Une autobiographie vivante et romanesque
Récompensé par le Prix Femina étranger, ce récit écrit au fil des jours et non rétrospectivement est une œuvre autobiographique en trois volets, dont "Le coût de la vie" est le deuxième mais qui peut se lire sans nécessairement avoir lu le premier "Ce que je ne veux pas savoir". Dramaturge, poétesse et romancière anglaise de 61 ans, originaire d'Afrique du Sud, Deborah Levy partage avec nous sa vie en direct avec intelligence, humour voire loufoquerie, et pudeur, nous raconte des anecdotes qui font sens, des digressions savoureuses, s’appuie sur de nombreuses références littéraires, et réfléchit sur l'acte d'écrire, la féminité, la maternité, l'amour, le mariage, la liberté, l'émancipation pour une femme dans une société qui reste patriarcale. C'est passionnant, brillant, on peut penser à Emmanuel Carrère par moments, le récit est tout à la fois patchwork et limpide, léger et profond, on n'est pas loin d'un roman tant le style de Deborah Levy est visuel, sensoriel, vif, frais, et l'on suit ses confidences avec un plaisir gourmand sans cesse renouvelé, passant du sourire à l'émotion.