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Un rock mélodique porté par l'une des plus belles voix qui soit

Publié le par Michel Monsay

Un rock mélodique porté par l'une des plus belles voix qui soit

Un petit clin d’œil pour saluer Arctic Monkeys, l'un des plus grands groupes de rock de ces 20 dernières années, qui était de passage à Paris mardi et mercredi. Le fabuleux morceau Arabella, qui a 10 ans et dont vous pouvez voir le clip sulfureux ci-dessous, donne la pleine mesure du talent d'Alex Turner à la voix sublime et de son groupe. Extrait de l'album AM, une merveille de rock tendrement musclé, riche en hymnes qui s’interdisent la facilité, Arabella est un concentré, irrésistiblement pop, mélangeant funk et pur rock. Admirable d'équilibre et de souplesse, le morceau oscille entre couplets à l'ambiance proche de Bowie (voir "Fame" ou "Dirty Boys"), menés par la voix chaude et timbrée d'Alex Turner, et refrains tranchants comme des lames de rasoirs. La bande de Sheffield réinvente, sans nostalgie, une mythologie rock éternelle et on adore.

Publié dans Chroniques

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Quelle championne

Publié le par Michel Monsay

Quelle championne
Quelle championne

C'est comme si Clarisse Agbégnénou n'était jamais partie. Victorieuse de la Slovène Andreja Leski en finale des -63 kg mercredi, aux Mondiaux de Doha, la Française (30 ans) a récupéré le titre qu'elle avait laissé en 2022 après quatre sacres consécutifs (2017, 2018, 2019 et 2021, elle avait aussi été titrée en 2014) pour donner naissance à sa fille, Athéna, il y a 11 mois. Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. On espère que les judokas de la catégorie des moins de 63 kg ont bien profité de l’absence de Clarisse Agbegnenou, car la fête est finie, et la superprédatrice du judo féminin est de retour. Onze mois après avoir manqué la dernière édition des Mondiaux, en octobre 2022, la quintuple championne du monde a repris ses bonnes habitudes. A Doha, tout au long de la journée, la trentenaire est montée en puissance. Même si elle a attendu la prolongation lors des deuxième et troisième tours, elle a mis un point d’honneur à gagner ses six combats par ippon. Après sa victoire, la jeune maman a rendu hommage à sa fille Athéna, mimant un A avec ses mains. Elle consolide l'un des plus beaux palmarès de l'histoire du judo français, à un peu plus d'un an des Jeux Olympiques de Paris après lesquels elle a l'intention de prendre sa retraite. Rappelons aussi qu'elle a été double championne olympique à Tokyo en 2021 en individuel et par équipes, et porte-drapeau de la France. Deux titres olympiques, six mondiaux, cinq européens, l'armoire à trophées de la jeune maman est aujourd'hui pleine à craquer. Elle est la judokate française la plus titrée de l'histoire. Impressionnant !

A voir la finale des championnats du monde ci-dessous :

Publié dans Chroniques

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Un roman plein de souffle, tracé d'une écriture virtuose

Publié le par Michel Monsay

Un roman plein de souffle, tracé d'une écriture virtuose

Ce roman, paru en 2015, a fait sensation aux États-Unis. A l’époque, l’ouvrage a même été élu « roman de l’année » par un critique plutôt inattendu, Barack Obama. Ce livre subversif sur le mariage et la réussite sociale est un vaste roman, de ces romans qui embrassent tout à la fois des destins individuels, creusent en profondeur des personnages, et font la peinture d'une société. Dans la série The affair aux deux géniales premières saisons (et sombrant lamentablement dès la troisième), ce qui faisait la séduction de cette série, au-delà du charme animal de Dominic West, de la vénéneuse Ruth Wilson ou de l’histoire d’adultère, c’était le parti-pris de narration : partager chaque épisode entre deux points de vue, montrer la disjonction dans la perception d’une même scène ou d’une même série d’événements par deux protagonistes de l’histoire. C’est précisément cette structure narrative que suit Les Furies de Lauren Groff. Très intelligemment construit, le roman est bâti en deux temps, en deux actes ("Fortune", et "Furies"), le deuxième ouvrant le rideau sur une série de révélations qui mettent sens dessus dessous ce que l'on croyait être la vérité. On ne s'ennuie pas une demi-seconde, tant l'intrigue ne cesse d'évoluer tout au long du roman, même quand l'on croit déjà tout savoir. Les furies est porté par une prose audacieuse, qui mêle réalisme, métaphores, crochets et parenthèses, vers, théâtre… tout cela avec un hommage au grand Shakespeare, qui hante ce roman éblouissant, sensuel et glaçant comme un Hitchcock. Virtuose des mises en abyme, Lauren Groff enchante et sidère, ne cesse de surprendre en ce qu’elle défait tout ce qu’elle semblait tisser. En combinant trajectoires et rebondissements, elle déterre avec brio, dans une langue organique, riche, scintillante, les secrets de ses deux protagonistes. Ode à l’amour conjugal, roman féministe aux allures de tragédie grecque, Les furies est rempli de questions profondes et lancinantes : qu’est-ce qu’une vie réussie ? Qu’est-ce que la fidélité ? Ce roman drôle et dérangeant, intelligent et culotté, explore sans merci le malentendu qui est à la source de toute histoire d’amour. Lauren Groff a confirmé depuis 2015 toutes les qualités entrevues dans Les furies, son troisième roman, et elle est aujourd'hui à 44 ans l’une des voix américaines les plus originales et talentueuses.

