Bouleversante Barbara
En écho au livre dont tout le monde parle en ce début d'année, celui de Camille Kouchner, nous reviennent en mémoire deux chefs-d’œuvre de Barbara, "Nantes" et "L'aigle noir". Dans la première chanson, qui nous bouleverse à chaque écoute ou visionnage, Barbara évoque ce père incestueux sans jamais dire les choses, on ne le saura qu'à la mort de la chanteuse avec ses mémoires posthumes "Il était une fois un piano". Elle a mis quatre ans à écrire "Nantes", chanson dans laquelle elle semble pardonner à son père sans pouvoir le lui dire, vu qu'elle arrive trop tard à son chevet après 10 ans sans nouvelles, Jacques Serf ayant abandonné du jour au lendemain femme et enfants : «...Nantes m'était encore inconnue, je n'y étais jamais venue. Il avait fallu ce message, pour que je fasse le voyage: «Madame soyez au rendez-vous vingt-cinq rue de la Grange au Loup. Faites vite, il y a peu d'espoir, Il a demandé à vous voir...» Dans "L'aigle noir", la métaphore laisse un peu plus entrevoir cet inceste qui ne dit jamais son nom, elle écrit quand même, "L’oiseau m’avait laissée seule avec mon chagrin". Ce petit document de l'INA revient sur ce secret, cette douleur enfouie, et nous offre cinq minutes précieuses de Barbara toute en émotion, immense interprète au-delà de la beauté de ses textes.