Un polar pas comme les autres

Publié le par Michel Monsay

Un polar pas comme les autres

Après des films à l’atmosphère envoûtante, à la lisière du fantastique comme Pique-nique à Hanging Rock,  puis des ­superproductions comme L’année de tous les dangers, l’Australien Peter Weir frappa un grand coup dès son arrivée à Hollywood avec Witness en 1985. Un film qui reste, trente-huit ans après sa sortie, l’une de ses réussites majeures. La figure du petit garçon témoin d’un meurtre et poursuivi par les criminels est un classique du film noir. Witness l’a ­renouvelée en faisant de l’enfant un amish. Le film a révélé au grand public l’existence de ces chrétiens radicaux qui, aux États-Unis et plus particulièrement dans les campagnes de Pennsylvanie, vivent aujourd’hui encore comme au XVIIIe siècle. Les femmes (robe et coiffe obligatoires) ne travaillent pas (ou, alors, à la maison ou aux champs), les maisons n’ont ni électricité ni téléphone et les voitures sont tirées par des chevaux. Peter Weir décrit minutieusement les rites de cette communauté puritaine et non-violente, sans les ridiculiser, plusieurs scènes montrent même l’entraide indéfectible entre ses membres. En 1985, Harrison Ford est une superstar grâce à ses rôles dans Star Wars et Les aventuriers de l’arche perdue. Witness l’a aidé à montrer aux décideurs hollywoodiens qu’il était capable de jouer autre chose qu’un pilote de l’espace ou un explorateur à fouet dans des blockbusters. Face à lui, la belle et émouvante Kelly McGillis, qui n'a pas eu ensuite la carrière à laquelle elle aurait pu prétendre. Peter Weir, avec un sens parfait de la dramaturgie, un œil unique pour les paysages, et en évitant  les clichés, fait de ce polar un poème lyrique très touchant.

Witness est à voir ou revoir ici pour 3,99 € en location ou sur toute plateforme de VOD.

Publié dans replay

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