Sibyl

Publié le par Michel Monsay

Sibyl

On avait beaucoup aimé le précédent film de Justine Triet, "Victoria", dont le personnage principal était déjà merveilleusement interprété par Virginie Efira, avocate extravagante et dépressive à la fois. De cette comédie existentielle où un burlesque irrésistible jaillissait ça et là, il en reste des bribes dans "Sibyl", notamment dans la séquence d'ouverture, mais la cinéaste de 40 ans dont c'est le troisième long-métrage nous propose ici une tonalité plus sombre, et cela fonctionne tout autant. Elle obtient de ses comédiens une intensité de jeu, une justesse remarquable quelles que soient les situations, qu'elle capte sans en perdre une miette dans de très beaux plans qui s'enchaînent à l'intérieur d'une narration déstructurée qui nous fascine. Virginie Efira est une nouvelle fois éblouissante de talent et de beauté, du rire aux larmes elle s'empare à bras le corps de ce personnage de psychanalyste, pour en livrer une interprétation toute en nuances qui laisse entrevoir des failles et des tourments refoulés qu'elle contrôlera de moins en moins au fil de l'intrigue. Adèle Exarchopoulos, Laure Calamy, Gaspard Ulliel, Niels Schneider ne sont pas en reste et contribuent pleinement à ce que l'alchimie prenne pour nous embarquer dans cette histoire qui mêle habilement passé et présent pour sonder les âmes. Qu'il est bon de voir un film dont on ne sait pas à l'avance ce qui va se passer, qui nous déstabilise comme le sont les personnages souvent ambivalents de "Sibyl", tout en nous passionnant pour ce troublant théâtre de manipulation qui nous entraîne d'un cabinet de psychanalyste à un tournage à Stromboli avec toujours ce petit grain de folie qui caractérise cette cinéaste si talentueuse.

Publié dans Films

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