Redoutable descente aux enfers
Depuis 2008, le nom de Steve McQueen n’est plus uniquement celui du célèbre acteur américain, mais également celui d’un réalisateur anglais, qui d’emblée a marqué les esprits. Tout d’abord avec Hunger, une impressionnante plongée dans l’univers carcéral en Irlande du Nord de la fin des années 1970, puis trois ans plus tard avec Shame, la honte d’un homme malade de son addiction au sexe. Pour son 3ème film, le cinéaste de 44 ans confirme son étonnante capacité à nous toucher directement avec une force peu commune, en traitant son sujet sans compromis et en n’hésitant pas à appuyer là où ça fait mal. L’action se déroule au milieu du XIXe siècle aux Etats-Unis, où l’esclavage des Noirs sévit dans les états du Sud avec une cruauté indescriptible. Jamais la réalité de l’esclavage n’a été aussi bien retranscrite que dans cet admirable film, qui explore la nature humaine dans ce qu’elle a de plus abjecte mais aussi dans les ressources insoupçonnées dont elle peut faire preuve. La réalisation, la mise en scène, l’interprétation de tous les comédiens, sont en tous points remarquables de précision et de puissance émotionnelle. Nous sommes en 1841, un père de famille noir d’une trentaine d’années qui est violoniste, mène une vie paisible avec sa femme et ses deux enfants à Saratoga dans l’état de New-York. Ceux-ci s’absentent quelques jours, notre homme rencontre alors deux organisateurs de spectacles, qui lui proposent une offre intéressante financièrement à Washington pour un temps limité. Inspirée de faits réels, l’incroyable descente aux enfers que va vivre cet homme nous atteint au plus profond de notre humanité pour y laisser une trace indélébile, qui malheureusement trouve encore des échos de nos jours.
12 years a slave – Un film de Steve McQueen avec Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbender, Benedict Cumberbatch, Brad Pitt, …