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La BD visionnaire d'un dessinateur de génie

Publié le par Michel Monsay

La BD visionnaire d'un dessinateur de génie

A la fin du XXe siècle, son œuvre avait saisi les amateurs de bandes-dessinées, fascinés par son étrangeté, sa pertinence, sa beauté. ­Enki Bilal avait signé Les Phalanges de l’ordre noir, Partie de chasse et la trilogie Nikopol. A l’orée des années 2000, il épatait encore avec la tétralogie Le Sommeil du monstre, riche ouvrage sur la mémoire, qui tournait autour de celle de l’artiste, né en 1951 à Belgrade, en ex-Yougoslavie, émigré en France dix ans plus tard avec sa famille. Avec sa dernière œuvre en trois livres, Bug, le premier sorti fin 2017, le second en 2019 et le troisième en 2022, il s'agit d’une histoire imprégnée de l’air du temps : en 2041, Internet et les outils numériques se crashent partout dans le monde, sans explication, mais un homme semble avoir récupéré dans son cerveau la totalité des informations évaporées. Enki Bilal ironise sur la dépendance des humains à la technologie, met en scène des ados suicidaires depuis qu’ils n’ont plus accès à leurs applications préférées, ou des milliardaires en blocage lévitationnel au-dessus de la plèbe. Il semble jubiler de représenter un chaos international, dans lequel chaque pays tente de doubler l’autre en s’emparant de l’être omniscient. Distillant avec beaucoup de savoir-faire les éléments d'un tableau totalement anxiogène, Enki Bilal déroule un script scénarisé avec brio. Sur le plan graphique, on retrouve le style superbe du grand dessinateur qui nous éblouit depuis 45 ans avec ses magnifiques dessins. Dans cette fable réaliste en trois tomes, en attendant une probable suite, l’humanité est devenue totalement dépendante de l’informatique. Privée de datas, elle en devient idiote. Il évoque aussi le communautarisme, la famille, et la transmission de savoir entre les générations. Une des forces d’Enki Bilal a toujours été de faire saillir, par le trait comme par l’écriture, les manques et les failles du monde. Qui plus est avec un humour et une dérision qui parachèvent la dimension visionnaire. Avec Bug, tout est réuni pour nous fasciner visuellement et nous passionner au fil de l'intrigue.

La BD visionnaire d'un dessinateur de génie
La BD visionnaire d'un dessinateur de génie

Publié dans Livres

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Récit poignant d’une amitié douloureuse et éternelle

Publié le par Michel Monsay

Récit poignant d’une amitié douloureuse et éternelle
Récit poignant d’une amitié douloureuse et éternelle

Deux jeunes filles lumineuses, une histoire d’amitié adolescente presque ordinaire mais finalement hors norme car emportée dans le bruit et la fureur de l’idéologie nazie. Sombre, violente mais en même temps joyeuse, cette adaptation du livre d’Alison Leslie Gold, évoque l’amitié réelle entre Hannah Goslar et Anne Frank, dans une Amsterdam placée sous la botte nazie dès le début 1940. Jouant avec les émotions, le récit oscille en permanence entre l’insouciance de la jeunesse et la dramatique réalité des exactions des soldats allemands, d'abord dans les rues d'Amsterdam puis dans le camp de Bergen-Belsen, à l’atmosphère lourde, brutale et nauséabonde. Réalisée sans pathos par le néerlandais Ben Sombogaart, l'histoire de ces deux adolescentes de 13 ans, soudées et à la fois rivales, vivant avec courage un quotidien perturbé par le port de l’étoile jaune, les interdictions et les humiliations, bouleverse évidemment et montre une facette inédite de l’adolescence d’Anne Frank, qui reste un des plus grands symboles de l'extermination des juifs. Ce film interprété et mis en scène avec justesse a aussi la mission de rappeler, encore et toujours, l’horreur de la Shoah, afin de ne jamais oublier.

Anne Frank, ma meilleure amie est à voir ici sur Netflix.

Publié dans replay

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Perrine Laffont, la reine du ski de bosses

Publié le par Michel Monsay

Perrine Laffont, la reine du ski de bosses
Perrine Laffont, la reine du ski de bosses
Perrine Laffont, la reine du ski de bosses

Énorme performance de Perrine Laffont, qui s'est adjugé le week-end dernier deux titres de championne du monde. Déjà samedi, elle a survolé la concurrence dans l’épreuve de ski de bosses simple des championnats du monde à Bakuriani en Géorgie. Dans cette discipline qui consiste en une descente chronométrée sur une piste parsemée de bosses et pourvue de deux tremplins, elle signe un passage à 87,40 points, reléguant sa dauphine du jour, l’Américaine Jaelin Kauf (83,56 points), médaillée d’argent aux Jeux d’hiver 2022, à près de quatre points. L’Autrichienne Avital Carroll, troisième (80,19 points), complète le podium. Championne olympique en 2018 à Pyeonchang (Corée du Sud), elle décroche ainsi son quatrième titre mondial après 2017 et 2019, en bosses parallèle, et 2021 en bosses simple, dépassant la légende française de la discipline, Edgar Grospiron. Le lendemain, elle réalise un bis repetita historique en remportant l’or en bosses parallèles, et devient ainsi la skieuse de bosses la plus décorée de l’histoire avec cinq titres. En finale, face à la vice-championne du monde et olympique, Jaelin Kauf, qu’elle avait déjà battue en début de saison sur un parallèle similaire, la Française a été au coude-à-coude durant toute la course avec l’Américaine. Coupable de petites fautes, Kauf a finalement perdu de la vitesse pour se faire devancer sur la ligne par Perrine Laffont également plus propre sur ses sauts. A 24 ans, il ne lui manque plus rien. Déjà titrée dans les deux disciplines avant ce rendez-vous à Bakuriani, Perrine Laffont n'avait néanmoins jamais réussi le doublé jusqu'ici. Impressionnante championne qui a su revenir à son meilleur niveau un an après sa désillusion des JO de Pékin, chapeau !

Voici les deux descentes qui l'ont sacrée :

Publié dans Chroniques

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