Pop-rock dansante très inventive
Ils sont l’un des plus grands groupes de musique pop au monde et pourtant ils ne sont ni anglais ni américains mais canadiens. Avec leur 4ème album, Arcade Fire confirme l’attente suscitée par la qualité des précédents, en renouvelant complètement leur musique pour ne pas s’endormir sur leurs lauriers. Ce double album exigeant nécessite plusieurs écoutes pour bien en saisir toutes les qualités. Dans le premier disque, un groove et un rythme inhabituel pour le groupe dominent un son énorme, euphorisant qui explore les limites d’une pop-rock électronique très dansante. Le second, plus lent, apaisé, hypnotique même si l’on retrouve par moments les tempos enivrants du premier, est le complément idéal qui s’inscrit davantage dans la veine de ce que nous avait proposé les canadiens. La voix du chanteur leader est très reconnaissable et rappelle sur certains morceaux celle de David Bowie, elle est tout à la fois fragile, poignante, tendue, énergique, exaltée. Les six membres de ce sextet de Montréal élaborent une musique puissante qui mêle les genres, les influences, et chaque nouvelle écoute nous fait découvrir une trouvaille instrumentale, une nuance inattendue. Avec 13 morceaux souvent d’une longueur qui n’obéit pas aux formatages radio, Arcade Fire prend le temps d’approfondir dans chacun d’entre eux une exigence créative et une précision de composition rares. Si la noirceur et le lyrisme du groupe sont toujours heureusement bien présents, les nouvelles couleurs rythmiques et musicales qui viennent enrichir leurs mélodies déjà si séduisantes, font de ce double album un feu d’artifice qui emporte tout sur son passage et nous laisse admiratifs.
Arcade Fire – Reflektor – Barclay – 2 CD : 16,99 €.