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Etouffant et révoltant

Publié le par Michel Monsay

Etouffant et révoltant

Il est des films dont on ressort avec la colère au ventre. Varsovie 83, une affaire d’État fait partie de ceux-là. Ce thriller politique et judiciaire polonais, inspiré de faits réels, raconte comment une bavure policière se transforme en un insupportable cauchemar orwellien, avant de devenir une affaire d’État. Le réalisateur Jan P. Matuszynski évoque dans son film les mensonges, les manipulations, les menaces, les chantages les injustices d’un régime criminel, en l'occurrence la dictature communiste de Jaruzelski, prêt à tout pour se maintenir au pouvoir. Le cinéaste expose des faits, rien que des faits. Sa caméra observatrice est distanciée et le film ne cherche ni lyrisme ni sentiments. Le choix de la mise en scène, aux couleurs et lumières froides, renforce l’impression d’oppression. La peur, le soupçon et la méfiance habitent la ville, les rues, les immeubles. Grâce à un nombre conséquent de seconds rôles plus vrais que nature, le film révèle les différentes facettes de cette sombre machination. La reconstitution de cette époque est impressionnante jusqu'au moindre détail et participe à la tension qui se dégage de chaque plan. Même si l'on enrage tout au long de cette histoire glaçante, il faut voir ce genre de film pour ne pas oublier, et comme le dit le réalisateur : « C'est en ravivant la mémoire que nous pouvons espérer que l'histoire ne se répète pas »

Publié dans Films

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Charles Ray, un fabuleux sculpteur érudit, facétieux et pointilleux

Publié le par Michel Monsay

Charles Ray, un fabuleux sculpteur érudit, facétieux et pointilleux

Moins médiatique qu'un Jeff Koons ou scandaleux qu'un Damien Hirst, Charles Ray n'en est pas moins une figure majeure de la sculpture contemporaine. A 69 ans, l'artiste américain fait l'objet d'une double exposition à Paris, au Centre Pompidou et à la Bourse de commerce - Collection Pinault. Ce nouveau haut-lieu de l'art contemporain, inauguré il y a tout juste un an dans une Bourse de commerce métamorphosée après cinq ans de travaux, accueille 17 œuvres de Charles Ray dont six présentées pour la première fois. Dans la très belle grande rotonde, on découvre une camionnette accidentée faisant penser à celle des "Raisins de la colère", appartenant à l'artiste et qu'il a mis cinq ans à méticuleusement reformer après l'avoir compressée, laissant la trace des chocs subis par le véhicule. L’artiste métamorphose tel un alchimiste les matériaux, sculptant aussi bien le marbre, le bois ou le béton, la fibre de verre ou le papier, l'acier ou l'aluminium. Charles Ray travaille avec des modèles, qu'il scanne avant de façonner à l'argile, puis de faire un modèle en mousse. Là, il peut passer un an à décider quels aspects il va rendre plus réalistes en affinant les moindres détails, les proportions, et quelle est l'intention de la sculpture. Ici, ce sera l'attention de l'enfant à sa petite voiture, là le regard d'un homme pour le burger qu'il est en train de manger. Il peut décider d'agrandir, de réduire, d'alourdir la figure. Et puis, finalement, il choisit la matière. Avant même de pénétrer dans ce nouveau magnifique espace d'expositions, où l'on peut voir aussi des œuvres d'autres artistes, dont certaines valent vraiment le coup, à l'extérieur devant l'entrée se tient un fascinant cavalier en acier inoxydable réalisé par Charles Ray, se prenant lui-même pour modèle afin de figurer en Don Quichotte métallique un peu loser, voûté sur une monture fatiguée et tenant des rênes invisibles. En jouant avec les matières, les échelles et les références à l'histoire de l'art, les sculptures très réalistes de C harles Ray composent une exposition qui nous fait découvrir la puissance de son œuvre.  

A voir à la Bourse de commerce - Collection Pinault jusqu'au 6 juin.

Charles Ray, un fabuleux sculpteur érudit, facétieux et pointilleux
Charles Ray, un fabuleux sculpteur érudit, facétieux et pointilleux
Charles Ray, un fabuleux sculpteur érudit, facétieux et pointilleux
Charles Ray, un fabuleux sculpteur érudit, facétieux et pointilleux
Charles Ray, un fabuleux sculpteur érudit, facétieux et pointilleux
Charles Ray, un fabuleux sculpteur érudit, facétieux et pointilleux
Charles Ray, un fabuleux sculpteur érudit, facétieux et pointilleux
Charles Ray, un fabuleux sculpteur érudit, facétieux et pointilleux
Charles Ray, un fabuleux sculpteur érudit, facétieux et pointilleux
Charles Ray, un fabuleux sculpteur érudit, facétieux et pointilleux
Charles Ray, un fabuleux sculpteur érudit, facétieux et pointilleux
Charles Ray, un fabuleux sculpteur érudit, facétieux et pointilleux
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Charles Ray, un fabuleux sculpteur érudit, facétieux et pointilleux

