Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

replay

Derrière l'icône, une femme blessée

Publié le par Michel Monsay

Derrière l'icône, une femme blessée

Le réalisateur Andrew Dominik, à qui l'on doit l'excellent L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, s’attaque à un mythe hollywoodien : Marilyn Monroe, décédée il y a 60 ans, ou plutôt Norma Jean Baker dont il raconte pendant 2H45 toutes les névroses et les traumas. Un film au goût de soufre, non seulement par la présence de scènes torrides qui lui ont valu une interdiction aux moins de 18 ans aux États-Unis, mais aussi par le choix assumé de faire de la vie de Marilyn Monroe une longue et tragique descente aux enfers, aux antipodes des images de papier glacé. Andrew Dominik passe du noir et blanc, le négatif cauchemardesque de la vie de Marilyn, à la couleur et aux rares moments heureux de la star. Une habileté visuelle pour illustrer le monde chaotique de Marilyn Monroe. Une narration déconstruite qui ne nuit absolument pas à cette longue séance de psychanalyse qu’offre Blonde. Comme le roman de Joyce Carol Oates dont il est adapté, le film s’intéresse moins à la véracité chronologique qu’à la psyché de Marilyn. Il permet au réalisateur néo-zélandais de brouiller les frontières entre souvenirs réels et hallucinations. Un chaos visuel qui en fait un vrai grand film de cinéma et surtout pas un biopic. Un film nécessaire pour entrevoir l’envers du décor hollywoodien qui a broyé, en 10 ans, une jeune fille qui voulait juste être aimée. Blonde ne fait aucun compromis sur les abus ou maltraitances dont Marilyn Monroe a été la victime. Sans jamais singer bêtement la figure de Marilyn, pour l'incarner, l'actrice d'origine cubaine Ana de Armas livre une performance impressionnante et bouleversante. La ressemblance troublante et le mimétisme qui en ressortent par moments ne sont que la partie émergée, presque réductrice, d’une prestation remarquable de nuances.

Blonde est à voir sur Netflix.

Publié dans replay

Partager cet article
Repost0

Un émerveillement de chaque instant

Publié le par Michel Monsay

Un émerveillement de chaque instant

Avant d'aller voir au cinéma Avatar : La voie de l'eau, voyons ou revoyons pour le plaisir Avatar, sorti il y a déjà 13 ans. Ce film, qui est le plus grand succès de l'histoire du cinéma mondial avec près de 3 milliards de dollars de recettes, est avant tout une œuvre somptueuse et enivrante. Annoncé comme une révolution en matière d'utilisation de la 3D au cinéma, Avatar est bien plus que ça. James Cameron n'a pas changé et prouve ici qu'il est un maître incontesté de la narration. Personnages attachants, empathie immédiate, mise en scène et découpage parfaits, Avatar enchaîne les images magnifiques renvoyant directement à la raison première pour laquelle on aime le cinéma : être fascinés. Une mission qu'il remplie aisément en proposant un nombre d'idées visuelles par seconde qui laisse pantois d'admiration. S'il n'y avait pas un immense défi technique derrière, Avatar serait déjà un très grand film, mais en plus il révolutionne l'image de synthèse en donnant une âme à ses personnages qui ont des expressions faciales jamais vues sur une reconstitution virtuelle, marquant définitivement l'histoire du cinéma. Une caractéristique valable sur toute la faune et la flore du film. James Cameron a planché durant près d'une quinzaine d’années pour créer un monde, un univers, comme on en avait jamais vu depuis Star Wars, il l'a pensé dans le moindre détail pour être crédible dans le sens le plus total du terme. Le premier trait de génie de James Cameron est apparu avec Terminator en 1985, qui, en plus d'une histoire accrocheuse, de visions futuristes et cauchemardesques incroyables, innovait par son rythme, le récit étant raconté au cœur de l'action avec une maestria inédite. Un grand narrateur était né, possédant en lui la faculté de revenir à l'essence même de ce qu'est le cinéma : raconter des histoires. Si cette caractéristique n'a jamais quitté le cinéaste, que ce soit dans Abyss ou Titanic notamment, elle est plus que jamais présente dans Avatar. En effet, la faculté qu'a le film à nous prendre dès les premiers instants et ne plus nous lâcher jusqu'à sa dernière minute n'aura que rarement connu son pareil. Il est par ailleurs inhabituel qu'un film de cette ampleur ait une ­vision aussi amère de la civilisation amé­ricaine. Une raison de plus pour féliciter James Cameron. On a hâte de voir la suite.

