Aller au bout de ses rêves

Publié le par michelmonsay

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Après avoir été en 1997 la première femme à réussir un tour du monde à la voile en solitaire sans escale et sans assistance à l’occasion du Vendée globe, avoir effectué un grand nombre de courses au large durant une quinzaine d’années, Catherine Chabaud se fait aujourd’hui la voix de la mer à travers de nombreux engagements pour sa préservation. Elle est notamment depuis un an, personne qualifiée au Conseil économique social et environnemental (CESE) après avoir présidé une mission de sensibilisation dans le cadre du Grenelle de la mer.

 

Afin d’éclairer la décision politique, Catherine Chabaud contribue avec le CESE à émettre un avis ou élaborer un rapport, sur des sujets touchants à l’environnement. Comme récemment, pour trouver la manière dont la France peut mieux répondre à ses engagements sur la préservation de la biodiversité et sa sensibilisation, ou sur la gestion des risques environnementaux sur les plates-formes pétrolières. L’ancienne navigatrice a obtenu dans la contribution du CESE aux négociations climatiques du sommet de Durban de décembre dernier, que les océans ne soient pas oubliés. Lorsqu’elle accepte la proposition du ministre de l’écologie Jean-Louis Borloo en octobre 2010, de devenir personne qualifiée au CESE pour un mandat de 5 ans, son désir est avant tout d’être utile : « Mon objectif est d’éclairer la société civile sur les enjeux maritimes. Même si pour moi étant plutôt une femme d’action, ce que l’on fait ici est de la réunionnite aigue, cela se révèle être très enrichissant par les rencontres et les sujets étudiés, tout en faisant bouger peu à peu les choses. »

 

Le bateau du futur

Parallèlement depuis 10 ans, elle pilote des projets visant à réduire l’impact de la filière nautique sur l’environnement : « Nous venons de lancer avec l’Université de Bretagne Sud, la 1ère embarcation recyclable fabriquée avec de la fibre de lin et un acide obtenu à partir de l’amidon soit de la pomme de terre soit du maïs. Alors que la plupart des bateaux, dont on ne sait pas quoi faire en fin de vie, sont fabriqués à base de fibre de verre, grosse consommatrice d’énergie, et de polyester, dérivé du pétrole. » Si pour l’instant il s’agit d’un canoë, qui a été présenté en décembre au salon nautique, l’ambition de Catherine Chabaud est d’aller plus loin. Pour ce faire, elle vient de déposer un dossier à l’Ademe sur un projet de bateau de plaisance du futur entièrement propre, avec des matériaux recyclables, des énergies renouvelables embarquées et un traitement des eaux et des déchets. Femme de réseau comme elle se revendique, elle a le don de savoir aider les gens à construire des choses ensemble.

 

Le journalisme en préambule

Lyonnaise de naissance ayant passé son enfance et adolescence en région parisienne, Catherine Chabaud a vécu ensuite en Bretagne où elle a encore une maison et un vrai attachement, avant de fonder une famille dans la campagne angevine il y a 7 ans. Sa passion pour la mer est née à Roscoff où elle allait régulièrement faire de la plongée avec son père durant les vacances. Peu à peu, elle découvre la voile sur le bateau d’amis de ses parents et après son Bac elle navigue en répondant aux annonces de la bourse aux équipiers de France Inter.

Par ailleurs tout en continuant à essayer de naviguer, elle fait une école de journalisme et commence à travailler sur des radios libres comme RFM au début des années 80, puis Europe 2 où elle collabore de nombreuses années, d’abord dans l’info générale puis la voile. Elle devient ensuite rédactrice en chef de la revue Thalassa, avant de réussir à faire construire son premier bateau à la Cité des sciences de Paris, où le public a pu voir comment se construit un voilier. Plus tard, après avoir arrêté la compétition, elle présente des chroniques sur Europe 1 durant 5 ans ayant pour thème l’aventure et le développement durable. Elle a aussi écrit 4 livres, notamment « Possibles rêves » où elle raconte son fameux tour du monde à la voile.

