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Passionnante série entre espionnage et diplomatie avec une pointe de comédie

Publié le par Michel Monsay

Passionnante série entre espionnage et diplomatie avec une pointe de comédie

La Diplomate est issue de l’imagination fertile de Debora Cahn, qui a contribué notamment aux dernières saisons de Homeland ou de A la Maison Blanche. La série possède tous les ingrédients qui font de ce thriller politique teinté de comédie conjugale une belle réussite : Une intrigue bien écrite, qui aborde aussi la difficulté pour une femme de mener une carrière à un poste aussi important, une mise en scène rythmée et passionnante, et le talent des comédiens, avec en premier lieu Keri Russell, parfaite dans le rôle de la diplomate, son regard franc, sa démarche droite et engagée, sa capacité simultanée à la dissimulation et au dévoilement intime, sa colère naturelle, et une force de conviction évidente. Mais aussi l'interprétation de Rufus Sewell qui campe son encombrant mari, un ancien ambassadeur, brillant théoricien des relations internationales, qu’il pratique avec une virtuosité et une absence de scrupules en parfaite contradiction avec l’idéalisme et l’intégrité de sa conjointe. Ce couple aussi inséparable que mal assorti donne à La Diplomate le parfum entêtant des comédies conjugales de l’âge d’or hollywoodien. La minisérie s’inscrit intelligemment dans le contexte actuel, il est notamment question du Brexit, des années Trump et de la guerre en Ukraine, tout en osant suffisamment de fantaisie dans le jeu diplomatique pour qu’on reste du côté de la fiction. Elle dessine habilement son couple central, la pragmatique et le non-conformiste, et autour de lui une galerie de personnages secondaires subtils. Sans jamais lever le pied, tenant sa tension tout du long, elle insuffle aussi une bonne dose de comédie tout à fait crédible, qui ne tombe jamais dans le grotesque.

La Diplomate est à voir ici sur Netflix pour 8,99 €, un mois d'abonnement sans engagement.

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La Rochelle, formidable champion d'Europe

Publié le par Michel Monsay

La Rochelle, formidable champion d'Europe
La Rochelle, formidable champion d'Europe

Au terme d’un incroyable retournement de situation et d'un match d'une intensité physique hors norme, La Rochelle a réalisé l’immense exploit de remporter pour la deuxième année consécutive la Champions Cup, la plus prestigieuse des Coupes d’Europe de rugby. Comme l’année dernière, les Rochelais l’ont emporté au bout du suspense face aux Irlandais du Leinster (27-26), pourtant poussés par un public acquis à leur cause à Dublin. Déjà vainqueurs l’an dernier, La Rochelle réalise un impressionnant doublé, qui place désormais le club parmi les grands d'Europe. Menés de 17 points après une entame catastrophique et trois essais encaissés en douze minutes, les rochelais, avec à leur tête Gregory Alldritt, élu joueur de la saison, ont fait preuve d’une abnégation folle pour grignoter leur retard.  Le revenant Jonathan Danty, forfait lors de la demi-finale contre Exeter, avait d’abord lancé la révolte en ouvrant le compteur des Maritimes (20e), avant que Seuteni n’y aille lui aussi de sa réalisation pour revenir presque à portée d’essai transformé juste avant la pause (39e). En s’appuyant sur ce qu’ils savaient faire, grâce à des avants travailleurs et des arrières explosifs, ils ont progressivement déployé leur jeu, et se sont donné les chances de revenir pour signer un nouvel exploit. Ils ont réussi à reprendre le contrôle du match grâce à l’essai salvateur de Georges Henri Colombe à la 72e minute, puis n'ont pas cédé en dépit d'une fin de rencontre irrespirable. Avec ce deuxième sacre de rang, La Rochelle assoit un peu plus son costume de nouvelle place forte du rugby européen. Si un réalisateur décide de s’intéresser de près à ce match au scénario hitchcockien, son film aura probablement toutes ses chances pour décrocher la Palme d'or au prochain festival de Cannes.

