L'équipe de France de handball, championne olympique, a battu le Danemark, champion du monde, 33-31 après prolongation en finale du Championnat d'Europe, dimanche à Cologne (Allemagne), au bout d'un match palpitant. Après 2006, 2010 et 2014, les Bleus remportent leur quatrième titre continental en autant de finales jouées. La concentration de bonnes équipes est plus importante sur le Vieux Continent que partout ailleurs, de fait le Championnat d’Europe de handball est généralement jugé d’un niveau plus élevé que celui du Mondial ou des Jeux olympiques. Ce constat, flagrant à la lecture des palmarès internationaux, majore la victoire de l’équipe de France à cet Euro. Souvent menés, parfois malmenés par les Danois, les Français ont trouvé les ressources physiques et mentales pour ne pas craquer et toujours revenir dans la partie, égalisant à la dernière minute de la deuxième mi-temps (27-27). Lors des prolongations, ils ont réussi à prendre deux buts d’avance au milieu de la deuxième période, et n’ont plus lâché leur avantage. Pour ajouter cette nouvelle ligne à son imposant palmarès, l’équipe de France a fait preuve d’une grande force mentale tout au long du tournoi. Menés d’un but à moins d’une seconde de la fin de leur demi-finale face à la Suède, les Bleus avaient arraché les prolongations sur le gong grâce à un coup franc aussi sublime que miraculeux d’Elohim Prandi. Un pétard à 12 mètres en déséquilibre unanimement qualifié de «but d’anthologie». Les hommes de Guillaume Gille l’ont ensuite emporté durant le temps supplémentaire. Score final 34-30. Deux jours après cet exploit à la dernière seconde contre la Suède, les Bleus ont refait le coup à 30 secondes de la fin du temps réglementaire avant de s’envoler dans la dernière minute des prolongations grâce une nouvelle fois à Elohim Prandi. La cohésion et l'esprit de groupe sont une quête complexe dans les sports collectifs et, contrairement à l’adage, l’abondance de talents peut nuire. L’équipe de France en sait quelque chose : Le souvenir cuisant de l’Euro 2020, marqué par un délitement collectif et une 14e place déshonorante qui valut au coach Didier Dinart d’être limogé. Dès le début de cet Euro, Guillaume Gille a répété à ses hommes qu’il comptait sur eux tous, sans exception. Au final, seule formation invaincue de l’Euro, l’équipe de France a aussi su tirer profit de la virtuosité de ses individualités : Nedim Remili, élu meilleur joueur de l’Euro (avec trente-quatre buts et cinquante-trois passes décisives) ; Ludovic Fabregas, incroyable d’efficacité en attaque (88 %) et en défense ; Dika Mem, meilleur buteur de l’équipe avec quarante-neuf réalisations. Ce succès consacre aussi, l’inédite longévité de la légende du handball mondial, Nikola Karabatic, auréolé d’un 11e grand titre international (sur les treize remportés par la France dans son histoire). A trois mois de son 40e anniversaire, il a semblé vivre une deuxième jeunesse pendant l’Euro. Un enthousiasme de novice s’est emparé de lui à chaque but marqué (seize en tout) ou après chaque geste défensif décisif, n’hésitant pas à mettre son corps en opposition devant des adversaires qui pouvaient presque être ses enfants. Cela promet pour les Jeux Olympiques dans quelques mois ...
Le résumé de la finale est à voir ci-dessous :