Publié dans Expos

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Étonnante performance

Publié le par Michel Monsay

Étonnante performance

MB14 n'utilise sa voix que pour seul instrument et une loopstation, appareil électronique qui permet d'enregistrer des boucles musicales en direct. En imitant toutes sortes d'instruments et de sonorités avec la bouche qu'il met en boucles et en chantant de sa très belle voix, il crée ainsi un fascinant morceau de musique. Originaire d’Amiens, cet artiste touche-à-tout est attiré depuis l’adolescence par cette technique appelée le beatbox, mais aussi le chant, le rap et un éventail de pratiques lui permettant d’aiguiser ses capacités vocales et musicales. Perfectionniste, il crée ses morceaux note par note avec une parfaite maîtrise. Oscillant entre hip-hop et chant lyrique, entre musiques du monde et bruitages électroniques, il nous emmène vers une aventure sonore, une véritable illusion auditive lorsqu'on ferme les yeux.

Publié dans Chroniques

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Portrait aux chapeaux

Publié le par Michel Monsay

Portrait aux chapeaux

Publié dans Photos

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Une nouvelle pépite de Kendrick Lamar

Publié le par Michel Monsay

Une nouvelle pépite de Kendrick Lamar

Quatre ans qu’il n’avait pas sorti un morceau, depuis la bande originale du film Black Panther en 2018, année où il devint aussi le premier artiste hip-hop à être récompensé d’un prix Pulitzer. The Heart Pt.5, chanson postée dimanche 8 mai sur les plateformes de streaming et accompagnée d’un clip époustouflant (à voir ci-dessous), est le nouveau coup de griffe de Kendrick Lamar, qui signe le retour en majesté du rappeur de Compton, Los Angeles. Sur un sample sublime d’I want you de Marvin Gaye, The Heart Pt.5 annonce le cinquième album studio de Kendrick Lamar, Mr. Morale & The Big Steppers, dont la sortie est prévue ce vendredi 13 mai, pour dignement succéder à DAMN. (2017), disque pléthorique, à la fois très politique et personnel, qui lui conféra le titre officieux de roi du rap US. Un statut d’autant plus indiscutable aujourd’hui que les récents albums de Kanye West, Drake ou The Weeknd, autres poids lourds du genre, ont charrié leur lot de déceptions. Mêlant politique et divertissement, technologie et savoir-faire, flair et marketing, le clip de The Heart Pt.5 donne un aperçu du niveau où évolue actuellement Kendrick Lamar, un cran au-dessus de ses rivaux. Tee-shirt blanc, chevelure dense et foulard noir noué autour du cou : face caméra, Lamar débute par des politesses sur un swing de piano planant : « Je veux dire merci à tous ceux qui ont été à mes côtés. Tous mes fans, tous mes magnifiques fans. Tous ceux qui m’ont écouté, tous mes amis. » Avant de dégainer son flow mitraillette : « Je viens d’une génération de la douleur, où le meurtre est mineur… ». Sur le fond, la chanson déroule une réflexion sur la vie, la mort et les leçons apprises au fil du temps. A 35 ans, Kendrick Lamar est plus que jamais au sommet du rap.

Publié dans Chroniques

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Des textes poétiques sur une pop synthétique et percutante

Publié le par Michel Monsay

Des textes poétiques sur une pop synthétique et percutante

Artiste protéiforme, à la fois auteur-compositeur-interprète mais aussi acteur de théâtre et de cinéma, il était très bien dans le film des frères Larrieu "Tralala", également écrivain, Bertrand Belin avec son air indolent n'en finit pas de nous étonner. Ce superbe septième album qui vient de sortir le confirme, il y fait danser ses métaphores, ses images, sur des sons électro aux échos rockabilly. Depuis 15 ans, Bertrand Belin a construit l'image et le son d'une voix à part, dandy rock aux lettres et à la tenue impeccables. En l'écoutant, on pense à Alain Bashung, dont il partage le timbre grave, le débit nonchalant et le pouvoir d'envoûter l'auditeur. Sur la pochette de « Tambour Vision » il se tient au bord d’une corniche, et jette un œil au-dessus du vide. Dans un monde bancal, Bertrand Belin, dandy crooner, se déplace toujours sur le fil, entre littérature et chanson, entre surréalisme et hyperréalisme. Moins de guitares, plus de boîtes à rythme et de synthés. Avec cet album, il change ses habitudes musicales. Ses textes en revanche continuent sur la même ligne. Il se fait le traducteur poétique des déséquilibres de la société, avec cette façon toujours aussi habile de donner du sens dans la répétition. « National » est une chanson qui avance sans hésiter, comme une autoroute, mais qui dans la réitération de ce mot « national » soulève des interrogations. C’est tout le charme et la force de ce 7ème album épuré de Bertrand Belin. Le crooner électro stimule les bifurcations et crée des itinéraires de pensées bis avec une touche de fantaisie dont il a le secret, dans lesquels on s'engouffre avec bonheur.

