Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

57, rue de Varenne, une série radiophonique magistrale

Publié le par Michel Monsay

57, rue de Varenne, une série radiophonique magistrale

Dans une société où il faut que tout aille vite, où on a le temps de rien, où même le minutage de lecture des articles est maintenant indiqué, je vous propose d'aller à contrecourant en prenant le temps d'écouter cet excellent podcast qui comprend 25 épisodes d'une vingtaine de minutes répartis en cinq saisons. Rassurez-vous l'avantage d'un podcast est que vous pouvez y avoir accès en voiture, dans les transports, en promenade, sur votre téléphone ou ordinateur, et celui-ci est aussi prenant qu'une série télévisée. Par la qualité de ses dialogues, la pertinence des différentes situations qui s’enchaînent, la remarquable mise en sons de Cédric Aussir, l'un des meilleurs réalisateurs radios français, "57, rue de Varenne" est un must de la fiction radiophonique. Elle est écrite par François Pérache, ancien collaborateur de Matignon et de l’Élysée, et on sent le vécu, entre compromissions, désillusions, affaires d’État, coups pendables, tous les ingrédients sont là pour nous faire pénétrer dans les coulisses du pouvoir sans complaisance et avec une justesse irréprochable. Outre ses indéniables talents d'auteur, François Pérache est également comédien, et cela se ressent dans la fluidité des dialogues, dans le choix des mots que les acteurs de la série se mettent en bouche avec délectation. D'ailleurs la distribution est impeccable, des rôles principaux aux apparitions, ils contribuent tous à nous embarquer dans ce tourbillon politique. Citons Hervé Pierre et Gilles David, tous deux de la Comédie française, Louis-Do de Lencquesaing, Irène Jacob, Christiane Cohendy, et tant d'autres qui nous régalent de leur performance. Ce feuilleton radiophonique, plusieurs fois primés, notamment par le prix de la meilleure série européenne de fiction radio, est un savoureux mélange d'humour et de noirceur très proche de la réalité, tant dans les faits que dans la création sonore, qui nous fait vivre une étonnante expérience en nous donnant l'impression d'être une petite souris au cœur du pouvoir. Merci à France Culture de nous proposer un tel bijou.

Le podcast est à écouter ici, une fois que vous y êtes tous les épisodes et saisons sont disponibles.

Publié dans Podcasts

Partager cet article
Repost0

Romain Gary, le roman du double

Publié le par Michel Monsay

Romain Gary, le roman du double

Excellent documentaire sur ce romancier virtuose et mystérieux, le seul à avoir remporté deux prix Goncourt, pour "Les racines du ciel" en 1956 en tant que Romain Gary et pour "La vie devant soi" en 1975 sous le pseudonyme d'Emile Ajar. Menteur magnifique, l'écrivain s'est ingénié toute sa vie à brouiller les pistes, immigré juif russe, aviateur, compagnon de la Libération, écrivain polyglotte, diplomate, époux de Jean Seberg, fils prétendu du plus grand acteur russe de son époque, il s'est aussi inventé plusieurs identités en dehors du fameux Emile Ajar. Géant aux pieds d'argile qui en est venu à se suicider à l'âge de 66 ans, Roman Kacew de son nom de naissance avait choisi comme principaux pseudonymes Gary et Ajar, respectivement Brûle et Braises en russe. Le documentariste Philippe Kohly, à qui l'on doit déjà de très beaux portraits de Brel, Brando, Vian, Callas, tente de percer le mystère de cet homme au visage fascinant qui aura tout connu durant sa vie. Ce film passionnant nous conte par la voix émouvante d'Anouk Grinberg la vie de l'écrivain, à travers de très belles archives, des dessins et de nombreux témoignages précieux pour essayer de comprendre les failles et le destin d'exception de Romain Gary.

Le documentaire est à voir ici

Publié dans replay

Partager cet article
Repost0

Disparitions

Publié le par Michel Monsay

Disparitions
Disparitions

Deux grands créateurs sont morts à quelques jours d'intervalle, John le Carré, immense écrivain qui était bien plus que le maître du roman d'espionnage, est décédé à 89 ans en laissant une œuvre essentielle pour comprendre le monde de ces 60 dernières années, très souvent transposée au cinéma. A travers 25 romans, souvent engagés mêlant habilement politique et fiction, il a su conquérir un large public qui, depuis "L'espion qui venait du froid", attendait chaque nouvelle publication avec impatience et gourmandise.

