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Magnifique album d'une grande audace graphique

Publié le par Michel Monsay

Magnifique album d'une grande audace graphique

Il y a Charles Baudelaire l'auteur des Fleurs du mal et il y a celle sans qui ce bouquet n'aurait peut-être pas vu le jour. Mademoiselle Baudelaire, c'est l'histoire de Jeanne, la muse du poète maudit.  Jeanne Lemer, Jeanne Duval, Jeanne Prosper, on ne saura jamais vraiment son nom. L'histoire de Baudelaire, c'est elle qui la raconte ici, dans une longue lettre adressée à la mère de Charles, à sa mort. Jeanne était bien plus que la maîtresse. Elle fut lectrice à voix haute. Il lui dictait, elle retranscrivait. Dans ce monde de bohème, Charles est toujours élégant, tiré à quatre épingles. Baudelaire n'est pas un homme heureux. Orphelin de père, il dilapide l'héritage de son père, finit sous tutelle, les huissiers à ses trousses. Mais jamais il ne s'arrête de vivre, de consommer opium, laudanum, de souffrir de la syphilis et d'aimer Jeanne. Baudelaire est un artiste qui réécrit sans cesse, jamais satisfait. Jeanne raconte son Monsieur Baudelaire entre jouissance et passion, jusqu'aux Fleurs du mal. Si l'on en croit ses paroles, sans Jeanne, Charles n'aurait pas été Baudelaire. Le dessinateur et scénariste de bande dessinée, Yslaire, est ici au sommet de son art. Chacune de ses planches est une découverte. Il n'y a pas de codes couleurs pour raconter l'histoire au passé et celle au présent. Il y a des cases et puis parfois une illustration pleine page. Souvent, il y a une couleur matrice en fond et des touches de couleurs dans les cheveux, dans les vêtements, les bijoux. Il y a une alternance de gros plans et de plans plus larges. Lors de la rencontre de Baudelaire et Jeanne, dans la loge d'un théâtre, Baudelaire regarde sa vénus noire, son visage puis ses yeux jusqu'à sa prunelle où son visage se reflète. C'est aussi la patte de cet immense dessinateur. Yslaire incarne ses dessins comme s'il faisait corps avec son œuvre. Comme s'il était possédé littéralement par elle. Il dessine et écrit la mélancolie. Il regarde la muse, le poète, sans jamais les juger. Yslaire montre les mots du poète et son corps dans les bras de sa muse. En même temps qu’une chronique du XIXe siècle, il livre un splendide portrait en creux, extrêmement étayé par des sources documentaires. Dans cette entreprise de réincarnation subtilement tissée, le goût du dessinateur pour les lavis, les teintes sépia et le clair-obscur fait merveille. Sans doute parce qu’il fait écho à un Paris révolu, en robes, chapeaux et toilettes, où le dandysme n’était que l’expression ultime du soin que chacun portait à sa mise. On y découvre un Baudelaire nerveux, fantasque, laminé par l’alcool et plus encore par le mercure, le laudanum et autres « remèdes » censés soigner le « mal de Vénus ». Pourtant, ce qui confère sa singularité à cet album est ailleurs : dans la démesure et les fulgurances graphiques de certaines scènes où, bousculant ­l’ordonnancement des cases et la retenue chère aux biographes, Yslaire se lâche. C’est cru, noir, violent, cauchemardesque, souvent d’un érotisme sans ambiguïté, et surtout incroyablement juste. C'est sans aucun doute le plus bel hommage graphique rendu à l’univers de monsieur Baudelaire et à mademoiselle, enfin réunis.

Publié dans Livres

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Un conte cruel et déchirant du grand Douglas Sirk