Initiative très originale de Bertrand Belin avec ce clip qu'il a conçu comme une bande-annonce, qui propose un aperçu de l'album à travers plusieurs extraits de chansons.

Publié dans Disques

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Deux œuvres moins connues du génial Dali

Publié le par Michel Monsay

Deux œuvres moins connues du génial Dali
Deux œuvres moins connues du génial Dali

Au milieu des années 1920, Salvador Dali a abordé à plusieurs reprises le thème de Vénus, la déesse de l'amour, et du marin. En voici deux magnifiques versions.

Publié dans Chroniques

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Légèreté du ton, profondeur du propos et graphisme admirable

Publié le par Michel Monsay

Légèreté du ton, profondeur du propos et graphisme admirable

Grand dessinateur de BD, à 60 ans, Pascal Rabaté, connu pour son trait léger et non caricatural, signe un magnifique album dont le dessin impressionne par sa souplesse, la vivacité dans la représentation des postures et des mouvements, la force des expressions, la manière dont il intègre les corps dans les espaces. Quant au texte, les convictions libertaires de Pascal Rabaté s’expriment haut et clair tout au long de l’album, qui mêle intimement idylle naissante et révolte sociale. Pas de partis politiques, de théoriciens, de militants, mais quelques personnages cabossés par la vie, bien résolus à ne pas se laisser faire. Fuyant facilités et stéréotypes, l’auteur des irrésistibles Petits Ruisseaux, la BD et le film, Pascal Rabaté étant aussi réalisateur de cinéma, dépeint tous ses personnages avec une rare justesse, même si dans ce petit théâtre, on voit tout de suite où vont ses préférences. Impossible, il est vrai, de ne pas éprouver de sympathie pour les protagonistes marginaux de cette histoire, ni de ne pas être touché par la charmante histoire d'amour entre deux jeunes que tout oppose. Si Pascal Rabaté est un indéniable maître conteur, il est tout autant un styliste inspiré, les dessins et la mise en scène sont remarquables, tout comme le choix des couleurs dominantes, ocre, brun et sépia, de même que la maîtrise des jeux de lumières et d’ombres. A souligner également le travail éditorial des éditions Rue de Sèvres qui ont su mettre en valeur le travail de l'artiste avec un album grand format, et un papier épais de qualité qui amplifie le plaisir de lecture. Fin scrutateur de la condition humaine, Pascal Rabaté, en situant l'histoire en 1962 où la France est en pleine décolonisation et où la société traditionnelle se craquelle, crée une enthousiasmante ode à la jeunesse, qui commence à rejeter les vieilles valeurs et refuser les destins tout tracés, préfigurant Mai 68, dans ce qui restera un de ses meilleurs albums.

Publié dans Livres

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Conservateurs ou arriérés ?

Publié le par Michel Monsay

Conservateurs ou arriérés ?

Publié dans Chroniques

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Hymne à la famille burlesque, mélancolique et déchirant

Publié le par Michel Monsay

Hymne à la famille burlesque, mélancolique et déchirant

Panah Panahi, le fils de Jafar Panahi à qui l'on doit les très beaux "Trois visages", "Taxi Téhéran" ou "Le ballon blanc, livre un premier film débordant d’humanité, de tendresse et de poésie en adoptant le format de la tragi-comédie. "Hit the road" est un road-movie qui réjouit autant qu'il bouleverse par l’intelligence et l’originalité avec lesquelles il traite le sujet douloureux de l’exil. Comme son père, Panah Panahi utilise la voiture et ses passagers en guise de microcosme de la société iranienne. Un lieu d’échanges pour suggérer plutôt que montrer les ravages d’un régime autoritaire. Il a certes hérité d'un sens aigu de la composition du cadre, une expertise dans l’euphémisme et le non-dit, et une maîtrise de la direction d’acteurs, il n'y a qu'à voir ce qu'il arrive à obtenir du jeune garçon (insupportable et hilarant) et de la mère (bouleversante), mais le ton burlesque, le dialogue pétaradant, l’intrusion d’un onirisme débridé et le goût pour les intermèdes musicaux font preuve d’une liberté de création rafraîchissante. A travers les beaux paysages du Nord de l'Iran, le film évoque l’exil forcé de nombreux jeunes iraniens qui préfèrent se tourner vers l'Occident pour une vie meilleure, mais doivent accepter l'arrachement à leur pays, à leur famille, à leur langue. Constamment surprenant, bourré d'astuces visuelles et de beaux plans soigneusement composés, « Hit the Road » slalome sans cesse entre légèreté et tristesse pour composer un premier film singulier et touchant.

Publié dans Films

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