En 2011, j'avais écrit une chronique sur l'un de ses excellents romans, "Un traître à notre goût", pour la lire, cliquez sur l'image ci-dessous :

Disparitions

La meilleure adaptation au cinéma de John le Carré est sans doute "La taupe" avec une distribution époustouflante.

 

Il a été l'un des artisans de l'explosion du cinéma sud-coréen, qui est aujourd'hui l'un des plus intéressants dans le monde, pour preuve l'année 2019 ayant été marquée par "Parasite" de Bong Joon Ho, qui a tout raflé sur son passage. Kim Ki-duk, mort à 59 ans des suites du Covid, a été au début des années 2000 un cinéaste prolifique qui nous a offert de très beaux films, comme "Printemps, été, automne, hiver ... et printemps", dont vous pouvez lire ma chronique de 2004, en cliquant sur l'image ci-dessous. Mais après les quelques pépites de cette époque, citons aussi "Locataires", qui lui valurent d'être récompensé à Venise et à Berlin, son cinéma violent et controversé n'a plus eu la même saveur.

Disparitions

Publié dans Chroniques

Partager cet article
Repost0

Trouvailles du confinement

Publié le par Michel Monsay

En attendant la réouverture du plus grand musée du monde, qui profite de la fermeture forcée pour restaurer œuvres et lieux, revoyons ce très beau clip de Beyoncé et Jay Z tourné en 2018 dans et autour du Louvre. Visuellement très réussie, cette vidéo oscille entre mégalomanie, hommage aux chefs-d’œuvre du musée et triomphe de la culture noire, avec des magnifiques séquences de danse chorégraphiées par Sidi Larbi Cherkaoui. Après avoir tourné ce clip dans le plus grand secret, Jay-Z et Beyoncé ont inspiré un parcours thématique suivant leurs traces. Au menu, dix-sept œuvres à retrouver dans le musée qui sont visibles dans le clip. Vue déjà plus de 230 millions de fois, cette vidéo a aussi le mérite de contribuer à amener au Louvre un nouveau public, pas toujours habitué à fréquenter les galeries d'art.

Le génial graffeur anonyme nommé Banksy a encore frappé avec ce dessin réalisé à Bristol en Angleterre, où une vieille dame sans masque éternue si fort qu'elle en perd son sac à main, sa canne et son dentier. Le street artiste a joué avec l’illusion d’optique offerte par la rue : le spasme de cette petite dame semble si violent que, vu d’un certain angle, il en renverse les maisons de la rue. Comme toujours on adore ses œuvres pour leurs qualités artistiques, leur humour ou leur portée politique.

Trouvailles du confinement

Soulcié résume bien la startégie du gouvernement !

Publié dans Chroniques

Partager cet article
Repost0

Infirmier.e.s, une mini-série documentaire édifiante

Publié le par Michel Monsay

Infirmier.e.s, une mini-série documentaire édifiante

En six épisodes de 10 à 15 minutes, la documentariste Olivia Barlier, à qui l'on doit une série sur les avocates commises d'office, suit le quotidien de trois infirmières et un infirmier qui ont de 22 à 24 ans dans les différents services d'un hôpital de Lyon. Ce qu'elle en retire vaut bien mieux que tous les discours pour comprendre ce que représente ce métier, de par sa difficulté d'exercice, en temps normal sans parler de Covid, tant physique que psychologique. Filmés de janvier 2020 à septembre, les jeunes soignants sont confrontés à des conditions de travail très compliquées, notamment à cause du manque de moyens et de matériel avant même le début de l'épidémie, qui forcément lorsqu'elle arrive ajoute une pression supplémentaire. L'une des forces de cette série est son humanité, ce n'est pas un reportage au cœur des urgences avec des images chocs, mais plutôt la réalité crue d'un métier avec les tâches que doivent exécuter les infirmières, les échanges avec les patients, les décès à gérer émotionnellement, le travail d'équipe, les attentes et les peurs de ces quatre jeunes, qu'a formidablement bien captés la réalisatrice. Pas de voix-off, un montage assez rythmé, cette série documentaire n'obéit pas aux codes classiques du genre, le résultat est probant et rend un hommage puissant et nécessaire à ces jeunes soignants.

C'est à voir ci-dessous, l'épisode suivant étant proposé à la fin de celui en cours.

