Un amour de comédie tendre et malicieuse
Depuis Didier sorti il y a 20 ans jusqu’à Sur la piste du Marsupilami, son dernier film en date en tant que réalisateur, Alain Chabat a fait se gondoler des millions de spectateurs avec un humour mélangeant habilement l’absurde et le burlesque, en se faisant tantôt corrosif tantôt bienveillant voire humaniste. A 59 ans, il s’attaque au mythe du Père-Noël avec le même décalage qu’il sait manier lorsqu’il est au meilleur de sa forme, et parvient à nous donner le sourire tout au long du film. Les effets spéciaux très réussis participent au côté merveilleux de cette histoire qui navigue entre la magie d’un conte revu et corrigé par les Nuls, et une douce satire truffée de gags sur le réchauffement climatique, la méfiance à l’égard des étrangers, et d’autres sujets sensibles de notre société. Alain Chabat ne se contente pas de réaliser cette comédie réjouissante, il est un formidable Père-Noël entouré de comédiens irréprochables, notamment les tout-petits et la sublime Golshifteh Farahani. Le film démarre à trois jours de la distribution des cadeaux, Santa et Wanda, autrement dit le Père-Noël et sa femme reçoivent les dernières lettres des enfants et commentent les listes qui y sont écrites. Santa va ensuite dans l’usine de fabrication des cadeaux, où il fait le point avec le chef lutin sur l’état d’avancement lorsque ce dernier tombe à la renverse victime d’un virus. L’instant d’après, les 92 000 lutins, clones du chef, qui œuvrent dans l’usine tombent raides également. Santa est envoyé par Wanda sur terre pour ramener 92 000 comprimés de vitamine C. Une bonne comédie française, denrée si rare, pour bien finir l’année ou bien commencer la suivante, ne se refuse pas surtout lorsqu’elle mêle aussi intelligemment une imagination débordante et un humour irrésistible.
Santa & Cie - Un film de et avec Alain Chabat, avec Golshifteh Farahani, Pio Marmaï, Audrey Tautou, …