Troublante résonnance entre la vie et le théâtre

Publié le par Michel Monsay

Troublante résonnance entre la vie et le théâtre

Le cinéaste japonais de 42 ans, Ryusuke Hamaguchi, dont on avait déjà adoré Senses et Asako, a émerveillé le Festival de Cannes cette année avec son nouveau film, dont beaucoup le voyait remporter la Palme d'or et qui a dû se contenter du Prix du scénario. Autour du deuil, de la création artistique, de la parole et de l’écoute, mais aussi de la langue de Tchekhov, "Drive my car" fait naître des moments de cinéma d’une grâce absolue. Imprégné d’une douce mélancolie, ce film d'une richesse et d'une délicatesse infinies a aussi quelque chose à la fois d'aérien et de profond, et impressionne par son art de la suggestion et de la subtilité. En adaptant une nouvelle de Murakami, Hamaguchi, cinéaste du mouvement et de l'intime, de la perte et de la disparition, filme les mots comme les silences de ses personnages pour en faire merveilleusement ressortir leurs contradictions, leur pudeur et leur mystère. Admirablement mis en scène, construit et monté, le cinéma de Hamaguchi est poétique, sensoriel et on ne peut plus essentiel, on s'en imprègne sans modération et même après les trois heures que dure ce film remarquable on en redemande.

Publié dans Films

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article