Joli dessin et magnifiques chansons
Les deux chansons sont à voir et à écouter ici
Une part de nous s'en est allé hier ! Quels que soient nos goûts, il y a forcément au moins un film dans lequel cette immense star du cinéma français nous a touché, fait rire, ou impressionné par ses cascades hallucinantes. Pour le plaisir, revoyons-le dans deux de ses films les plus marquants :
A voir en complément cet extrait de "Bouillon de culture" ici
Souvent les grands polars disent beaucoup de la société, du contexte dans lequel ils s'inscrivent. Là, c'est plus que le cas, à travers le démantèlement de ce trafic de drogue, tout nous est donné à ressentir et à voir de la société iranienne actuelle, surtout urbaine : la pauvreté, la corruption, la débrouille, le système D, comment s'organise le trafic de drogue... Le réalisateur Saeed Roustayi, dont c'est le deuxième film, dévoile un monde inconnu, insoupçonné, inédit au cinéma, celui d’une société iranienne rongée par la corruption et ravagée par les drogues dures. Il filme magistralement ce fléau, qui a vu passer en quelques années le nombre de toxicomanes de 1 million à 6,5 millions, et ce malgré le risque de peine de mort. Très documenté pour être au plus près de la réalité, le film a dû faire face à la censure mais a tenu bon pour n'apporter que de petites modifications à la marge, résultat : "La loi de Téhéran" est le film non comique le plus rentable de l'histoire du cinéma iranien. Le cinéaste dresse une vision de la société iranienne moderne sans concession ni manichéisme : La question de la peine de mort, de la protection de l’enfance, de la nécessaire humanisation des prisons est posée, obligeant le spectateur occidental à relativiser les critiques récurrentes contre ses propres institutions. L’Iran est un pays au bord du gouffre, où la meilleure façon de survivre est de se fondre dans le silence des foules anonymes. Rarement on aura vu une confrontation intime, humaine, psychologique et policière portée à un tel niveau d'incandescence, grâce à une mise en scène aussi étouffante que stupéfiante, une maîtrise scénaristique et deux comédiens magnétiques. On connaissait du cinéma iranien, Abbas Kiarostami, Jafar Panahi, ou Asghar Farhadi, il faudra compter désormais sur Saeed Roustayi qui, à 32 ans, dans un autre registre nous offre ici un grand moment de cinéma, et devrait nous en proposer bien d'autres à l’avenir vu le talent dont il fait preuve de la première à la dernière image de son film. Sorti depuis le 28 juillet, "La loi de Téhéran", chose assez rare vu le nombre de films qui sortent chaque semaine, est encore à l'affiche, profitez-en avant qu'il ne disparaisse, vous ne serez pas déçu du voyage.
Petit article très drôle du Gorafi, à lire ici
On fonce vers l’extinction de la vie sur Terre et on nous vante un « sommet pour limiter le désastre », voir « neuf jours pour sauver la vie sauvage » ? Qui peut croire qu’un énième barnum sur le climat ou sur la biodiversité peut inverser le cours de la débâcle environnementale ? Le congrès d’une « Union internationale pour la conservation de la nature » s’ouvre donc à Marseille. À lire les vagues propositions françaises – des « motions » pour la préservation des mammifères marins ou des vieilles forêts d’Europe – et les déclarations d’une secrétaire d’État à la biodiversité qui veut envoyer des « signaux forts » tout en rappelant, bien sûr, qu’« il y a le temps des acteurs économiques » et qu’« on ne peut pas renverser le modèle du jour au lendemain », on comprendra que le temps des vœux pieux se porte bien. Les 90 mesures du Plan biodiversité de 2018 étant surtout incitatives, c’est le contraire qui s'est produit : Des dizaines de projets d’extensions de zones commerciales et aéroports, un chèque en blanc accordé aux pratiques détruisant la biodiversité, comme la réintroduction en 2020 des pesticides néonicotinoïdes, alors que leur interdiction avait été prévue par la loi. Même quand le gouvernement prévoit de consacrer un (piteux) 0,25 % du plan de relance à la biodiversité, bien plus de moyens sont consacrés à un modèle qui la détruit partout en France. Un récent rapport de l’ONU chiffrait l’investissement nécessaire pour sauver cette planète à 3 % du PIB mondial ; on en est à 0,10 %. Pendant ce temps, la biodiversité du quotidien disparaît sous nos yeux, à une vitesse vertigineuse. Les espèces qui s’éteignent font des adieux trop discrets pour être entendus. Quant aux arbres, ils ne feront du bruit que quand ils nous tomberont dessus. Arrêtons-nous un moment devant un de ces gigantesques champs de maïs qui prolifèrent en France, destinés à l’alimentation animale. Écoutons le silence de ce champ. Aucune chance d’y entendre la moindre mésange ni le moindre chardonneret, les insectes ne sont pas là non plus, et n’allons pas inspecter le sous-sol, pas de risque d’y trouver un ver de terre. Le glyphosate fait son boulot. « La vie sauvage » a disparu. On ne peut pas « renverser le modèle du jour au lendemain », n’est-ce pas ? Si, on peut. En refusant ce que deux chercheurs allemands appellent « le mode de vie impérial ». En réfléchissant à chacun de nos actes de consommation. En s’engageant et en choisissant des représentants politiques qui pensent que, oui, on peut. Malheureusement il n'y en a pas tant que ça dans la longue liste de prétendants à la Présidentielle. Tant qu'il y aura des sommets comme celui-ci sans véritable contrainte pour changer les pratiques, on assistera impuissant à l’effondrement de la biodiversité et à la poursuite du dérèglement climatique.