Publié dans Livres

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A ce point-là, il n'y a plus de mots !

Publié le par Michel Monsay

A ce point-là, il n'y a plus de mots !

Contrairement au couronnement à Londres, le peuple de Paris n’était pas convié à la cérémonie du 8 mai sur les Champs Élysées. Il en était même écarté, repoussé, interdit pour éviter les protestations, genre casserolades ou huées ! L’isolement d’Emmanuel Macron, ainsi symbolisé par cette image ou par le luxe de protection que les préfets doivent mettre en place à chacun de ses déplacements, souligne aussi sa solitude politique. Par contre, tout le monde sera ravi d’apprendre que beugler des slogans nationalistes et racistes n’est pas un trouble à l’ordre public, puisque la manifestation de l'ultra droite n'a pas été interdite samedi ! En plein cœur de Paris, ces charmantes personnes ont pu entonner des slogans fascistes, en intimidant la presse et les passants.

Il salue qui sur la photo ci-dessous ...? Au secours, où va-t-on ?

A ce point-là, il n'y a plus de mots !
A ce point-là, il n'y a plus de mots !

Publié dans Chroniques

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Passionnante promenade poétique et crépusculaire sur les traces d'un génie

Publié le par Michel Monsay

Passionnante promenade poétique et crépusculaire sur les traces d'un génie

L'Ombre de Goya s'ouvre à bord d'un train. Au début de 2020, Jean-Claude Carrière roule vers l'Espagne. Ce sera sa dernière traversée des Pyrénées. L’auteur de La controverse de Valladolid et de tant de scénarios s'appuie sur une canne. Sa voix grave et son œil malicieux gardent l'éclat du présent. Il part à la rencontre d'un fantôme qui n'a jamais cessé de le hanter : Francisco de Goya. On le suivra dans les musées, les lieux de vie du peintre, les chapelles et les villages. Au fil des escales, le destin de Goya se mêle à celui de Carrière mais aussi à ceux qu'il a côtoyés, à commencer par Luis Buñuel. Car Buñuel et Goya se partagent les paysages d'Aragon qui les ont vus grandir, la surdité qui les a frappés, l'expérience de l'exil qu'ils ont chacun subi… Jean-Claude Carrière était la vie même. Sensuel, épicurien, éminemment curieux, il savait de plus transmettre comme personne. Ou plutôt si, comme les êtres supérieurement intelligents qui n'ont pas la pédanterie de vous contempler du haut de leur érudition. Lui n'était que partage. Le réalisateur de ce très beau documentaire, José Luis López-Linares, nous invite en effet à partager le dernier voyage de Jean-Claude Carrière dans ce pays qu'il affectionnait tant : l'Espagne. Il l'avait bien sûr parcouru de long en large avec ses amis Buñuel et Carlos Saura, mais c'est surtout Goya qui lui a fait si souvent traverser les Pyrénées, au point d'en devenir un spécialiste reconnu. Comme tous les amoureux de peinture, Jean-Claude Carrière murmurait aux tableaux. Il est ainsi émouvant de voir ce conteur, dramaturge, philosophe et immense scénariste, au Prado, quelques semaines avant son décès en février 2021, faire ses adieux aux deux Majas de Goya. Voilà cinquante ans, confie-t-il à la caméra qu’il ne sait laquelle il préfère de la nue ou de l’habillée. Fascinant voyage, au cours duquel notre guide évoque la solitude de l’artiste, les liens avec d’autres grands peintres (Greco, Velasquez, Zurbaran), et la puissance des toiles de Goya, qui fut graveur, peintre de cour mais aussi des plus pauvres, et dont le génie perça magnifiquement les turpitudes humaines. Ce documentaire aux multiples facettes ouvre grand l’esprit et l’âme.