Publié dans replay

Partager cet article
Repost0

Marjane Satrapi a tous les talents

Publié le par Michel Monsay

Marjane Satrapi a tous les talents
Marjane Satrapi a tous les talents

On l'a d'abord connue pour ses bandes dessinées et romans graphiques plusieurs fois primés, dont le fameux Persepolis, qu'elle a ensuite adapté au cinéma, récoltant un Prix du jury au festival de Cannes et deux Césars. L'artiste franco-iranienne de 51 ans s'est depuis consacrée à une carrière de cinéaste en réalisant des films en prises de vues réelles avec des comédiens, en France avec "Poulet aux prunes" mais aussi à l'international comme son dernier en mars 2020, "Radioactive" avec Rosamund Pike dans le rôle de Marie Curie. Parallèlement Marjane Satrapi a toujours peint depuis l'enfance, et après une première exposition en 2013, elle expose ses merveilleuses toiles, à la galerie Françoise Livinec jusqu'à la fin du mois, que j'ai eu le bonheur de photographier. L'exposition intitulée "Femme ou rien" comporte 15 tableaux grand format aux couleurs éclatantes de femmes qui échappent au conformisme et prennent leur destin en main, dans un style figuratif sublime dont elle a le secret. Avec un art du glamour scénarisé, des traits nets, des silhouettes sensuelles aux bouches écarlates, l'artiste peint des femmes qui lui ressemblent. C'est aussi un hymne à la beauté des femmes, à leur indépendance d'esprit, leur mystère, et comme le dit la galeriste : "En sept ans, les peintures de Marjane ont gagné en assurance et en maîtrise". On confirme totalement.

Heureusement, les galeries d'art sont ouvertes. Le gouvernement a généreusement accordé ça à tous ceux pour lesquels la culture est essentielle, bien plus que le reste ! Courez donc voir cette très belle exposition à la galerie Françoise Livinec, 24 rue de Penthièvre - 75008 Paris.

Marjane Satrapi a tous les talents
Marjane Satrapi a tous les talents
Marjane Satrapi a tous les talents

Publié dans Expos

Partager cet article
Repost0

Petite fille, un documentaire bouleversant

Publié le par Michel Monsay

Petite fille, un documentaire bouleversant

Sébastien Lifshitz, cinéaste de 52 ans à qui l'on doit quelques fictions est devenu depuis quelques années l'un de nos tous meilleurs documentaristes. Il a été couronné en 2013 par un César pour "Les invisibles", ces femmes et hommes homosexuels qui ont traversé le XXe siècle en bravant famille, religion, qu’en-dira-t-on, tradition et imbécillité. Si son dernier film sorti en salles il y a trois mois, "Adolescentes", a reçu un excellent accueil critique, que dire de "Petite fille", merveille de documentaire qui vient de réaliser un score incroyable lors de sa diffusion sur Arte avec 1 375 000 téléspectateurs. Enfin une bonne nouvelle en ces temps déprimants, l'histoire de cette fillette transgenre de 7 ans prénommée Sasha a touché un large public, mission que s'était fixé Sébastien Lifshitz en la filmant de sa caméra délicate qui a le goût des autres, avec l'espoir de changer le regard sur les enfants trans. Chaque geste de la petite fille nous touche, chacune de ses larmes silencieuses nous déchire. Le cinéaste laisse hors-champ les réactions malveillantes, notamment le cadre scolaire et la direction de l'école ou le cours de danse, dont l’intolérance voire l’hostilité sont proprement écœurantes, heureusement Sasha a changé d'établissement depuis la fin du tournage. Le réalisateur préfère centrer son film sur le courage de Sasha et le combat de son admirable mère, qu’une rencontre avec une pédopsychiatre libérera d’une grande part de culpabilité et de doutes en nommant précisément la particularité de son enfant : dysphorie de genre. Sébastien Lifshitz s'est rendu régulièrement durant un an dans l'Aisne pour filmer le quotidien de Sasha entourée de sa famille aimante, avec des scènes de bonheur, des questionnements, puis des scènes très émouvantes avec la pédopsychiatre à l'hôpital Robert Debré à Paris. Ce film inoubliable est, à l'image des autres documentaires du cinéaste, un hymne à la liberté d'être soi, et lorsqu'on quitte la petite fille, on ne peut que lui souhaiter le meilleur tant elle nous a profondément touchés.

Pour voir Petite fille, c'est soit ci-dessous soit sur le site d'Arte.tv ou l'application d'Arte de votre télévision.

Publié dans replay

Partager cet article
Repost0

40 ans déjà, et on ne s'en est toujours pas remis !

Publié le par Michel Monsay

40 ans déjà, et on ne s'en est toujours pas remis !

