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Portraitiste au réalisme impressionnant de la société new-yorkaise

Publié le par Michel Monsay

Portraitiste au réalisme impressionnant de la société new-yorkaise

Le Centre Pompidou à Paris met en lumière l'art engagé d'Alice Neel, dont les toiles militantes invoquent aussi bien la lutte des classes que le féminisme ou la question des genres. Née en 1900 et décédée en 1984, cette figure majeure de l’art nord-américain a néanmoins été longtemps oubliée dans son pays d’origine, peut-être du fait de son engagement envers de nombreuses causes. Avec 75 peintures et dessins, l’exposition est esthétiquement forte. Pratiquant une peinture figurative aux couleurs vibrantes, Alice Neel a développé un art à contre-courant de la scène new-yorkaise, traversant les périodes de l’abstraction triomphante, du pop art, de l’art minimal et conceptuel. « Je n'aime pas peindre les gens ordinaires. disait-elle, J'aime peindre ceux que la vie a épuisés. Les images des gens reflètent l'époque d'une manière unique. Quand les portraits sont bons ils reflètent la culture, le temps et beaucoup d'autre chose ». Alice Neel a réussi à mettre sur toile avec une grande acuité l'esprit d'un New York désormais révolu. Et sa production est enfin très prisée. En parcourant cette exposition, au fil de ces portraits frontaux, sans compromis, dénués de sentimentalité, de ces scènes de rue d’une extraordinaire vitalité, de ces mères à l’enfant rarement épanouies, se dessine aussi la figure d’une femme libre et indépendante, adulée des artistes de son temps, et de son engagement sans faille contre la misère et la discrimination, et pour l’égalité des genres. On lit surtout dans ces toiles un bonheur de peindre qui s’accroît d’année en année. La touche se fait alors plus légère, la couleur plus intense, donnant une rare puissance à cette œuvre toujours en quête de vérité. disait-elle,

Portraitiste au réalisme impressionnant de la société new-yorkaise
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Publié dans Expos

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Passionnante radiographie de notre époque du fin fond d'un village de Transylvanie

Publié le par Michel Monsay

Passionnante radiographie de notre époque du fin fond d'un village de Transylvanie

Une palme d'or en 2007 ("4 mois, 3 semaines et 2 jours"), un prix du scénario en 2012 ("Au-delà des collines"), un prix de la mise en scène en 2016 ("Baccalauréat")… Jusqu'alors, le parcours au Festival de Cannes du cinéaste roumain Cristian Mungiu ressemblait à un sans-faute. En mai dernier, le metteur en scène aurait mérité de compléter sa collection de prix avec "R.M.N.", qui signifie IRM en français, un film impressionnant sur la Roumanie et plus généralement sur l'Europe d'aujourd'hui. On se demande encore comment le jury de Vincent Lindon a pu passer à côté d'un tel film pour récompenser à la place des œuvres très moyennes, comme "Sans filtre" ou "Close".  Cristian Mungiu livre ici une analyse captivante de la société roumaine et des maux dont elle souffre. Ce film résolument politique s’installe dans un village de Transylvanie secoué par une fronde xénophobe dès l’arrivée de travailleurs sri-lankais. Le cinéaste décortique cette violence qu’il met remarquablement en scène, en montrant le surgissement de ce que l'humanité a toujours voulu repousser, contenir loin de ses villes, de ses champs, de ses rêves, une forme d'animalité et de monstruosité qu'un XXIe siècle vorace et impitoyable convoque, et dont le surgissement est désormais imminent. Cristian Mungiu, fidèle à un style réaliste qui privilégie les plans séquences, suit à la trace quelques personnages qui n'ont rien d'héroïque pour mettre en scène notre époque et ses déraisons : Le communautarisme exacerbé, la hantise du grand remplacement, la déliquescence sociale qui attise la peur de l'autre et le racisme… Avec son scénario inventif qui évite les pièges du didactisme, sa mise en scène d'une rigueur implacable et son enchevêtrement de langues (le roumain, le hongrois, l'allemand, le français) qui ne témoigne en rien d'une mondialisation heureuse, "R.M.N." donne à voir des réalités malheureusement universelles. Cette tentation de désigner l'autre et l'étranger comme les responsables de tous nos maux est une sorte de constante dans l'histoire et elle est ravivée aujourd'hui partout dans le monde avec les nationalismes belliqueux de toutes sortes. Le cinéaste atteint magistralement son objectif : Frapper fort là où ça fait mal, avec ce film sombre, sensoriel, et d’un réalisme ponctué d’onirisme. "R.M.N." est l'un des films les plus importants de l'année.

Publié dans Films

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Belle initiative pour soutenir la révolte iranienne

Publié le par Michel Monsay

Belle initiative pour soutenir la révolte iranienne

Dans un clip plein d’énergie et d’émotion mis en ligne hier, cinquante personnalités françaises se sont approprié la chanson Baraye, devenue hymne de la liberté ces dernières semaines en Iran, que le peuple chante en signe de révolte. Ils chantent en persan, sur un arrangement musical de Benjamin Biolay. Une vidéo montée par le Collectif 50 / 50 et la géniale Marjane Satrapi, qui a piloté cette initiative, réalisé le clip et dont on peut voir les images de Persepolis en arrière-plan. Depuis le début du mouvement, au moins 253 manifestants, dont 34 mineurs, ont été tués, et plus de 14 000 personnes ont également été arrêtées. Le peuple iranien a besoin du soutien du reste du monde, il n’y a rien de pire que l’indifférence, et ce clip y contribue à sa manière, pour que le combat de ces femmes et ces hommes contre ce régime totalitaire parvienne à ses fins.

