement de la production d’ici à 2060. Et à une augmentation équivalente de la pollution, alors que celle-ci atteint déjà des niveaux inacceptables. Ce matériau n’est pas seulement dangereux par sa fragmentation en petites particules, mais aussi par sa composition : de nombreux plastiques contiennent des additifs chimiques toxiques qui empoisonnent peu à peu les océans. Tout n’est pas perdu, puisque les discussions sur un nouveau traité devraient reprendre en 2025. Mais, sans une forte mobilisation des citoyens, des médias et des responsables politiques, elles risquent d’aboutir à un nouvel échec. Je sais bien qu'il faut toujours garder espoir, mais devant tant d'inaction, de cynisme et de mesures inverses à ce qu'il faudrait faire aussi bien pour les plastiques, que d'un manière générale pour l'environnement et la biodiversité, on a clairement le sentiment que tout le monde s'en fout et en premier lieu ce guignol de Macron qui ne comprend rien à rien et favorise toujours les mêmes.

Publié dans Chroniques

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Impressionnant portrait de psychopathe aux personnalités multiples

Publié le par Michel Monsay

Impressionnant portrait de psychopathe aux personnalités multiples

Depuis qu'il fut découvert et encensé il y a 25 ans avec Sixième sens, le cinéaste américain d'origine indienne M. Night Shyamalan a eu des hauts et beaucoup de bas qui ont déçu ceux qui voyaient en lui l’avenir du thriller. Il affirme avec Split une embellie artistique certaine, où l’inspiration du scénario croise la qualité de la mise en scène. S’inspirant du cas Billy Milligan, jugé non responsable de ses crimes, en raison d’un trouble dissociatif de l’identité, le réalisateur met en scène un héros aux visages multiples qui se rend coupable d’un triple enlèvement. Dès la séquence d’ouverture, un modèle de tension pure, avec une découpe des plans particulièrement inspirée, on comprend que le réalisateur a retrouvé la forme. La performance hallucinante de James McAvoy offre une expérience véritablement immersive : en un changement d’expression, en une inflexion de voix, il parvient à endosser 23 personnalités totalement antagonistes, mais toutes reliées par leur folie. Citons également Anya Taylor-Joy, impressionnante en jeune femme asociale et bizarre. M. Night Shyamalan revient aux sources du film de terreur en lui insufflant une complexité passionnante. Huis clos aux combinaisons multiples, Split fait peur sans cesser de surprendre. Sinueux, baroque, le scénario offre une plongée vertigineuse dans deux psychés en miroir. Et un retournement final, très audacieux, à teneur mélodramatique. Split signe le retour réussi de M. Night Shyamalan, dans un de ces films à l’atmosphère trouble qu’il affectionne, un cinéma qui cache et révèle à la fois.

Split est à voir ici pour 2,99 € en location ou sur toute plateforme de VOD.

Publié dans replay

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