Parasite

Publié le par Michel Monsay

Parasite

Première Palme d'or coréenne, "Parasite" mérite amplement cet honneur, ce film étant un chef-d’œuvre tant sur la forme constamment inventive que sur le fond d'une lucidité glaçante. A 49 ans, Bong Joon-Ho nous a déjà montré son aisance à passer d'un genre à l'autre, du drame de "Mother", au film d'horreur, "The host", en passant par le polar , "Memories of murder", ou le film de science-fiction", "Snowpiercer, le transperceneige", avec chaque fois une pointe d'humour souvent acide qui affleure, et un incroyable talent à mélanger les genres et à amener des ruptures de tons brutales, comme ici dans "Parasite". Après deux superproductions internationales, il revient dans son pays, à Séoul plus précisément, avec un film plus intimiste et nous propose un condensé de son génie dans une tragicomédie cruelle sur fond d'inégalités sociales. Sa veine sarcastique pour dénoncer un monde capitaliste de plus en plus impitoyable fait merveille et parvient autant à nous divertir qu'à nous faire réfléchir, mais ce petit bijou est bien plus complexe que cette vertueuse dénonciation et regorge de rebondissements à la manière d'Hitchcock ou de Chabrol. La maîtrise de Bong Joon-Ho est présente dans le cadrage, les travellings, la mise en scène virtuose, la beauté plastique du film où chaque détail a son importance, la narration captivante et imprévisible, et la direction d'acteurs, qui par ailleurs sont tous excellents. Bref, on ressort ébloui par ce joyaux du septième art, merveilleux ambassadeur d'un cinéma coréen passionnant, et plus globalement d'un cinéma asiatique de très haute tenue ces dernières années, avec notamment la Palme d'or 2018 du japonais Hirokazu Kore-eda pour "Une affaire de famille".

Publié dans Films

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