Publié dans Chroniques

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Redoutable thriller politique

Publié le par Michel Monsay

Redoutable thriller politique

Sélectionné à Cannes en 2022 pour Un Certain Regard, le troisième film du cinéaste turc Emin Alper s’impose par son ampleur politique comme par son ambition esthétique. Solaire et sombre, ce thriller politique met en lumière ce qui se joue depuis le trop long mandat d'Erdogan, à savoir l’institutionnalisation de la corruption doublée d’un système de terreur. Aux prises avec l'obscurantisme qui sévit à Yaniklar, une ville fictive d'Anatolie qui ressemble à tant d'autres bien réelles, un jeune procureur habité par le sens du devoir et du droit est confronté à la fois à un populisme et un virilisme outrancier, mais aussi à d’immenses gouffres, comme venus d’un monde extraterrestre. Il s’agit de profondes dolines, impressionnants cratères de plusieurs mètres de profondeur. Elles rongent de plus en plus le paysage, par le double effet du réchauffement climatique et une surexploitation des nappes phréatiques. Ces érosions brutales sont comme une métaphore spectaculaire de l'instabilité d'un pays, la Turquie, au bord de l'abîme. Il est question dans Burning days d’urgence écologique, de pénurie d'eau, d’érosion meurtrière, de viol, de corruption, d’homophobie, de scission entre ville et province. Le film puissant, étouffant et angoissant d’Emin Alper, qui tient du thriller et du western, montre comment une communauté, soudée par les malversations, repliée sur ses intérêts et lourdement armée, finit par compromettre puis rejeter l’étranger qui menace ses privilèges. Tous les moyens sont bons pour nuire au justicier, dont les mains sont trop propres. Cette fable politique aux allures de polar brûlant dénonce avec brio la dérive autoritaire et populiste de la Turquie.

Publié dans Films

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Les dérives inadmissibles d'une société ultralibérale

Publié le par Michel Monsay

Les dérives inadmissibles d'une société ultralibérale

Entre drame et polar, About Kim Sohee détaille, à travers les yeux de deux héroïnes pugnaces, les rouages d’un système éducatif et professionnel pervers aux effets dévastateurs. Un film puissant, d’une grande finesse aussi bien dans l’écriture que dans le jeu. Inspirée par un fait divers dramatique qui, en 2016, a ému la Corée, la cinéaste July Jung, dont c'est le deuxième film, imagine deux personnages de femmes fortes qui tentent de résister à un système qui les happe. Elle peint un tableau sans concession du libéralisme à la coréenne, fondé sur une quête avide de profits et la manipulation des individus. Cette machine à engranger des bénéfices se perpétue en raison de la lâcheté de l’opinion publique et des institutions, des dysfonctionnements des écoles et d’une oppression systémique. July Jung radiographie ainsi tout un système, qui tue littéralement la jeunesse sous prétexte de performance. Techniques de persuasion, humiliations, pressions, objectifs intenables, concurrence toxique et accords de confidentialité imposés par le siège de l’entreprise : la première partie du film est glaçante de précision et de tension psychologique, et symbolise à travers son personnage central la perte de l'innocence et de légèreté de la jeunesse. About Kim Sohee a fait légèrement bouger les lignes en Corée. Un projet de révision de la loi protégeant les stagiaires a été approuvé par la commission de l’Éducation nationale de l’Assemblée grâce au film, première étape à son adoption définitive. Il prévoit d’empêcher l’obligation faite aux stagiaires d’occuper des emplois contre leur volonté, d’interdire le harcèlement et de punir par des peines d’emprisonnement ou des amendes les agressions et les menaces. Le cinéma ne peut pas toujours changer le monde, au moins peut-il concourir à son amélioration. July Jung épingle brillamment, sous couvert d’enquête policière, la culture de la performance sud-coréenne, où derrière le vernis de l’excellence, tente en vain de trouver sa place une jeunesse en grande souffrance. C'est aussi un témoignage hors pair sur le monde du travail qui broie les individus bien plus qu’il ne les nourrit. Avec ces deux personnages magnifiquement incarnés par Kim Si-eun et Doona Bae, la réalisatrice fond deux visages féminins en un seul, inoubliable : celui du combat contre l’ultralibéralisme assassin.