Avatar est à voir ici en location pour 3,99 € ou sur la VOD de votre télé (c'est mieux sur grand écran !).

Publié dans replay

Partager cet article
Repost0

Un drame charnel qui évite l'écueil des bons sentiments

Publié le par Michel Monsay

Un drame charnel qui évite l'écueil des bons sentiments

Inspiré de faits réels et porté par Marina Foïs, ce premier film de l’acteur Jérémie Elkaïm raconte l’histoire d’amour vécue entre une sympathisante du Front national et un Iranien clandestin. C’est en effet Marina Foïs qui a porté le projet de l’adaptation du livre de Béatrice Huret, Calais mon amour, coécrit avec Catherine Siguret. C’est elle qui a trouvé des producteurs et les a orientés vers l’acteur Jérémie Elkaïm pour réaliser le film. C’est aussi tout naturellement elle qui interprète cette détonante héroïne. Frondeuse et sans fard, elle incarne remarquablement avec une sensibilité rugueuse une femme qui, en entrant dans la jungle de Calais, change de regard. La métamorphose, subtile et par petites étapes, sonne parfaitement juste. Pour ce premier long métrage, la caméra sensuelle de Jérémie Elkaïm donne à ressentir l’éveil des sentiments et des corps. Ils sont vivants a un côté rugueux, vivant, à fleur de peau, qui lui permet d'échapper aux écueils de la bluette et du manichéisme. Si le film met l’idéologie au cœur du quotidien de nombreux personnages, Ils sont vivants est avant tout un drame passionnel lumineux. Jérémie Elkaïm impressionne avec des séquences d’amour physique qu’il axe, dans un mélange rare d’audace et d’élégance, sur le plaisir féminin. En privilégiant l’énergie inquiète de ses héros, il met en scène cet humanisme qui, des mots aux actes, exige du courage et de l’abnégation.

Ils sont vivants est à voir ici en location pour 2,99 €.

Publié dans replay

Partager cet article
Repost0

Un chef-d'œuvre d'élégance et de cruauté

Publié le par Michel Monsay

Un chef-d'œuvre d'élégance et de cruauté

Sorti en 1948, Lettre d’une inconnue, adapté d'une nouvelle de Stefan Zweig, est le second film américain de Max Ophuls avant son retour en France peu après. Le film explore dans une mise en scène d'une finesse et d'un précision remarquables la passion dévorante et l’égoïsme aveugle. La photographie de l’Autrichien Franz Planer restitue parfaitement la poésie de Vienne. La direction d’acteurs, à double tranchant, est impeccable. Mais ce qui fait de ce film un chef-d’œuvre à voir et revoir, c’est l’immense mobilité de la caméra. Obsédé par le mouvement, vif comme un cœur qui bat, Max Ophuls est précurseur à de nombreux égards. Lettre d’une inconnue n’est pas un film d’amour mais un film sur l’amour, sur la folie qu’il inspire, sur l’absence d’amour et le vide abyssal qu’elle provoque. C’est aussi un film d’une vertigineuse beauté, habillée par une immense mélancolie musicale, qui n’annonce que danger et cruauté. Max Ophuls a eu le don, à travers sa carrière, d’explorer le monde à travers le regard des femmes, ce qui pour l'époque était aussi très rare. Joan Fontaine incarne avec une bouleversante intensité cette amoureuse au sourire fragile, au bonheur impossible, à la blessure secrète, et Louis Jourdan trouve ici son meilleur rôle.

Lettre d'une inconnue est à voir ici pour 3,99 € en location (choisir en HD plutôt qu'en SD).

