Le génial pianiste gentleman du son cubain
Ancien pianiste du Buena Vista Social Club, Roberto Fonseca est devenu depuis une quinzaine d'années, grâce à de superbes albums comme Yo ou Abuc pour ne citer qu'eux, une tête d'affiche très courue de tous les clubs de jazz de la planète. Le 28 décembre, il était à Paris au Duc des Lombards, pour un concert euphorique, comme une machine à remonter le temps qui veut perpétuer l’esprit de la musique traditionnelle cubaine mais avec la modernité des compositions de Roberto Fonseca. À l’école, il a reçu une formation de pianiste exclusivement classique, mais il préférait déjà jouer du jazz et de la musique cubaine. Il a voulu dans son dernier album, La Gran Diversión, exprimer sa reconnaissance à ces grands chefs d’orchestre qui l’ont influencé, comme Omara Portuondo, qu'il a accompagné, ou à Ibrahim Ferrer, dont il a été le dernier pianiste. Éclectique, mais toujours brillant avec une facilité de jeu impressionnante, toujours émouvant, Roberto Fonseca, avec le son chaud de son piano et le plaisir communicatif qu'il a de jouer, contribuent à faire de ses concerts à la fois une fête et un délice pour les oreilles des amateurs de jazz afro-cubain. Le pianiste chanteur toujours classe dans son allure était accompagné pour ce concert d'un fabuleux percussionniste Andrès Coayo, d'un très bon batteur Ruly Herrera, d'un contrebassiste, un saxophoniste, un trompettiste et pour certains morceaux un chanteur. Comme malheureusement Roberto Fonseca ne se produira pas en France prochainement, le mieux est de se plonger dans ses albums pour retrouver ce bonheur musical en attendant qu'il revienne.