Fable écologique d'anticipation au très beau graphisme
Le Robot Sauvage poursuit le réjouissant retour en grâce de Dreamworks aux sommets de l'animation américaine. Pour mémoire, cette société créée par Steven Spielberg pour la production de films d'animation, qui depuis est devenue indépendante, a damé le pion de Disney et Pixar les deux géants américains dès son premier essai avec Fourmiz en 1998, et ce durant de nombreuses années avec Shrek, Madagascar, Kung-fu Panda, ... mais cette réussite s'est essoufflée. Avec Le robot sauvage, Dreamworks retrouve enfin de l’ardeur et pousse dans ses retranchements les techniques d’animation 3D et 2D qu'il mêle astucieusement. Réalisé par Chris Sanders, ancien animateur de Disney, ce long-métrage très touchant suit l'histoire de Rozzum 7134, un robot qui a fait naufrage après un typhon sur une île luxuriante mais déserte d'humains et de technologie. Riche en couleurs vives et en superbes contrastes, le travail sur l'animation tend à faire de chaque image un morceau de bravoure. Alors que les blockbusters d'animation, tels que Disney et Pixar peuvent les concevoir, favorisent aujourd'hui le photo-réalisme et l'accumulation d'effets spectaculaires dans l'espoir de garder le spectateur aux aguets, Le Robot Sauvage semble prôner un retour à un art plus délicat, proche de l'impressionnisme. Il choisit de faire transparaître par l'image les émotions traversées par ses personnages et comment leur expérience de la vie a le pouvoir de transformer le monde dans son ensemble. Au milieu de la cascade de suites et de films dérivés de franchises qui assomment régulièrement le cinéma d'animation, Le Robot Sauvage n'est pas qu'une extraordinaire anomalie, qui mérite d'être chérie et vue par le plus grand nombre, mais aussi un véritable soulagement qui émeut autant qu'il offre à espérer.