 

Une plénitude incomparable

L’effervescence d’activités que l’on constate dans la vie de Catherine Chabaud, qu’elle explique par : « Lorsque je vois un problème quelque part, j’ai envie d’apporter la solution », lui convient pourtant bien moins que ces 15 années de courses au large où elle ne faisait que ça, mais qui lui apportaient une harmonie jamais ressentie autrement. Avec 14 transatlantiques, 2 tours du monde et quelques tours de l’Europe, elle a vécu intensément ses années de compétition, particulièrement en solitaire : « On éprouve à la fois un formidable sentiment de responsabilité pour son bateau, et de liberté en ayant l’impression d’être seule au monde dans un espace merveilleusement vierge, sauf lorsque l’on trouve des détritus en plein océan ou que l’on traverse une nappe de dégazage, ce qui explique mon combat aujourd’hui. C’est très excitant d’être sur un bon bateau, de développer une stratégie de course en tenant compte de la météo, de vivre au rythme de la mer. »

 

Au cœur des océans

L’un de ses plus beaux souvenirs est le départ fin 1996, lorsqu’elle largue les amarres pour partir faire son 1er tour du monde en solitaire sans escales et sans assistance, qui va durer 140 jours. Cette aventure qu’elle juge extraordinairement belle par le spectacle et les émotions vécues, a été aussi terriblement difficile. Notamment en plein cœur de l’océan Indien quand une déferlante a violemment couché son bateau en causant beaucoup de dégâts, ce qui l’a ébranlée psychologiquement pendant un mois. Néanmoins, lorsqu’elle reparle aujourd’hui de ses années de compétition où elle a aussi couru la Route du rhum et la transat Jacques Vabre, des étoiles brillent dans ses yeux. Puis au fil des courses, la dose d’inconscience a diminué, l’envie de naviguer autrement a augmenté en même temps que celle de fonder une famille.

Aujourd’hui à 49 ans, elle participe à des régates avec son compagnon et parfois son fils de 6 ans, en étant ravie de partager sa passion. Si la mer lui manque régulièrement, c’est moins le cas de la compétition avec tout ce temps nécessaire à la préparation du bateau et surtout au parcours du combattant pour trouver des sponsors. Elle n’écarte pas toutefois la possibilité de s’inscrire à la Route du rhum pour prouver l’efficacité de son voilier du futur lorsqu’il sera prêt.

 

Dans la continuité des choses

A force de rencontrer des associations qui agissent pour l’environnement, Catherine Chabaud, lorsqu’elle arrête la compétition en 2002, décide de s’engager pleinement pour la préservation de la mer : « Mon bâton de pèlerin est de montrer des solutions, je laisse à d’autres le soin de dénoncer, je ne suis pas une militante mais je pense qu’aujourd’hui les actions de Greenpeace sont nécessaires pour marteler un peu plus les choses. » Elle devient rapidement administratrice ou membre de nombreuses institutions et fondations, puis en 2008 Jean-Louis Borloo lui confie une mission intitulée « Nautisme et développement durable » puis une seconde dans le cadre du Grenelle de la mer, avant de lui proposer d’entrer au CESE.

Fin janvier, en phase avec son engagement et pour retrouver le bonheur d’être en mer de manière un peu plus prolongée qu’une régate, elle a embarqué pour une dizaine de jours à bord du grand voilier de l’expédition scientifique Tara, qui parcourt tous les océans pour mesurer les impacts climatiques. Cette optimiste qui a tendance à dire oui à beaucoup de choses, a la résolution pour 2012 d’apprendre à dire non un peu plus souvent, et réduire ainsi ses nombreuses activités.

 

Publié dans Portraits

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J
Mon nom est Jennifer, je suis du Canada.<br /> Je donne ce témoignage parce que quelqu'un là-bas peut avoir le même problème. Mon mari ne pense pas que la polygamie est erroné. Il a été de voir une autre fille pendant environ quatre mois<br /> maintenant. Je l'ai supplié d'arrêter, mais il dit qu'il est amoureux d'elle. Ils ont parlé d'être ensemble "pour toujours" et finalement elle emménage avec nous. Mon mari m'aime encore, mais il<br /> veut vraiment une seconde épouse. Je ne sais vraiment pas pourquoi il agit comme ça. Je l'aime beaucoup et ne perdrai pas une seule seconde à passer avec mon mari pour l'amour d'une autre femme. Un<br /> de mes amis m'a présenté à DR MAZZONI sur internet et je l'ai contacté dès que possible à mazzoniharold@gmail.com. Il jeta un sort de 48 heures pour me étonnamment mon mari est rentré à genoux me<br /> suppliant de lui pardonner ce qu'il a rompu avec sa maîtresse sans me donner raisons. Alors j'ai su DR MAZZONI l'avait fait pour moi que mon ami a confirmé qu'il était un grand lanceur de sorts.<br /> Maintenant, j'ai un foyer heureux comme jamais auparavant grâce à la bonne action de DR MAZZONI.<br />   Si vous avez des problèmes, vous pouvez le contacter pour une solution garantie à mazzoniharold@gmail.com ou 2348107155245.<br /> Pourquoi gardez-vous vos problèmes depuis trop longtemps? Pourquoi ne pas vous donner DR MAZZONI une chance pour vous faire gagner aujourd'hui? De Mme JENNIFER MILLS vous souhaitant tout le<br /> meilleur ............
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