Publié le par Michel Monsay

Un conte cruel et déchirant du grand Douglas Sirk

Douglas Sirk est l'un des cinéastes les plus importants de l'âge d'or d'Hollywood, adulé par Godard, vénéré par Fassbinder, qui louèrent sa liberté formelle et son sentimentalisme raffiné. D’emblée dans ce très beau film de 1956, le cinéaste affiche son ironie : au carton d’ouverture, « Il était une fois sous le soleil de Californie », succède un plan extérieur truffé de parapluies. Ironique, le titre l’est aussi. Loin d’être un film optimiste sur les nouveaux départs, Demain est un autre jour livre une vision acérée et relativement désespérée sur notre tendance à l’auto-aliénation. Une absence de clairvoyance, des mauvais choix, une certaine paresse existentielle et le tour est joué ! Il y a dans cette charge contre la famille une modernité et une radicalité étonnantes. Avec une ambiance douce-amère, Douglas Sirk dresse en effet un portrait mordant de la famille idéale américaine. Si Cliff, le personnage principal, à tout pour être heureux, il est perpétuellement frustré de ne jamais pouvoir disposer d’un moment de liberté avec sa femme, toujours débordée par les enfants. C’est d'ailleurs avec un plaisir sadique que Douglas Sirk règle son compte aux enfants, ces vampires de l’amour, moralisateurs et sentencieux. Surtout, le cinéaste donne le beau rôle aux personnages féminins, qu’il s’agisse de la petite amie du fils, de l’épouse maligne sous ses airs inoffensifs, et bien sûr, de Norma, l'amie de jeunesse de Cliff. Terriblement seule mais indépendante et lucide, généreuse et amoureuse. Sacrificielle certes, mais à la fin, c’est bien elle et sa hauteur de vue que l’on envie, et non pas « le beau couple » que Cliff et sa femme forment aux yeux de leur petite dernière. Si Fred MacMurray prête avec brio une mollesse bienvenue à son personnage, Barbara Stanwyck incarne merveilleusement cette amie de jeunesse, d’une grande élégance, mais consciente de sa solitude. Une très belle chronique familiale mordante et subtile, portée par une brillante distribution.

Pour voir Demain est un autre jour : Soit acheter le DVD soit s'abonner à Canal + Ciné-Séries.

Publié dans DVD, replay

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À vomir !

Publié le par Michel Monsay

À vomir !

Jusqu’où le gouvernement poursuivra-t-il son dangereux monologue ? Un soliloque entamé il y a bientôt trois mois avec la très impopulaire réforme des retraites, passée en force grâce à des outils institutionnels d’un autre âge et une répression brutale de la contestation, et qui semble incapable de s’interrompre alors que tous les observateurs de la démocratie et des libertés s’inquiètent du virage autoritaire dans lequel s’est engagée la France. Au refus de dialoguer, au déni des violences policières et au discours outrancier remettant la responsabilité de la situation sur « l’ultragauche » sont venues s’ajouter de graves menaces sur certains des garants des droits fondamentaux de notre pays. Auditionné mercredi 5 avril au Parlement sur sa gestion du maintien de l’ordre, Darmanin, a osé cibler le Conseil constitutionnel, qui a censuré deux mesures liées à l’utilisation policière des drones et aux interdictions de manifester. Puis a menacé de remettre en question les subventions publiques accordées à la Ligue des droits de l’Homme, qui a documenté les nombreux manquements et mensonges de l’État dans la gestion des manifestations contre la réforme des retraites et à Sainte-Soline. Le seul régime à s’être attaqué à la principale association de défense des droits humains en France, jusqu’à la dissoudre, fut le gouvernement de Vichy ! Quelques jours plus tôt, ce même Darmanin marchait déjà dans les pas de l’extrême droite en mobilisant le concept de « terrorisme intellectuel » forgé par celle-ci, afin de disqualifier l’opposition de gauche. Voilà bien une gouvernance par l’ordre et la peur, qui ne cesse de raréfier l’air démocratique français, dans une séquence politique contenant tous les éléments pour ouvrir grand la voie au Rassemblement national. Il faut absolument que l'ensemble de la gauche et des centristes s'unissent pour contrer ce gouvernement qui n’en finit plus de dériver vers la droite voire l’extrême droite.

Parallèlement, Macron continue de donner l'illusion de prendre l'avis des français en mettant en place des conventions citoyennes, comme celle du climat ou plus récemment sur la fin de vie, et en s'empressant de ne quasiment pas tenir compte des conclusions qui en ressortent après des mois de débats, ou en les délestant des mesures qui pourraient concrètement faire avancer les choses.

À vomir !

Publié dans Chroniques

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Un bijou de pop synthétique sous influence californienne