Publié dans Films

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Droit dans le mur !

Publié le par Michel Monsay

Droit dans le mur !

Le 11 mai dernier, Emmanuel Macron appelait, lors de sa présentation à l’Élysée du plan « Accélérer notre réindustrialisation », à une « pause » dans la réglementation environnementale européenne. C'était déjà hallucinant de bêtise et de déni. Hier soir, c’est au tour du Sénat, dominé par la droite, d’avoir opéré, non pas une pause, mais un coup brutal de rétropédalage, en rouvrant grand la porte aux pesticides. Entre autres mesures phares, le texte adopté permet au ministre de l’Agriculture de suspendre l’interdiction de pesticides décidée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Il autorise aussi la pulvérisation de produits phytosanitaires par drones (encore plus « efficaces » qu’un pulvérisateur terrestre) et propose de repousser de trois ans – jusqu’en 2025 – le moment où les menus des cantines devront proposer au moins 20 % de produits bio. Et pourtant, en 2012, le Sénat avait pointé les ravages des pesticides sur la santé dans le cadre d’une mission sénatoriale. Et pourtant, lundi 15 mai, une étude scientifique majeure démontrait que les pesticides et engrais, utilisés par l’agriculture intensive, sont entre autres LE premier facteur, devant le bouleversement climatique, de l’effondrement des oiseaux européens. En près de quarante ans, 60 % des populations des oiseaux des champs ont disparu. Les sénateurs ont décidé de fermer les yeux sur l’immense hécatombe en cours. Preuve, s’il en fallait, que la bataille face aux géants de l’agrochimie est loin, très loin d’être gagnée… Écœurant !

Publié dans Chroniques

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Exceptionnelles performances de Jessica Chastain et Michael Shannon dans une série musicale passionnante

Publié le par Michel Monsay

Exceptionnelles performances de Jessica Chastain et Michael Shannon dans une série musicale passionnante

L’histoire fiévreuse et tragique du couple de deux géants de la country, immenses stars aux États-Unis, est rendue avec brio dans cette série en six épisodes, où Jessica Chastain et Michael Shannon, admirables, donnent même de la voix. Ni hagiographique ni sensationnaliste, la série se contente de cerner l’histoire d’amour éperdue et impossible entre l’idole trentenaire établie, en proie à ses démons (l’alcool et les amphétamines, notamment), et la débutante au talent vocal éblouissant qui ne tardera pas à être sacrée reine de son genre musical. George & Tammy met aussi pertinemment en lumière l'entourage parfois toxique des deux artistes. D’elle, le public français ne connaît pas le nom, Tammy Wynette, mais tout le monde a au moins entendu une fois sa chanson phare, Stand by your man (1968), reprise à l’infini par les plus grands et figurant au générique de nombreux films. Parmi les qualités de la série le très haut niveau de mise en scène et d’interprétation. John Hillcoat, aussi réputé pour ses clips musicaux (Depeche Mode, Massive Attack ou… Johnny Cash, un ami et soutien financier de George Jones, le George de cette série) que pour ses très bons longs-métrages de fiction (La Route avec Viggo Mortensen, Triple 9 ou Des hommes sans loi,…), était le candidat idéal pour réaliser les six épisodes : il a autant soigné les aspects dramatiques du récit que les passages chantés. Les deux comédiens principaux sont totalement investis, Michael Shannon, qui excelle toujours dans les rôles d’hommes torturés, aussi troublants qu’inquiétants, et Jessica Chastain, prodigieuse en femme aussi frêle que déterminée, tour à tour modeste et lumineuse, elle crève une nouvelle fois l'écran par sa beauté et son talent qui lui permet de tout jouer. Les parties chantées des deux acteurs, qui ont été coachés de longs mois durant, sont plus que convaincantes, rendant d’autant plus crédible cette saga passionnelle qui réussit avec brio à scanner l’univers à la fois clanique, compétitif et impitoyable (cadences infernales pour des artistes enchaînant sans discontinuer disques et tournées) de la scène de Nashville. Mais en restant toujours à hauteur d’homme, en l’occurrence d’un homme de talent sérieusement perturbé, inadapté au bonheur, et d’une femme simple, mais à la volonté, au charisme et à la voix extraordinaires.