En plus du clip ci-dessous, voir aussi la vidéo de cette chanson chantée par la sublime actrice iranienne, Golshifteh Farahani, lors d'un concert de Coldplay à Buenos Aires.

Publié dans Chroniques

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L'univers génial et empreint de liberté de Garouste

Publié le par Michel Monsay

L'univers génial et empreint de liberté de Garouste

Le Centre Pompidou propose, en plus de 120 tableaux, sculptures et installations, une rétrospective de l'œuvre de Gérard Garouste, l'un des plus célèbres peintres français au monde, dont le style inclassable puise aux sources de la mythologie, la littérature, la Bible et les études talmudiques. Toute la première partie de l’exposition, montée par Sophie Duplaix, conservatrice en cheffe des collections contemporaines au Musée national d’art moderne, fait la part belle à ses Don Quichotte, sainte Thérèse d’Avila et autres personnages de la Bible ou de la Kabbale. Elle rappelle les interventions de Gérard Garouste au Palace, temple des nuits parisiennes dans les années 1980, au Palais de l’Élysée, où l’artiste crée un ensemble de fresques pour la chambre à coucher de Danielle Mitterrand, ou encore au théâtre du Châtelet lorsqu’il répond à la commande de la Ville de Paris d’un nouveau rideau de scène dans le cadre du bicentenaire de la Révolution française. A 76 ans, Gérard Garouste bénéficie enfin d'une exposition digne de ce nom, axée sur le rêve et la magie des contes, et où l'on reconnait ses personnages espiègles, un nez allongé, un regard rieur, un sourire malicieux. Une œuvre théâtralisée et tourmentée pour cet artiste génial qui se joue des apparences dans un coup d’éclat digne d’un magicien virtuose. L'exposition résume près d’un demi-siècle de création, où l'on admire cette capacité incroyable de celui que l’on surnomme l’intranquille à puiser dans des imageries grinçantes, légendes et autres fables pour inventer un monde nouveau, faisant du spectateur le complice d’une vaste descente aux enfers au cœur d’un imaginaire mêlant cruellement le rêve au cauchemar. La couleur est toujours somptueuse chez Garouste. Soyeuse, envoûtante, parfois brûlante, elle séduit immédiatement le spectateur, l’accroche pour mieux l’aider à entrer dans l'œuvre du peintre, truffée de références. Qu’importe si l’on ne comprend pas tout, si ces allusions nous échappent. C’est parce que ses tableaux regorgent de mystères, d’énigmes irrésolues, de secrets impossibles à percer qu’on les regarde, et qu’ils finissent toujours par nous emporter et nous éblouir.

L'exposition Gérard Garouste est à voir au Centre Pompidou jusqu'au 2 janvier 2023.

L'univers génial et empreint de liberté de Garouste
L'univers génial et empreint de liberté de Garouste
L'univers génial et empreint de liberté de Garouste
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L'univers génial et empreint de liberté de Garouste
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L'univers génial et empreint de liberté de Garouste

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Drôle et touchante variation sur les tourments amoureux

Publié le par Michel Monsay

Drôle et touchante variation sur les tourments amoureux

Depuis ses débuts en l'an 2000, Emmanuel Mouret ne dévie pas de sa ligne et examine, de film en film, les mille et un mystères du sentiment amoureux et de l'art de la séduction avec un raffinement, une élégance et une passion pour le langage, uniques dans le cinéma français d'aujourd'hui. Après deux merveilles qui ont ravi les critiques et les spectateurs grâce à des scénarios sophistiqués où de multiples personnages entrecroisaient leur destin, Mademoiselle de Joncquières et Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait, le cinéaste joue la carte de l'épure et de la simplicité dans Chronique d'une liaison passagère. Comme à son excellente habitude, Emmanuel Mouret orchestre un jeu de dupes farfelu et émouvant avec une rare délicatesse et un art consommé de la suggestion, où il observe avec humour et empathie les petits arrangements de ses personnages avec la vérité et avec leurs désirs imprévisibles. Il semble y avoir comme un passage de relais pour Emmanuel Mouret acteur, qu’on avait l’habitude de voir jusqu’à Caprice. Empruntant à Jean-Pierre Léaud autant qu’à Woody Allen, Emmanuel Mouret avait composé un personnage d’amoureux tourmenté, empreint d’une douceur maladroite. Un rôle faisant écho à plusieurs films avec Vincent Macaigne, qui se glisse avec aisance dans ce personnage. Il y a les choses que les protagonistes se disent, et ce que la mise en scène nous montre. En dévoilant les émotions des amants exclusivement à travers des mouvements de cadres, des jeux de décor et des rythmiques de montage, Emmanuel Mouret les rend d'autant plus intenses. Le cinéaste s’amuse ici à inverser les rôles traditionnels au sein du couple : l’homme, pudique et réservé, versant volontiers dans l’autodépréciation, cède l’initiative à une femme beaucoup plus hardie que lui. Orfèvre de la maladresse sentimentale, soucieux d’expurger la romance de sa part la plus dramatique, Emmanuel Mouret confie à ses deux comédiens une partition funambule : celle d’incarner ce charmant travers de l’être amoureux qui consiste, sous le regard de l’autre, à se mentir à soi-même. Grâce à la précision de l’écriture, à la fluidité et l'inventivité de la mise en scène, Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne donnent à voir toute la palette de leur talent, et font de ce film un moment de grâce à la légèreté trompeuse où l'on rit autant que l'on est attendri.

Publié dans Films

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