Publié dans replay

Partager cet article
Repost0

Une femme tiraillée entre son ambition et ses valeurs

Publié le par Michel Monsay

Une femme tiraillée entre son ambition et ses valeurs
Une femme tiraillée entre son ambition et ses valeurs

Relancer une série culte au bout de presque dix ans, un pari risqué… et bien souvent décevant. Borgen fait fort heureusement exception, avec ses subtils jeux de pouvoir et ses captivants personnages, sur fond de crise liée au pétrole du Groenland. Ressusciter le plaisir de regarder la série danoise, dans un contexte profondément différent, voici le défi relevé par la saison 4. Sidse Babett Knudsen interprète toujours aussi brillamment Birgitte Nyborg, ex Première ministre danoise devenue ministre des Affaires étrangères, qui doit affronter une crise diplomatique et écologique déclenchée par la découverte d’un gisement de pétrole au Groenland. Adam Price, le créateur de Borgen, a très justement su adapter cette série au monde d’aujourd’hui et à ses enjeux géopolitiques, et les personnages sont toujours aussi attachants. Menée tambour battant, cette quatrième saison poursuit une réflexion de plus en plus désillusionnée sur l’exercice du pouvoir, et porte un regard étonnant d’acuité sur l’état du monde. Avec une indéniable qualité d'écriture, Borgen nous passionne une nouvelle fois sans négliger l'aspect humain de ses personnages, avec leurs paradoxes, leurs choix, et leurs erreurs.

La saison 4 de Borgen, "Le pouvoir et la gloire", est à voir sur Netflix ici.

Publié dans replay

Partager cet article
Repost0

Un récit d'apprentissage tendre et optimiste

Publié le par Michel Monsay

Un récit d'apprentissage tendre et optimiste

Cette chronique touchante s’affranchit des représentations habituelles de la banlieue pour nous émouvoir avec la grâce d’une musique d’opéra. Pour traiter une situation familiale compliquée qui fait obstacle aux aspirations du jeune personnage principal pour le chant, le film choisit le ton léger de la comédie. Le parcours semé d’embûches du jeune homme avec sa passion comporte des péripéties cocasses. Rien n’est lourd ou appuyé. La galerie de personnages est dépeinte avec sincérité et bienveillance, et la prestation du jeune acteur Maël Rouin Berrandou, dans son premier rôle au cinéma, est d’une étonnante justesse : il parvient à endosser la part burlesque de son personnage sans perdre la détresse de la chronique sociale. La mise en scène de Yohan Manca, qui signe ici son premier long-métrage, est à hauteur d’enfant, elle capte sans effets clinquants la trajectoire du jeune Nour, se mettant totalement au service des enjeux humains. Une bonne humeur délicate, ainsi que la douceur de l’enfance, confèrent au film les allures d’un conte. Le personnage féminin, lumineuse Judith Chemla, est comme une fée qui va sauver le héros de son destin tout tracé. D’ailleurs, pour atteindre cette représentation féerique, le réalisateur a choisi de ne pas nommer le lieu de l’action, même si la chaleur de la lumière peut faire penser à une ville du Sud de la France. Il détourne ainsi les clichés sur les quartiers défavorisés avec humour et tendresse, sans oublier pour autant l’âpreté du réel, ce qui rappelle les comédies italiennes. Faire pénétrer l’opéra et le romanesque dans un cadre régi par la virilité et la violence, l’enjeu était de taille, mais le réalisateur y parvient sans angélisme grâce à un regard sensible et chaleureux sur la fratrie.

Mes frères et moi est à voir ici en location pour 2,99 €.

