Bonheurs musicaux
Il y a 40 ans, Rickie Lee Jones sortait son deuxième album, "Pirates", une merveille qui n'a pas pris une ride, d'une grâce infinie tant dans les compositions que par la voix sublime de cette artiste américaine. Dans un mélange des genres dont elle a le secret, "Pirates" est son chef-d’œuvre absolu où huit morceaux s'enchaînent sans que l'on décroche un dixième de seconde, où l'on passe du jazz au folk, puis au blues, à la pop, à la soul. Ce disque est un miracle avec ses changements de rythme, ses envolées, ses apaisements, le piano de Rickie Lee Jones et tous les excellents musiciens qui l'accompagnent.
En voici un extrait, "Living it up" qui donne toute la mesure du génie de l'artiste et de l'atmosphère cinématographique de l'album. Ce morceau monte crescendo, explose, redescend puis remonte ... dans un tourbillon de six minutes qui nous transporte totalement.
Le premier album de ce groupe sud-africain, qui vient de sortir, est un savoureux métissage de modernité et de musique traditionnelle zoulou. Urban Village, ce sont quatre musiciens de Soweto, dont un chanteur multi-instrumentiste à la très belle voix, ce sont aussi des chœurs avec de magnifiques harmonies vocales, une folk-pop entraînante ou émouvante selon les morceaux, ou des rythmes afro-jazz. Urban Village chante autant l'apartheid que les transformations qui se sont opérées depuis en Afrique du Sud, mais aussi l'avenir à construire dont il est question dans le morceau que le groupe joue ci-dessous.
Plus bas, un très beau clip évoque les Men’s Hostels, où, pendant l’apartheid, vivaient des employés noirs attirés en ville par le travail, notamment des mineurs, isolés entre hommes dans des conditions de vie affligeantes, et s’entraidant chacun comme ils pouvaient. C'était une stratégie du régime de l’apartheid pour séparer les pères de leur famille. Où sont les pères, où sont les figures nobles ? Là dans ces maisons, raconte la chanson.