Un retour inespéré et vraiment bluffant
C’est assurément l’un des plus grands groupes de l’histoire de la pop anglaise et l’on n’avait plus de leurs nouvelles ensemble depuis leur dernier album il y a 12 ans. Blur se conjuguait donc au passé, d’autant que leur leader Damon Albarn avait multiplié entre-temps les projets et créations musicales avec succès, notamment Gorillaz. Le plus étonnant est de les retrouver à un tel niveau, rien de réchauffé ni d’ennuyeux dans leur retour, bien au contraire de l’inventivité, de la spontanéité, un talent intact et renouvelé. Dès les premières notes de l’album, le ton est donné dans une rythmique très efficace pour sceller ces retrouvailles magiques. Puis le quatuor anglais enchaîne 11 autres morceaux alternant des tempos rock, une pop tantôt nonchalante, légère, tantôt d’une grande beauté où l’électronique s’invite par moments, de même que quelques cordes. Pour autant, le son Blur est toujours bien présent avec la voix flegmatique et lancinante si reconnaissable de Damon Albarn, et l’excellente guitare de Graham Coxon, dont le retour au sein du groupe, il n’était pas sur le dernier album en date, se ressent dans la qualité des compositions. Multipliant des atmosphères très différentes, ce disque conçu en partie à Hong-Kong, d’où la pochette écrite en mandarin, est tout autant empreint de mélancolie que de vitalité. A l’heure où l’on célèbre David Bowie à travers une exposition qui a drainé les foules à Londres puis à Paris, le maître pourra un peu se reconnaître dans les chansons de ses glorieux disciples. Pour notre plus grand bonheur, Damon Albarn, si prolifique par ailleurs, a renoué avec le groupe qui lui a permis d’exprimer au mieux son talent jusqu’à présent, et il le confirme aujourd’hui avec cet album très réussi.
Blur – The magic whip – Parlophone/Warner music – 1 CD : 14,99 €.