Publié dans replay

Partager cet article
Repost0

Passionnant documentaire sur la fabrication d'un mythe

Publié le par Michel Monsay

Passionnant documentaire sur la fabrication d'un mythe

Il fut l’une des stars les plus fascinantes et intemporelles d'Hollywood. Travaillant avec les réalisateurs les plus talentueux de son époque, celui qui s’appelait Archibald Leach a joué dans soixante-douze films, dont plusieurs chefs-d'œuvre, de Blonde Venus ou Sylvia Scarlett dans les années 30 jusqu'à Charade en 1963.  Durant une trentaine d'années, il alterne rôles comiques révolutionnaires (La Dame du vendredi pour Howard Hawks, Arsenic et vieilles dentelles pour Frank Capra, Cette sacrée vérité pour Leo McCarey,…) et classiques inoxydables comme L’Impossible monsieur bébé (Howard Hawks) ou Indiscrétions (George Cukor), sans parler des personnages plus sombres et inoubliables d'Alfred Hitchcock (Soupçons, Les enchaînés, La Mort aux trousses, La Main au collet). L’angle de ce documentaire a le mérite de l’originalité, quitte à frustrer ceux qui, depuis des décennies, spéculent sur la vie privée de Cary Grant. Sans négliger sa biographie, Sebastian Perez Pezzani préfère se livrer, et il a mille fois raison, à la stimulante étude actorale d’un des grands mythes cinématographiques. Ou comment Archie Leach, petit prolétaire anglais, privé d’une mère que son père a fait interner en lui faisant croire qu’elle était morte, s’est créé une identité rêvée à Hollywood, sous le nom de Cary Grant. D’abord substitut à Gary Cooper, il s’affranchit assez vite du modèle imposé en quittant la Paramount et en prenant son indépendance. Ambitieux et intelligent, le playboy amidonné devient véritablement acteur sous la direction de George Cukor, avant que Leo McCarey l’aide à trouver son personnage et fasse émerger son talent comique, en 1937, dans Cette sacrée vérité. Si Howard Hawks révèle son exceptionnel sens du timing, il revient à Alfred Hitchcock d’exploiter la face sombre de l'acteur, son rôle d’espion des Enchaînés, qui puise dans sa propre expérience d’agent du MI6, ira même jusqu’à inspirer Ian Fleming pour sa création de James Bond. Avec, toujours dans l’esprit de Cary Grant, ce conseil donné par Mae West et qui le rendait irrésistible : « Tu dois être celui qui est désiré. Pas celui qui désire. » Ce portrait analyse finement la manière dont la star est parvenue à définir une masculinité moderne, virile sans agressivité.

Cary Grant, l'homme qu'il rêvait d'être est à voir ici en vous abonnant à OCS pour 10,99 € sans engagement et profiter ainsi d'un large choix de films et séries.

Publié dans replay

Partager cet article
Repost0

Une mini-série danoise troublante qui refuse tout spectaculaire

Publié le par Michel Monsay

Une mini-série danoise troublante qui refuse tout spectaculaire

Tobias Lindholm, à qui l'on doit récemment le très bon film Meurtres sans ordonnances, chroniqué dans ces colonnes et visible sur Netflix, signe une mini-série sombre mais profondément humaine. Inspirée d'une histoire vraie qui avait fait la une des journaux il y a cinq ans, L’affaire Kim Wall retrace pas à pas une enquête policière hors du commun avec rigueur et retenue. On aura sans doute rarement pu voir exposé dans une série de fiction, en détail, avec autant de réalisme et même avec une certaine pédagogie, ce qu’est le travail des enquêteurs :  les hypothèses, les preuves irréfutables qui restent introuvables, les journées sans résultat, la lenteur des avancées, les fausses pistes, le découragement, l’horreur, la révolte, la persévérance… Mais aussi ce que sont les exigences de la vérité et du droit : établir des faits, le doute profitant à l’accusé. Cette affaire aura pris des proportions totalement inédites, mobilisant, outre la police criminelle, des plongeurs, des marins, des experts, des océanographes, des maîtres-chiens,... Cela n’en fait que mieux apparaître qu’à la folie meurtrière d’un homme s’oppose l’opiniâtreté d’un collectif, d’un groupe d’hommes et de femmes armés de conviction, de foi en la justice, de professionnalisme et d’humanité. Le scénariste et réalisateur Tobias Lindholm, refusant le risque que le meurtrier envahisse l’écran aux dépens de l’intrigue de la série mais aussi de sa victime, comme il avait envahi et saturé les pages des tabloïds en 2017, a pris la géniale décision de ne pas le représenter et même de ne jamais prononcer son nom, comme pour mieux signifier que seul importe ici et que rien ne doit nous détourner de l’établissement de la vérité sur la mort atroce d’une femme. Servie par de très bons comédiens, cette mini-série renouvelle le "true crime", ce genre de fictions inspirées de faits criminels réels, et tous les choix faits par l'excellent Tobias Lindholm prennent leurs distances avec les faiblesses de ces séries, consistant à exploiter des morts de femmes à des fins de divertissement. Il réalise L'affaire Kim Wall avec tact et intelligence, avec aussi une ambition tant morale que narrative, en se livrant à une très belle description, à la fois réservée et objective, de la quête de sens et de justice menée par l’être humain.