George & Tammy est à voir ici pour 7,99 €, qui correspond à un abonnement d'un mois sans engagement à Paramount +et permet de voir également films et autres séries.

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Phénoménal Teddy Riner

Publié le par Michel Monsay

Phénoménal Teddy Riner
Phénoménal Teddy Riner
Phénoménal Teddy Riner

Gigantesque Teddy Riner. Au terme d'une finale à couper le souffle, le Français sa battu le russe Inal Tasoev, qui combattait sous bannière neutre, au golden score pour décrocher son onzième titre de champion du monde chez les lourds, à Doha. Conséquence de ses longues périodes d’absence, le décuple champion du monde français n’occupait, au matin de samedi, que le 17e rang du classement mondial. Ne faisant pas partie des têtes de séries, Teddy Riner a été contraint de commencer sa journée par un tour préliminaire et a dû disputer six combats avant la consécration. Alors qu'il avait expédié sa demi-finale en 27 secondes, le judoka de 34 ans s'est montré patient face au champion d'Europe 2021, le laissant accumuler les shido au fil du combat. Après un presque waza-ari de l'adversaire et quasiment neuf minutes de combat intense et éprouvant, il a porté le coup fatal au moment opportun pour arracher la victoire. Seize ans après le premier sacre, Teddy Riner est à nouveau champion du monde. De retour sur la scène planétaire, six ans après son dernier titre (en 2017), il y a retrouvé samedi sa place : tout en haut. Judoka le plus titré de l’histoire, Teddy Riner ajoute une ligne de plus à son palmarès éblouissant : deux titres olympiques en individuel, un par équipes, et onze sacres mondiaux désormais. Il restera à jamais l'un des plus grands sportifs de tous les temps.

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Un rock mélodique porté par l'une des plus belles voix qui soit

Publié le par Michel Monsay

Un rock mélodique porté par l'une des plus belles voix qui soit

Un petit clin d’œil pour saluer Arctic Monkeys, l'un des plus grands groupes de rock de ces 20 dernières années, qui était de passage à Paris mardi et mercredi. Le fabuleux morceau Arabella, qui a 10 ans et dont vous pouvez voir le clip sulfureux ci-dessous, donne la pleine mesure du talent d'Alex Turner à la voix sublime et de son groupe. Extrait de l'album AM, une merveille de rock tendrement musclé, riche en hymnes qui s’interdisent la facilité, Arabella est un concentré, irrésistiblement pop, mélangeant funk et pur rock. Admirable d'équilibre et de souplesse, le morceau oscille entre couplets à l'ambiance proche de Bowie (voir "Fame" ou "Dirty Boys"), menés par la voix chaude et timbrée d'Alex Turner, et refrains tranchants comme des lames de rasoirs. La bande de Sheffield réinvente, sans nostalgie, une mythologie rock éternelle et on adore.

