En plus d'être le rayon de soleil de ces tristes élections législatives, Rachel Keke en incarne l'espoir. Cette mère de cinq enfants n’a pas toujours vécu en région parisienne. Née à Abidjan, en Côte d’Ivoire, elle est arrivée en France à 26 ans, en 2000, après le coup d’État militaire qui a renversé Henri Konan Bédié. Elle a d’abord été coiffeuse, femme de chambre, puis gouvernante, avant d’être naturalisée en 2015. Rachel Keke a longtemps été une « invisible », comme tous ces travailleurs qui triment à l’ombre des bureaux. Durant son conflit avec son employeur, le groupe Accor et son sous-traitant de nettoyage STN, qui a duré vingt-deux mois et s'est soldé par la victoire des 20 femmes de chambre de l'hôtel Ibis Batignolles, elle a dénoncé les heures supplémentaires non payées, les cadences infernales, et la violence de la sous-traitance qui revient, pour elle, à de la « maltraitance ». Cette femme de 48 ans n’était pas connue du grand public, et, pourtant, elle vient de battre l’ex-ministre Roxana Maracineanu dans la 7ème circonscription du Val de Marne, et devient ainsi la première femme de chambre à siéger à l'Assemblée nationale.
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