L'affaire Kim Wall est à voir ici ou sur le replay de France 2.

Publié dans replay

Partager cet article
Repost0

Un puissant réquisitoire contre la privatisation de la santé aux États-Unis

Publié le par Michel Monsay

Un puissant réquisitoire contre la privatisation de la santé aux États-Unis

Jusqu’à maintenant, Tobias Lindholm était surtout connu comme coscénariste, notamment de Drunk, ou de la série Borgen, même s'il avait déjà réalisé trois films dont Hijacking et A War, mais en nous racontant l’histoire vraie de Charles Cullen, un infirmier qui a commis des dizaines, voire des centaines de meurtres, le cinéaste danois livre un récit glaçant, qui en dit long sur le système de santé américain. Le sensationnalisme n'a pas sa place ici, et c'est tout à l'honneur du réalisateur que de redonner via la fiction une perspective humaine à cette histoire sordide. Pour interpréter ce tueur en série, il a fait appel à Eddie Redmayne, Oscar du meilleur acteur en 2015 pour son incarnation de Stephen Hawking dans Une merveilleuse histoire du temps, l'acteur britannique ajoute un nouveau rôle à sa filmographie déjà très dense, dont la froideur inquiétante risque de rester longtemps dans les mémoires des spectateurs. À ses côtés, une autre actrice oscarisée, la toujours excellente Jessica Chastain. Plus que le portrait de ce criminel en gants de soignant, ce thriller américain passionne par sa mise à nu du système hospitalier américain : Plutôt couvrir un meurtrier que passer pour un établissement à bavures et à problèmes qui va perdre du crédit. Le virer discrètement, mais faire opposition à toute possible enquête policière. Pas vu, pas pris. Pas de vagues. Mourir n’est rien par rapport à un système de notations qui pourrait partir à la baisse. Si le profit n’était pas mêlé à ce point à la santé aux États-Unis, Charles Cullen aurait été arrêté plus tôt. Ce thriller sombre et ambitieux, qui fait partie du catalogue cinéma de Netflix, est un argument de choc pour s'abonner à la plateforme, au même titre que The power of the dog ou The lost daughter.

Meurtres sans ordonnances (The good nurse) est à voir sur Netflix.

Publié dans replay

Partager cet article
Repost0

Un thriller mafieux au pays des yakuzas

Publié le par Michel Monsay

Un thriller mafieux au pays des yakuzas

Adaptation de l’enquête du journaliste américain Jake Adelstein, reporter pour le grand quotidien japonais Yomiuri Shimbun (15 millions d'exemplaires vendus par jour) durant les années 1990, cette minisérie nous plonge dans les arcanes criminelles de la capitale japonaise. Un monde intrigant et inquiétant, où se côtoient une presse minée par l’autocensure, une pègre avec pignon sur rue et une police souvent contrainte de regarder ailleurs. La série est auréolée de la présence du trop rare Michael Mann à la réalisation du premier des huit épisodes, mais il est par ailleurs producteur exécutif de l'ensemble, et de ce fait on y retrouve l’esprit des fresques héroïques de gangsters qui ont fait sa réputation, scènes nocturnes, longues confrontations dialoguées, gros plans sur les visages, et ces moments intercalaires qui montrent un personnage au travail ou dans l’intimité. Le bilinguisme assumé de la série est d’ailleurs l’un de ses points forts. Les personnages passent avec fluidité et naturel de l’anglais au japonais, ce qui n’est pas le moindre des efforts à l’heure où les coproductions internationales en font souvent le minimum à ce sujet. Coup de chapeau à l'ensemble de la distribution pour cette performance mais aussi leur qualité d'interprétation des personnages, notamment Ansel Elgort, le Tony du West Side Story de Spielberg, mais aussi Ken Watanabe ou Rachel Keller. Un autre point fort est d’avoir accordé un soin particulier à des personnages féminins, qui auraient pu être réduits à des archétypes dans ce genre d'histoire. Récit initiatique autant que polar moite, cette série est aussi une fascinante plongée dans la société japonaise des années 1990.

Tokyo vice est à voir ici en s'abonnant à 6,99 € pour un mois sans engagement à Canal+ Séries.

Publié dans replay

Partager cet article
Repost0

<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 > >>