Magnifique Charlie Dalin qui remporte le 10e Vendée Globe et pulvérise le record de la course
Il y a quatre ans, Charlie Dalin avait déjà eu les honneurs de la ligne d'arrivée après 80 jours de course, mais avait dû laisser la victoire à Yannick Bestaven pour un peu plus de 2 h 30, crédité d’un bonus d’heures pour s’être dérouté et avoir participé aux recherches du naufragé Kevin Escoffier. Cette année, son superbe bateau équipé de foileurs, appendices latéraux permettant de voler sur l’eau, aura bouclé l’affaire en 64 jours, 19 heures, 22 minutes et 49 secondes, soit quasiment 10 jours de moins que le précédent record établi par Armel Le Cléac’h en 2016-2017 (74 jours, 3 heures, 35 minutes et 46 secondes). Charlie Dalin, 40 ans, a remporté ce mardi matin la dixième édition du Vendée Globe, cette course autour du monde en monocoque en solitaire, sans escale ni assistance de 45 000 km. À la barre de son Imoca (18,28 m) Macif Santé Prévoyance, le skippeur havrais a livré la course parfaite. Les bateaux d’aujourd’hui sont extrêmement rapides, donc aussi un peu plus vulnérables. Il vaut parfois mieux choisir de calmer le jeu, d’éviter la tempête pour prendre le train météo suivant. Mais les choix audacieux font souvent la différence. Quand Charlie Dalin a plongé au sud dans une violente et gigantesque dépression de l’océan Indien, début décembre, ils a creusé un bel écart et ça a été une erreur de la part des autres de ne pas y aller. Jusqu’à l’épuisement, il a guetté la moindre risée, tout en s’appliquant, grâce à la pleine lune, à préserver son bateau en s'approchant de l'arrivée d’une potentielle rencontre avec un filet de pêche ou d’une collision avec un chalutier. Charlie Dalin et Macif-Santé-Prévoyance, mis à l’eau en 2023, forment un duo de choc. Architecte naval formé au Royaume-Uni et père d’Oscar, âgé de 7 ans, le longiligne Normand raffole du solo : une discipline qui exige une ascèse de moine-soldat. Il a conçu sa monture comme une extension de lui-même. Au-delà de son souci maniaque du détail, Charlie Dalin est aussi un incorrigible cachottier. Ainsi a-t-on appris, mi-décembre 2024, que le resserrement avec Yoann Richomme, qui vient de finir deuxième du Vendée Globe, en tête de course était dû autant à la persévérance de ce dernier qu’aux travaux de couture auxquels s’était adonné Charlie Dalin pour réparer une voile essentielle de 170 m². « C’était un peu compliqué de travailler dans la soute, casqué, avec le bateau qui avançait à 30 nœuds [plus de 55 kilomètres par heure]. J’ai mis trente-six heures pour réparer, mais je suis heureux d’annoncer que Macif-Santé-Prévoyance est à 100 % de son potentiel ! ». Avec ses qualités hors-pair de navigateur et de fin tacticien, Charlie Dalin mérite toute notre admiration pour cette incroyable performance, ainsi que tous les participants de cette formidable aventure sur les océans.
Pour voir un petit résumé de la course de Charlie Dalin, c'est ici.