Une peinture intimiste et mélancolique dans un pays déchiré et occupé
Une nouvelle fois Arte nous offre une très bonne série, qui nous emmène cette fois en 2003 dans l'Irak occupé par la coalition menée par les États-Unis et le Royaume-Uni après la chute de Saddam Hussein. Entre drame familial, politique et thriller, cette mini-série britannique de six épisodes est adapté d'un roman américain d'Elliot Colla, spécialiste du Moyen-Orient et dont la femme est irakienne. Cet épisode lamentable de l'histoire récente est pour la première fois vue du côté irakien, au travers de la famille du personnage central, un ancien inspecteur de police, mais aussi auprès des insurgés qui résistent à l'invasion américaine. Rivalités au sein des forces de la coalition, cupidité de certains et cynisme des autres, règlements de compte au sein de la population irakienne déchirée par des décennies de dictature, mais aussi portrait d'un pays qui ne s'appartient plus, il y a une tension permanente qui infuse "Baghdad central", dont la réalisation très convaincante d'Alice Troughton nous embarque dès les premières images. D'autant que les comédiens sont tous très justes, notamment Waleed Zuaiter, son interprétation poignante, de cet ancien policier qui se bat pour sauver ce qui lui reste de famille, crève l'écran.
Baghdad central est à voir ici ou sur l'application Arte de votre télé.