Publié le par Michel Monsay

Un bijou de pop synthétique sous influence californienne

Avec Cracker Island, Gorillaz prend un virage pop et atteint un eden musical. Archipel de mélancolie pop ensoleillé, empli d’une agréable force tranquille, le huitième album du groupe virtuel mené par Damon Albarn est aussi stimulant que vigoureux, accessible et dense à la fois. Cela fait déjà plus de 20 ans que le collectif britannique fondé par Damon Albarn et Jamie Hewlett, qui au départ a été lancé comme une blague pour moquer le marketing du rock business, est à la pointe de l’inventivité sonore, visuelle, et virtuelle. Le groupe se réinvente sur ce disque entre modernité technologique et poésie urbaine, avec une grande et belle diversité d'invités qui apportent leur talent tout en s'intégrant parfaitement à l'ensemble. Damon Albarn est sans conteste l’un des musiciens britanniques les plus importants et créatifs de sa génération, en parvenant constamment à se renouveler depuis 30 ans. Outre Gorillaz, il est également leader de Blur, du groupe The Good, The Bad & The Queen et a participé à plusieurs aventures collectives comme Mali Music ou Africa Express. Ce nouvel album de Gorillaz fourmille de belles harmonies vocales, des guitares sonnantes, des chansons au classique couplet-refrain, comme des clins d’œil à la musique anglo-américaine des années 1960 et 1970. Le tout emballé dans une fine production électro d’aujourd’hui, avec claps synthétiques pour renforcer le groove des batteries. Mais surtout, sur chaque morceau, la voix prégnante du chanteur-compositeur et producteur Damon Albarn est davantage mise en avant que par le passé. Tous les plaisirs sonores de ce disque, n'escamotent pas pour autant les préoccupations de Gorillaz concernant le trumpisme, l’effondrement du climat et les paradoxes de notre époque, qui sont plus que jamais au premier plan. Et pourtant, Damon Albarn ne peut s’empêcher de conclure ce très bel album sur une note d’espoir, en chantant en duo avec le chanteur-guitariste Beck, plutôt discret au micro, mais dont on perçoit bien l’influence californienne ensoleillée.

Un petit aperçu ci-dessous de ce huitième album de Gorillaz :

Publié dans Disques

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Quand Starck revisite les diffuseurs de parfum

Publié le par Michel Monsay

Quand Starck revisite les diffuseurs de parfum

Publié dans Photos

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Magnifique autoportrait sous forme de collage impressionniste de films amateur

Publié le par Michel Monsay

Magnifique autoportrait sous forme de collage impressionniste de films amateur

Ce documentaire aussi original que touchant d’André Bonzel interroge avec humour ses souvenirs et blessures d’enfance à travers les films d’archives de sa famille et ceux d’inconnus. Grand collectionneur de films amateurs qu’il déniche aux puces, archiviste de bobines personnelles et récipiendaire de pellicules familiales remontant à plusieurs générations, André Bonzel mêle toutes ces sources pour scruter son passé et celui de ses aïeux. Comme un miroir à la fois déformant et fidèle, ces frêles images de bonheur familial le renvoient à sa propre enfance, à sa trajectoire en dents de scie mais surtout à son manque originel d’amour. Dans le gouffre creusé par le désintérêt d’un père froid (un biologiste) et par le dégoût que ce dernier lui inspire, naît la soif d’un fils blessé pour un imaginaire de substitution : ce refuge sera le cinéma. Film en forme d’auto-analyse, Et j’aime à la fureur, bercé par une bande originale de Benjamin Biolay, se déploie dans les méandres des mémoires intime et cinématographique. Les deux s’emmêlent pour n’en former qu’une. La fresque que le documentariste peint, faite d’échos et de résonances entre mille bribes de vies anonymes, recèle tout à la fois une trépidante fantasmagorie familiale, une définition du cinéma amateur et une exploration du rapport intime entre le réalisateur et le septième art. Ce long métrage, son premier depuis C’est arrivé près de chez vous, en 1992, est le geste émouvant d’un éternel enfant fasciné par les images d’inconnus, sur lesquelles il projette ses propres angoisses et fantasmes. A travers ce kaléidoscope familier, ressort la conviction que la pellicule, organe sensible, enregistre sur les films amateurs plus que le réel : elle capte merveilleusement le désir, les gestes tendres, l'empreinte éphémère des jours heureux, la joie et les rêves. Ces petites choses qui n’ont l’air de rien et sont pourtant l’essence de la vie. Une mémoire collective dans laquelle André Bonzel puise son histoire singulière, tout en nous renvoyant à la nôtre, par un effet de miroir sans fin.

Pour voir Et j'aime à la fureur, c'est ici pour 2,99 € en location ou dans n'importe quelle offre de VOD.

