Après une première saison de haute volée avec d'excellents acteurs comme Mélanie Thierry et Reda Kateb, sans oublier la jeune Céleste Brunnquel, et une incroyable audience, la seconde saison était forcément très attendue et le public est toujours au rendez-vous. Il faut prendre la mesure de la prouesse que représente la popularité de cette série. Dans un dispositif très sobre, on voit juste deux personnes qui se parlent, face à face, dans un cabinet, et pourtant on est embarqué, touché, bousculé. Le psy est toujours très bien incarné par Frédéric Pierrot, mais les acteurs ont changé, mis à part Pio Marmaï et Clémence Poésy que l'on voit par moments. Les réalisateurs également ne sont plus les mêmes, mis à part le tandem à l'origine de l'adaptation française de cette série israélienne, Olivier Nakache et Eric Tolédano, à qui l'on doit "Le sens de la fête" ou "Intouchables" au cinéma. Nakache et Toledano sont restés fidèles aux règles du jeu qu’ils ont édictées : à chaque personnage son réalisateur. Il y a un couple largement au-dessus du lot dans cette deuxième saison, même si les autres sont également touchants, il s'agit des épisodes réalisés par Arnaud Desplechin et interprétés par Suzanne Lindon. Le génial cinéaste, par la magie de ses gros plans magnifiques ou de sa caméra en mouvement dans un cadre restreint, atteint des sommets d'autant que son actrice est bouleversante. L'alchimie est parfaite. Après le traumatisme des attentats de 2015 dans la première saison, cette fois c'est le Covid qui est en arrière -plan. Cette série parvient à mettre en parallèle les douleurs enfouies dans l’inconscient de chacun et le fracas du monde, dans des dialogues d'une grande qualité. A l'époque de l’instantanéité, du virtuel, du déluge d’informations contradictoires et de l’influence délirante des réseaux sociaux, une fiction où les mots échangés et les silences sont si importants vient combler un vide. Il y a quelque chose de beau et d’émouvant dans le succès de cette série.
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