Une animation métaphorique très puissante

Publié le par Michel Monsay

Une animation métaphorique très puissante

Ce petit film d'animation de treize minutes est tout à la fois inquiétant, mystérieux, poétique et fait appel à tous nos sens. Le César du meilleur court-métrage d'animation qu'il vient d'obtenir, récompense autant l'histoire de la colère d'un enfant face à l'intrusion du petit ami de sa mère, aux allures de mâle dominant, dans sa relation privilégiée avec celle-ci, que le graphisme des dessins faits d'aquarelle sur papier noir. Ce récit œdipien évoque les contes pour enfants à l'atmosphère sombre, sans l'édulcoration que l'on y trouve souvent, avec un effet cathartique, et explore la psyché de cet enfant à travers des visions mentales voire cauchemardesques où l'on navigue entre fantasme et réalité. L'ours, mélange de douceur et de sauvagerie, est au centre de la révolte de cet enfant contre l'injustice qu'il ressent, cette colère qui va rejoindre celle d'autres enfants dans la deuxième partie du film. La réussite de "L'heure de l'ours" d'Agnès Patron tient évidemment à son univers épique, tourmenté et ses dessins touchants et expressionnistes, mais aussi à la fabuleuse bande son où l'absence de dialogues laisse toute la place au moindre bruit de criquets, de vent dans les herbes hautes, ... et à la très belle musique de Pierre Oberkampf, où les instruments à vent et les percussions répondent aux violons et violoncelles lorsque la colère de l'enfant s'intensifie.

Publié dans Films

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