Une BD puissante en forme d'hommage à un photoreporter atypique

Publié le par Michel Monsay

Une BD puissante en forme d'hommage à un photoreporter atypique

Le scénariste de bande-dessinée Jean-David Morvan a une passion pour les photographes, et après avoir consacré des albums à Cartier-Bresson, Capa, Steve McCurry, et Abbas, c'est au tour de Stanley Greene, moins connu du grand public mais qui a marqué son époque, entre 1989 et 2017, par ses images brutes et chargées d'émotion prises au cœur de conflits et autres lieux de désolation. Miné par une hépatite C et mort dans le dénuement à 68 ans, Stanley Greene a pourtant ­reçu le prestigieux prix Eugene Smith et été récompensé cinq fois par le World Press Photo. Avant de devenir photoreporter, il a été peintre, acteur, Black Panther, oiseau de nuit, héroïnomane, photographe de mode, et ce personnage fascinant aurait pu inspirer une œuvre romanesque à JD Morvan, mais l'auteur de cette BD a eu l'excellente idée de se mettre dans la tête de Stanley Greene et de le faire parler post-mortem à la première personne en se servant d'entretiens que le photographe a donnés. Ce procédé, non seulement donne du rythme à ce livre mais en plus nous fait découvrir au plus près la personnalité de cet homme intègre, écorché, esthète, romantique, qui s'était donné pour mission de témoigner des atrocités que des populations endurent dans le monde. De nombreuses photos de Stanley Greene répondent à la narration et aux très beaux dessins de Tristan Fillaire, qui à 25 ans signe un premier album enthousiasmant et très prometteur dans un style quasi réaliste avec un trait limpide qui accompagne parfaitement le propos.

Publié dans Livres

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