Un bijou de pop synthétique sous influence californienne
Avec Cracker Island, Gorillaz prend un virage pop et atteint un eden musical. Archipel de mélancolie pop ensoleillé, empli d’une agréable force tranquille, le huitième album du groupe virtuel mené par Damon Albarn est aussi stimulant que vigoureux, accessible et dense à la fois. Cela fait déjà plus de 20 ans que le collectif britannique fondé par Damon Albarn et Jamie Hewlett, qui au départ a été lancé comme une blague pour moquer le marketing du rock business, est à la pointe de l’inventivité sonore, visuelle, et virtuelle. Le groupe se réinvente sur ce disque entre modernité technologique et poésie urbaine, avec une grande et belle diversité d'invités qui apportent leur talent tout en s'intégrant parfaitement à l'ensemble. Damon Albarn est sans conteste l’un des musiciens britanniques les plus importants et créatifs de sa génération, en parvenant constamment à se renouveler depuis 30 ans. Outre Gorillaz, il est également leader de Blur, du groupe The Good, The Bad & The Queen et a participé à plusieurs aventures collectives comme Mali Music ou Africa Express. Ce nouvel album de Gorillaz fourmille de belles harmonies vocales, des guitares sonnantes, des chansons au classique couplet-refrain, comme des clins d’œil à la musique anglo-américaine des années 1960 et 1970. Le tout emballé dans une fine production électro d’aujourd’hui, avec claps synthétiques pour renforcer le groove des batteries. Mais surtout, sur chaque morceau, la voix prégnante du chanteur-compositeur et producteur Damon Albarn est davantage mise en avant que par le passé. Tous les plaisirs sonores de ce disque, n'escamotent pas pour autant les préoccupations de Gorillaz concernant le trumpisme, l’effondrement du climat et les paradoxes de notre époque, qui sont plus que jamais au premier plan. Et pourtant, Damon Albarn ne peut s’empêcher de conclure ce très bel album sur une note d’espoir, en chantant en duo avec le chanteur-guitariste Beck, plutôt discret au micro, mais dont on perçoit bien l’influence californienne ensoleillée.
Un petit aperçu ci-dessous de ce huitième album de Gorillaz :