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Quelle championne

Publié le par Michel Monsay

Quelle championne
Quelle championne

C'est comme si Clarisse Agbégnénou n'était jamais partie. Victorieuse de la Slovène Andreja Leski en finale des -63 kg mercredi, aux Mondiaux de Doha, la Française (30 ans) a récupéré le titre qu'elle avait laissé en 2022 après quatre sacres consécutifs (2017, 2018, 2019 et 2021, elle avait aussi été titrée en 2014) pour donner naissance à sa fille, Athéna, il y a 11 mois. Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. On espère que les judokas de la catégorie des moins de 63 kg ont bien profité de l’absence de Clarisse Agbegnenou, car la fête est finie, et la superprédatrice du judo féminin est de retour. Onze mois après avoir manqué la dernière édition des Mondiaux, en octobre 2022, la quintuple championne du monde a repris ses bonnes habitudes. A Doha, tout au long de la journée, la trentenaire est montée en puissance. Même si elle a attendu la prolongation lors des deuxième et troisième tours, elle a mis un point d’honneur à gagner ses six combats par ippon. Après sa victoire, la jeune maman a rendu hommage à sa fille Athéna, mimant un A avec ses mains. Elle consolide l'un des plus beaux palmarès de l'histoire du judo français, à un peu plus d'un an des Jeux Olympiques de Paris après lesquels elle a l'intention de prendre sa retraite. Rappelons aussi qu'elle a été double championne olympique à Tokyo en 2021 en individuel et par équipes, et porte-drapeau de la France. Deux titres olympiques, six mondiaux, cinq européens, l'armoire à trophées de la jeune maman est aujourd'hui pleine à craquer. Elle est la judokate française la plus titrée de l'histoire. Impressionnant !

A voir la finale des championnats du monde ci-dessous :

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Un roman plein de souffle, tracé d'une écriture virtuose

Publié le par Michel Monsay

Un roman plein de souffle, tracé d'une écriture virtuose

Ce roman, paru en 2015, a fait sensation aux États-Unis. A l’époque, l’ouvrage a même été élu « roman de l’année » par un critique plutôt inattendu, Barack Obama. Ce livre subversif sur le mariage et la réussite sociale est un vaste roman, de ces romans qui embrassent tout à la fois des destins individuels, creusent en profondeur des personnages, et font la peinture d'une société. Dans la série The affair aux deux géniales premières saisons (et sombrant lamentablement dès la troisième), ce qui faisait la séduction de cette série, au-delà du charme animal de Dominic West, de la vénéneuse Ruth Wilson ou de l’histoire d’adultère, c’était le parti-pris de narration : partager chaque épisode entre deux points de vue, montrer la disjonction dans la perception d’une même scène ou d’une même série d’événements par deux protagonistes de l’histoire. C’est précisément cette structure narrative que suit Les Furies de Lauren Groff. Très intelligemment construit, le roman est bâti en deux temps, en deux actes ("Fortune", et "Furies"), le deuxième ouvrant le rideau sur une série de révélations qui mettent sens dessus dessous ce que l'on croyait être la vérité. On ne s'ennuie pas une demi-seconde, tant l'intrigue ne cesse d'évoluer tout au long du roman, même quand l'on croit déjà tout savoir. Les furies est porté par une prose audacieuse, qui mêle réalisme, métaphores, crochets et parenthèses, vers, théâtre… tout cela avec un hommage au grand Shakespeare, qui hante ce roman éblouissant, sensuel et glaçant comme un Hitchcock. Virtuose des mises en abyme, Lauren Groff enchante et sidère, ne cesse de surprendre en ce qu’elle défait tout ce qu’elle semblait tisser. En combinant trajectoires et rebondissements, elle déterre avec brio, dans une langue organique, riche, scintillante, les secrets de ses deux protagonistes. Ode à l’amour conjugal, roman féministe aux allures de tragédie grecque, Les furies est rempli de questions profondes et lancinantes : qu’est-ce qu’une vie réussie ? Qu’est-ce que la fidélité ? Ce roman drôle et dérangeant, intelligent et culotté, explore sans merci le malentendu qui est à la source de toute histoire d’amour. Lauren Groff a confirmé depuis 2015 toutes les qualités entrevues dans Les furies, son troisième roman, et elle est aujourd'hui à 44 ans l’une des voix américaines les plus originales et talentueuses.

Publié dans Livres

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