Une pop mélancolique et envoûtante
Huit ans après The Magic Whip, le quatuor londonien a mis en boîte un grand disque dont le cœur se nourrit de l’errance et de la réflexion sur le temps qui passe. Un retour aux fondamentaux, voilà le premier sentiment qui vient à l’écoute du neuvième album de Blur. The Ballad of Darren opère un recentrage sur l’écriture : une instrumentation élégamment sobre et sans artifices électroniques flagrants, le tout mis en valeur par une production chaleureuse, voire organique, et un savoir-faire dans la composition. Il n’échappe pas non plus que les dix morceaux de ce disque concis sont infusées d’une certaine mélancolie. Dès les premiers couplets de The Ballad, les paroles de Damon Albarn exhalent le vague à l’âme d’un quinquagénaire qui prend conscience du caractère éphémère de la vie et de ceux qui ne reviendront plus. Le génial et ultra-prolifique Damon Albarn enchaîne les projets avec une frénésie hallucinante qui ne le laisse jamais au repos : Gorillaz (dont on avait adoré le dernier album il y a quelques mois), Blur, Mali Music, The Good, The Bad and the Queen, albums solos, opéras etc.), et chaque fois il nous impressionne par la qualité de ses créations quel que soit le style de musique. La réussite de cet album réside dans le mélange d'une pop à la fois cérébrale, inventive, spontanée, et d’une grande délicatesse, des textes teintés d’une langueur envoûtante, et bien sûr Damon Albarn, qui a parfois des accents à la Bowie, dont il est indéniablement le plus talentueux héritier, et a rarement aussi bien chanté.
Ci-dessous, quatre formidables extraits de The ballad of Darren, dont trois en concert :