Publié dans replay

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Une immense cinéaste

Publié le par Michel Monsay

Une immense cinéaste

Première femme à avoir remporté la Palme d’or à Cannes, pour La leçon de piano, la réalisatrice Jane Campion a su en 40 ans se tailler une place unique dans le panthéon très masculin du cinéma. La réalisatrice Julie Bertuccelli célèbre sa consœur dans cet émouvant portrait où elle a su capter ce qui caractérise Jane Campion : un mélange de force et de sérieux que viennent sans cesse égayer une douceur, une fantaisie et une légèreté d’être. Au cours du documentaire, on entend aussi Jane Campion rappeler la misogynie crasse des techniciens sur les plateaux de ses débuts, mais ce n’est pas l’essentiel du propos de Julie Bertuccelli. Car il est surtout question de cinéma : des tout débuts de la néo-zélandaise dans des courts-métrages au ton d’une liberté singulière (dont Peel, récompensé en 1986, à Cannes, d’une Palme d’or du court-métrage), jusqu’à son opus le plus récent, l'excellent The Power of the Dog (2021), sans oublier Bright star ou la merveilleuse série télévisée Top of the Lake. Le film de Julie Bertuccelli, au montage finement tressé et d’une remarquable fluidité, circule entre entretiens accordés à toutes les époques de la carrière de Jane Campion, généreux extraits de films et de tournages. Une matière que la documentariste parvient à modeler de manière vivante et inspirée, à la manière, paradoxalement, d’un journal intime, en choisissant de laisser la néo-zélandaise se raconter elle-même quasiment de bout en bout. Peut-on entrer dans la tête d’une artiste sans la rencontrer ? Sonder au plus près son univers et sa personnalité ? Julie Bertucelli le démontre brillamment. En faisant dialoguer la vie et l'œuvre de Jane Campion, ce documentaire très personnel donne le sentiment de sonder au plus profond l’imaginaire fécond et les métamorphoses d’une anthropologue des mystères féminins, dont chaque film reflète une facette, entre élans romantiques et goût pour la marge. Et le tout donne envie de revoir une filmographie somme toute peu fournie malheureusement. Comme par exemple le très beau film, Un ange à ma table, qui raconte l'histoire d'une petite fille différente, rejetée par ses camarades à cause de son drôle de physique et son drôle de caractère. Elle connaîtra l'asile psychiatrique, les électrochocs et échappera de peu à la lobotomie grâce à l'écriture. En évoquant le destin de l’écrivaine néo-zélandaise Janet Frame, Jane Campion a renouvelé radicalement l’exercice, souvent académique, qui consiste à illustrer une vie d’artiste. À travers des scènes courtes, elle recompose le milieu modeste où la petite Janet, rousse et boulotte, fait ses débuts dans l’existence, protégée par la complicité qui la lie à ses sœurs et par celle qu’elle se découvre avec les mots. Jane Campion réussit à nous faire ressentir cette place vitale de l’écriture et l’attachement à la douceur perdue de l’enfance. Une affinité élective l’attache à Janet Frame, sa compatriote et son âme sœur, femme et artiste comme elle. Un ange à ma table, sorti en 1990, a permis à l’œuvre de la cinéaste de s’affirmer, et à celle de l’écrivaine d’avoir un nouveau rayonnement. Le langage des images se veut ici aussi intime et essentiel que celui des mots. Merci à Arte de nous permettre de plonger dans l'univers de cette femme exceptionnelle.

Jane Campion, la femme cinéma est à voir ici ou sur le replay d'Arte.

Un ange à ma table est à voir ici ou sur le replay d'Arte.

Publié dans replay

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Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité

Publié le par Michel Monsay

Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité
Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité

L'exposition Top secret, cinéma et espionnage, de la Cinémathèque française à Paris, questionne les frontières entre l'espionnage et le 7e art. Elle dévoile que les fantasmes cinématographiques et la réalité ne sont parfois pas si éloignés, comme en témoignent certains objets insolites exposés. En effet, les outils d’espionnage réels voisinent avec les inventions les plus farfelus. De Mata Hari à Jason Bourne en passant par James Bond ou OSS 117, jusqu'à Edward Snowden, l’exposition retrace un siècle d’espionnage sur grand écran et dans la vraie vie. Appareils anciens, costumes, gadgets, extraits de films, photographies, affiches, maquettes de décors, documents d’archives et œuvres d’art illustrent le propos, entre réalité et fiction, propagande et Histoire. La représentation du métier d’espion dans le septième art est tout d’abord glamour, lors des grandes heures du noir et blanc peuplé d’héroïnes vénéneuses (Greta Garbo, Ingrid Bergman, Marlene Dietrich, Hedy Lamarr). Ces deux dernières ont d'ailleurs été des actrices majeures du renseignement anti-nazi. Cette représentation est aussi inquiétante dans les films de Fritz Lang ou Hitchcock. Puis elle devient drôle et aventureuse (Sean Connery, Tom Cruise, Jean Dujardin…), avant de plonger dans l’univers sombre du cyberterrorisme contemporain. Les séries ne sont pas oubliées, du Bureau des légendes à Homeland. A travers ce double jeu savant et palpitant, cette exposition nous montre qu'il n'y a pas plus cinématographique que le métier d'espion.

Top secret, cinéma et espionnage est à voir jusqu'au 21 mai à la Cinémathèque

Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité
Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité
Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité
Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité
Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité
Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité
Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité
Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité
Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité
Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité
Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité
Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité
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Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité
Une passionnante exposition au croisement du mythe et de la réalité

Publié dans Expos

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