Le lyrisme lui va si bien
Quel bonheur de retrouver Dominique A deux ans après sa première Victoire de la musique tant méritée, et trois ans après son superbe précédent album « Vers les lueurs », chroniqué dans ces colonnes. Son public s’est enfin élargi, lui qui est une référence pour de nombreux artistes depuis déjà plusieurs années, et ce nouveau disque devrait encore amplifier le mouvement. Autant le dire tout de suite, son dixième recueil de chansons est une merveille, tant par sa beauté musicale que par ses textes sublimes, le tout donnant un frisson ininterrompu de 39 minutes. A 46 ans, cet auteur compositeur interprète livre un album composé de 12 morceaux oscillant entre grande chanson française de qualité et poésie rock, qui une fois de plus sera encensé par la critique tant l’ambition artistique est tellement au-dessus de ce qui se fait par ailleurs. Qu’il chante l’amour, le voyage, l’ailleurs, l’océan, il le fait à la manière d’un orfèvre où chaque mot judicieusement choisi donne une fabuleuse dimension à son propos. Des mélodies belles à pleurer accompagnent ces véritables poèmes, où les cordes très présentes tout au long de l’album apportent un lyrisme auquel il est difficile de résister. Pour autant certains morceaux sont légèrement plus rocks mais il se dégage de l’ensemble une sérénité, une douceur qui traduisent un changement d’état d’esprit de l’artiste. Reste la voix si reconnaissable, à la fois étrange, sensuelle, frémissante, qui nous saisit dès les premières mesures et nous transporte vers des horizons empreints de grands espaces et d’un romantisme intemporel. Bercé par une savoureuse mélancolie, cet album indispensable assoit un peu plus Dominique A, conteur, mélodiste et interprète exceptionnels, au sommet de la chanson française.
Dominique A – Eléor – Cinq 7 – 1 CD : 15,99 €.