L'ombre de Goya est à voir ici pour 4,99 € en location ou sur une autre plateforme de VOD.

Publié dans replay

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Une fiction réaliste et poignante

Publié le par Michel Monsay

Une fiction réaliste et poignante

Dans son précédent film, l'excellent Les Ogres, Léa Fehner, filmait déjà une troupe : celle d’attachants saltimbanques, membres d’un théâtre itinérant. La cinéaste suit cette fois une équipe de sages-femmes dans une maternité où tout manque cruellement : personnel, temps, argent. En se concentrant sur un duo d’amies débutant dans le métier, Khadija Kouyaté et Héloïse Janjaud, comédiennes au sein du Conservatoire national supérieur de Paris, comme toute la formidable bande de ce téléfilm, la réalisatrice dessine le portrait d’une jeunesse contemporaine engagée dans un métier de la santé si particulier et indispensable. Elle réussit aussi un édifiant film politique sur l'invisibilisation de ce métier par la société. La caméra, toujours à bonne distance, se faufile partout, et surtout dans la salle de naissance, cœur vibrant de l’établissement, pour y filmer de véritables accouchements, avec le consentement des parents. Le pouvoir documentaire qui en résulte dépasse l’entendement : la puissance des femmes, la sidération des parents, l’empathie profonde des professionnelles qui aident à accoucher, tout cela si peu, ou mal représenté au cinéma, mais aussi le deuil qui frappe parfois. Le personnage d'une soignante expérimentée, puissamment interprétée par Myriem Akheddiou, incarne en cela merveilleusement les enjeux, et notamment les maltraitances involontaires, liées aux graves dysfonctionnements de l’hôpital public. Et rappelle, à toutes fins utiles, que le monde de demain naît entre les mains des sages-femmes. Léa Fehner a eu l'intelligence de ne pas faire un film sur les sages-femmes, mais avec elles en les associant à l'écriture du scénario et au tournage pour être le plus juste possible. Il en ressort que la maternité est une sorte d’immense lessiveuse où il faut tenir physiquement, moralement, ne pas se laisser submergé par ses émotions. Résister à ce déchirement permanent entre la passion pour cette profession et l’absence de moyens pour assurer ses missions. Au final, dans cette fiction bouleversante de réalisme, Léa Fehner rend un vibrant hommage à l’engagement des sages-femmes et dénonce très justement l’état d’alerte de la profession. Qu'attend Macron et son gouvernement pour donner de vrais moyens aux sages-femmes et à l'hôpital public en général, métiers si indispensables au bon fonctionnement de notre société, que l'on applaudissait et remerciait il n'y a pas si longtemps ... ?

Sages-femmes est à voir ici ou sur le replay d'Arte.

Publié dans replay

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La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain

Publié le par Michel Monsay

La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain

Dans cette grande exposition, la plus importante jamais consacrée à la collaboration entre Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol, deux esthétiques, deux générations et deux tempéraments se croisent et fusionnent : celle de la rage et de l'engagement de Basquiat à faire exister la figure noire, avec une fantaisie empreinte de gravité. Et celle, plus distanciée et non dénuée d’ironie de Warhol. Drames, violences policières et racisme croisent ainsi folie consumériste, culture populaire et imagerie pop, le tout entremêlé de signes, graffitis, symboles et chiffres. Leur collaboration artistique de deux ans, entre l’automne 1983 et l’automne 1985, fut très intense, ils travaillaient sur plusieurs toiles, aux formats parfois monumentaux, durant des journées entières, sans s’être fixé la moindre règle. Au total, 160 toiles réalisées à quatre mains dans ce court laps de temps, dont 80 sont montrées dans cette exposition qui comporte 300 œuvres, et parmi elles, quinze très belles toiles exécutées à trois avec l’artiste italien, Francesco Clemente. Basquiat et Warhol, ces deux emblèmes de l’art new-yorkais, l’un dans l’étourdissement de la jeunesse, l’autre dans la toute-puissance de l’expérience, se fascinent mutuellement. Les deux artistes se retrouvent dans le détournement politique des images du consumérisme américain et de la société sécuritaire. Ils semblent s’entendre et s’unir mais dans leur travail commun, dans l’alignement vertigineux des peintures saturées de signes, de couleurs et de slogans, se niche aussi une forme de rivalité. Comme sur un ring, ou dans des battles de rap, ils se défient et se stimulent. Le pouvoir oscille et se renverse sans cesse, du blanc au noir, de la forme au chaos, du cri au discours, sans que l’on puisse décider qui contamine l’autre. Deux artistes de premier ordre dans l'art contemporain des années 1980, ceci aurait dû les empêcher de travailler ensemble, d’autant que leurs styles respectifs n’ont rien en commun et qu’ils ne cherchent pas à les rapprocher. Jouant à l’inverse de leurs différences, les exagérant même, ils trouvent le chemin pour créer à deux, et nombre de leurs duos sont de belles réussites. Dans l'incroyable débauche de créativité dont ils ont fait preuve durant leur collaboration, et de mon point de vue Basquiat en sort gagnant, cette impressionnante exposition met en lumière l'aptitude des deux artistes à inventer un nouveau langage visuel.

Basquiat x Warhol à quatre mains est à voir jusqu'au 28 août à la Fondation Louis Vuitton.

La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain
La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain
La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain
La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain
La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain
La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain
La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain
La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain
La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain
La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain
La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain
La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain
La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain
La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain
La rencontre de deux artistes incontournables de l'art contemporain
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Publié dans Expos

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Une fresque majestueuse d'une ampleur romanesque inouïe

Publié le par Michel Monsay

Une fresque majestueuse d'une ampleur romanesque inouïe

Nous sommes à Alger en 1512, et dès les premiers plans, le film nous capte dans son écrin de beauté de désirs inavoués et de fureurs historiques. Une histoire nous est racontée par une femme d’une singulière prestance. Il s’agit de la reine Zaphira, seconde épouse du roi Salim, qui envoûte son auditoire par une légende. Une cuillère de neige parfumée de bouton de rose sucrée à la main, elle la croque avec suffisamment de sensualité malicieuse pour que l’on saisisse d’emblée tout l’enjeu du film : la réappropriation, même inventée, de l’Histoire par une femme qui ne craint ni le froid ni les passions. Merveilleusement interprétée par Adila Bendimerad, à la fois actrice, scénariste et coréalisatrice du film auprès de Damien Ounouri, face aux machinations politiques des hommes, elle incarne à elle seule, toutes les qualités du film : la puissance et la grâce, l’habileté à ne jamais être où on l’attend. Il faut saluer l’extraordinaire travail de création et de reconstitution de la directrice artistique Feriel Gasmi Issiakhem, avec ce que cela suppose de poésie et d’invention, tant des décors que des costumes, mais aussi des nombreuses langues parlées et chantées tout au long du film. L'équipe a pu tourner sur et dans de véritables sites historiques, palais, mosquées, datant de plusieurs siècles. Il était très important pour les réalisateurs de ne pas tourner en studio, ou dans un autre pays, mais de montrer la richesse de ce qu’il reste du patrimoine algérien. Avec aussi de la part de ce binôme masculin féminin, la volonté farouche de raconter et de rendre visible toutes les réalités du pays qu’est l’Algérie. À savoir une mosaïque chaotique, où tout semble se jouer pour la dernière fois. En cinq actes, Zaphira, héroïne shakespearienne avant l’heure, chemine, cernée par les hommes, à travers un destin tragique, où rien ne semble aller de soi, si ce n’est l’affrontement des lois et des désirs antagonistes. Pour leur premier long-métrage, Damien Ounouri et Adila Bendimerad mettent en scène le face-à-face entre le pirate Aroudj Barberousse, venant de libérer Alger de la tyrannie des Espagnols, parfaitement incarné par Dali Benssalah, dont le talent se confirme d'un film à l'autre, et la femme qui va oser lui tenir tête, la fameuse reine Zaphira, belle, émouvante et subtile Adila Bendimerad, aussi à l’aise devant la caméra que derrière. Les deux cinéastes y proposent un mélange réussi de spectaculaire et d’intime où duels enlevés et dialogues à fleurets mouchetés se marient admirablement.

Publié dans Films

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