Fascinante plongée empreinte de liberté dans la Russie profonde et l'altérité

Publié le par Michel Monsay

Fascinante plongée empreinte de liberté dans la Russie profonde et l'altérité

Grand Prix du Festival de Cannes, ce film finlandais dont l'action se déroule en Russie dans les années 90, qui met en scène deux personnages que tout oppose et qui doivent cohabiter dans un train, est une merveille de film existentiel et ferroviaire. Pourvu d'un humour ravageur qui n'est jamais l'ennemi de la profondeur et de la délicatesse, le cinéaste Juho Kuosmanen, bien aidé par ses deux comédiens incandescents (Seidi Haarla et Yuriy Borisov), signe un enthousiasmant road-movie dans un train qui traverse des contrées enneigées et quelque peu sinistres. La mise en scène agile de Juho Kuosmanen les suit avec affection, et parvient à faire éprouver le mouvement instable dans lequel ils sont pris dans ce train et sur ces rails d'une autre époque. De sa cadence brinquebalante et emballante, sans jamais laisser prise à la mélancolie, qui pourtant menace, Compartiment N°6 explore avec une simplicité déconcertante mais si émouvante ce rapprochement de deux solitudes. Tant et si bien que, le périple achevé, on quitte ses personnages à regret. D'autant que l'on a eu le bonheur de la découverte et du voyage, comme certains films nous l'offrent parfois, dans la Russie profonde sans un filtre enjoliveur. On aimerait être comme cette fille qui n'a peur de rien et se lance sans appréhension dans un voyage vers l'inconnu fascinant, à la rencontre de personnages improbables et à l'exploration de territoires moins balisés qu'à l'accoutumée. Merci au Festival de Cannes de nous ouvrir chaque année des fenêtres vers de nouveaux horizons et de nouveaux cinéastes.

Publié dans Films

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article