L'art urbain, un art majeur de notre époque
Durant quatre jours s'est tenu Urban Art Fair, le rendez-vous incontournable dédié au marché de l’art urbain. Crée en 2016, cette foire internationale s'est tenue au Carreau du Temple en rassemblant 37 galeries et une centaine d'artistes. Beaucoup d'entre eux ont commencé à dessiner dans la rue, d'où le nom de street art, et pour certains, leur travail est exposé dans des galeries ou sur les murs du monde entier. Notamment l'excellent Hopare (ci-dessus devant sa magnifique toile représentant le peintre Georg Baselitz, et 7 autres œuvres ci-dessous), qui prépare une exposition à New-York. Il est considéré depuis quelques années comme l'un des prodiges de cet art urbain et incarne la nouvelle génération virtuose, qui préfère le beau au message, et possède la même énergie sur murs que sur toiles, assumant la réconciliation impossible entre le graffiti sauvage et les galeries d'art. Autre artiste confirmé et bien plus, le génial Ernest Pignon Ernest, qui du haut de ses 81 ans a été un précurseur en la matière et restera tous supports confondus un peintre et plasticien majeur du XXe siècle. Son œuvre évolue au carrefour de la politique, de la poésie, de la littérature, de la danse et de la peinture religieuse, avec ses personnages à taille humaine dont les corps évoquent souvent des pietà. Des œuvres éphémères, qui épousent les anfractuosités d’une façade et se fondent dans le décor urbain, à travers lesquelles l’artiste veut héler le piéton ordinaire, lui renvoyer les échos de son époque mais aussi faire remonter à la surface une mémoire menacée d’effacement. Heureusement il a aussi peint des toiles somptueuses, dont quelques unes étaient exposées à Urban Art Fair (trois ci-dessous après les 7 de Hopare). Pochoir, mosaïque, peinture murale, art éphémère, cet art urbain s'est décliné sous toutes ses formes durant cette foire passionnante, qui nous a permis de découvrir des pépites bien supérieures parfois aux œuvres des artistes traditionnels de l'art contemporain.