Avant-hier, cela faisait 40 ans que l'un des plus grands artistes que la musique pop-rock ait connu était assassiné à 40 ans par un abruti qui voulait devenir célèbre. Inutile de rappeler l'importance de John Lennon au sein des Beatles, où ses chansons ont marqué à jamais l'histoire de la musique, mais réécoutons pour le plaisir trois des plus belles créations de sa carrière solo, en dehors du fabuleux "Imagine".

Voici "Instant karma", "Jealous guy", et "Gimme some truth".

Publié dans Chroniques

Partager cet article
Repost0

No man's land

Publié le par Michel Monsay

No man's land

Indiscutablement la série à ne pas rater en ce moment, cette coproduction internationale ambitieuse, exigeante et très documentée nous plonge dans le conflit syrien en 2014 entre les combattants kurdes et l’État islamique, en circulant d'un camp à l'autre et en nous immergeant à chaque fois dans les conditions d'existences, aussi bien psychologiques que matérielles. Admirablement construite, notamment par un habile système de flashbacks qui révèlent au fil de l'intrigue les motivations des personnages, la série questionne l'engagement d'occidentaux dans cette guerre sans enjoliver ni diaboliser leur parcours, les scénaristes voulant être au plus près de la réalité, loin des clichés et des facilités que s'autorisent certains films ou séries du genre. La complexité de la situation mais aussi du désir des combattants protagonistes de l'histoire contribue à la réussite de cette fiction, mêlant finement thriller d'espionnage, géopolitique, intrigue familiale et amicale. Les comédiens sont tous impeccables et totalement impliqués dans leur partition, particulièrement Mélanie Thierry qui a acquis au fil des rôles une intensité de jeu et une profondeur impressionnante, mais aussi Félix Moati et Souheila Yacoub, que l'on a vue dans l'excellente série "Les sauvages" avec Roschdy Zem,  tous deux très juste dans leur quête personnelle et idéologique. Mise en scène, montage, écriture, rien n'a été laissé au hasard dans l'élaboration de cette série immersive, qui évite tout plaidoyer en restant au plus de ses personnages, même si elle comporte des séquences assez dérangeantes lorsque l'on est avec les soldats de l’État islamique, pour au final nous offrir une œuvre forte sur l'engagement, à la fois captivante et émouvante.

Pour voir la série, c'est ici, ou sur Arte.tv ou l'application Arte de votre télévision.

Publié dans replay

Partager cet article
Repost0

Au plus près de John F. Kennedy

Publié le par Michel Monsay

Au plus près de John F. Kennedy
Au plus près de John F. Kennedy

Avec cet incroyable documentaire d'un des pères du cinéma vérité, Robert Drew, nous suivons John F. Kennedy en 1961, nouveau Président des États-Unis, qui s'est laissé filmer en toutes circonstances à la Maison blanche et ailleurs, chose qui serait impossible aujourd'hui avec la communication politique totalement verrouillée. Robert Drew et son équipe réussit le pari de faire oublier la caméra aux protagonistes afin de capter la réalité brute et intime du Président et de ses interlocuteurs. Avec un matériel plus léger, sans pied de caméra ni lumière additionnelle, moins encombrant que par le passé et un son synchronisé automatiquement, le documentaire entre dans une nouvelle ère, et cette série de quatre films réalisée par Robert Drew est l'acte de naissance d'un cinéma direct dont Raymond Depardon s'est inspiré 13 ans plus tard pour filmer Giscard. Ce film, qui parvient à saisir des images fortes et naturelles du Président Kennedy, comme on en a rarement vues, comporte aussi une séquence poignante en Virginie-Occidentale et une autre en Afrique où l'on suit l'émissaire du Président. Ces images permettent aussi 60 ans plus tard que le nom de John F. Kennedy ne soit pas résumé à l'assassinat de Dallas, elle donnent corps et vie au plus jeune et charismatique président des États-Unis.

Pour voir ce documentaire, c'est ici, une fois que vous êtes sur le site mk2 curiosity, il faut s'inscrire pour avoir droit de visionner le film, c'est rapide et gratuit. Cette plateforme, à l'inverse des Netflix, Prime video ou Disney, offre chaque semaine 5 films gratuits issus du fabuleux catalogue mk2. Merci au groupe français pour cette aubaine à contre-courant des autres plateformes, tant dans le contenu qualitatif que dans l'approche.

Publié dans Chroniques

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2 3 > >>